Ce renversement de tendance implique d'importants investissements (5,5 milliards de F pour créer 11 000 emplois). Or, les entreprises n'en ont pas les moyens. La centrale des bilans de la Banque de France précise que la capacité de financement de ces industries, qui va diminuant, est inférieure de 2 % à la moyenne de l'ensemble de l'économie.

La progression du secteur, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières, passe par une certaine concentration des entreprises. Pourtant, en quinze ans, des changements se sont déjà produits puisque plus de la moitié du chiffre d'affaires total (56 %) est maintenant réalisée par 116 entreprises (dont le chiffre d'affaires individuel dépasse 200 millions) sur les 4 318 que compte le secteur.

La situation des industries agricoles et alimentaires se vérifie en Bourse où, sur 6,8 milliards de F d'actions cotées pour l'ensemble des activités, 226 millions concernent le secteur. En revanche, le montant cumulé des transferts de l'État (aide financière et fiscale directe) est estimé à 688 millions de F en 1975 (496 en 1974). Les coopératives ont bénéficié de 60 % de ces aides, alors qu'elles ne représentent que 22 % du chiffre d'affaires du secteur et 17 % de ses investissements. C'est ce qui motive le ressentiment des industriels privés, qui reprochent, en plus, à la coopération de bénéficier d'avantages qu'ils n'ont pas.