On disait : « Sumer et Akkad ». Il faudra corriger désormais et dire : « Sumer, Ebla et Akkad ». Car il n'est guère douteux qu'Ebla ait, un temps, eu la prééminence.

Les textes font état d'une langue sémitique ; et, comme pour les tablettes akkadiennes, il s'agit d'une civilisation sémitique épanouie à la lumière des Sumériens : l'influence culturelle sumérienne se marque avec force dans le grand nombre des tablettes bilingues, en sumérien et en éblaïte, et dont beaucoup sont de simples dictionnaires.

Il y a de nombreux textes administratifs ; d'autres sont d'ordre économique ou religieux. On connaît déjà plusieurs dieux (Ishtar ou Dagan par exemple), qui sont classiquement ceux des Sémites de la Mésopotamie ancienne. On apprend aussi que la reine d'Ebla jouait un rôle important dans l'État. On découvre enfin que le système d'échange du royaume reposait pour une grande part sur les commerces du bois et du textile. Le travail du bois semble d'ailleurs avoir été une activité importante dans le royaume, ce qui ne pouvait être le cas en Mésopotamie, région sans forêts. Des restes de mobilier en bois ont été dégagés, et il est probable qu'une partie des sceaux-cylindres, si importants dans l'administration et la correspondance, étaient en bois eux aussi.

Dans ces niveaux du IIIe millénaire, les fouilles n'ont pas encore une grande extension. On sait seulement que la ville, avec ses 56 ha de superficie et ses 1 100 m de longueur, se classait parmi les cités importantes de l'époque. Dans le détail, presque tout reste à découvrir. Il est permis de s'interroger en particulier sur les origines de ce royaume : que trouvera-t-on dans les niveaux inférieurs ? Qu'y avait-il à Ebla au IVe millénaire ? Et l'on attend aussi d'autres informations tirées des textes : que l'éblaïte soit ou non une langue distincte de l'akkadien, les comparaisons entre ce royaume et ceux de la Mésopotamie devraient ouvrir un nouveau et passionnant chapitre dans l'histoire de l'assyriologie.

La température des grottes préhistoriques

Quelle température faisait-il dans les grottes, et spécialement à l'époque des grandes glaciations ? La question n'avait jamais reçu de réponse. Mais on savait pourtant que de nombreuses grottes ont été fréquentées, et beaucoup décorées, par les hommes de la préhistoire. Étudiant la climatologie des nouvelles salles découvertes dans la grotte de Niaux, Claude Andrieux, du laboratoire souterrain du CNRS à Moulis, avait constaté que le facteur de refroidissement le plus important provenait des infiltrations d'eau venues de l'extérieur (Journal de l'année 1974-75). Ce chercheur s'est alors demandé quelle pouvait être la situation à l'époque des grands froids glaciaires. Première constatation : dans les périodes les plus froides, il ne devait plus y avoir d'infiltrations, en raison du gel permanent ; une véritable carapace glacée empêchait l'eau de pénétrer en profondeur. La chaleur interne (gradient géothermique) devenait alors le facteur dominant ; les grottes, n'étant plus refroidies par l'eau, elles devaient être beaucoup plus chaudes. Une série de simulations et de calculs, dont les résultats ont été publiés dans les Annales de spéléologie, ont permis d'estimer cette chaleur. Dans une grotte comme Niaux, la température devait avoisiner au moins 21 °C, peut-être même 28 °C. On comprend que des hommes s'y soient installés. On comprend mieux que, dans les galeries de Niaux, des traces de pieds nus aient été découvertes...

Épaves : la proie des pillards

À une époque où le pillage sous-marin connaît une expansion que tout encourage, l'archéologie sous-marine, elle, se développe avec la lenteur la plus mesurée. Déjà handicapés par la maigreur des crédits, les archéologues-plongeurs doivent, en outre, passer une grande partie de leur temps à protéger des pillards les objets de leur recherche. Une des plus belles épaves des côtes françaises se trouve près de la presqu'île de Giens, sur la Côte d'Azur : elle est fouillée depuis 1972 par une équipe de l'Institut d'archéologie méditerranéenne (université de Provence). Or, la campagne 1975 a dû commencer par le dégagement des protections mises sur l'épave à la fin de la campagne 1974 : 150 tonnes de sable sur un lit de plaques de tôle et de plastique. Le travail a demandé près de trois semaines. Il n'en fallait pas moins pour sauver, des pilleurs en tous genres ces restes d'un très grand intérêt.