Le communiqué insiste sur le fait que le moratoire de six mois décidé par les expérimentateurs eux-mêmes en 1974-75 a précisément servi à mettre en place les instances de contrôle qui permettent de reprendre la recherche avec un « risque quasi nul ».

Il rappelle que tous les grands instituts de microbiologie manipulent des agents pathogènes très dangereux (microbes de la peste, du tétanos, virus de la rage ou de la poliomyélite) sans pour autant être devenus des foyers d'épidémie. Au contraire, sans de tels travaux il eût été impossible de mettre au point les vaccins qui nous protègent.

OMS

L'OMS publie à son tour, le 24 juillet, les « recommandations » de son Comité consultatif de la recherche médicale : poursuivre avec les précautions appropriées la recherche microbiologique, y compris les études sur la manipulation génétique et la fusion cellulaire, « car elle est de la plus haute importance pour l'avancement de la médecine et de la santé publique ». Parmi les précautions figure la recherche en haute priorité des porteurs de gènes (plasmides et phages) et des microorganismes récepteurs réduisant les risques liés aux recombinaisons d'ADN. L'OMS doit, à cet égard, jouer un rôle d'organisme d'information pour tous les chercheurs.

Nouvelle approche du « stress »

Le biologiste canadien Hans Selye observait, en 1936, que des rats à qui il avait injecté diverses préparations présentaient tous un syndrome stéréotypé se développant en trois phases caractérisées par des modifications humorales, organiques, et par l'apparition d'ulcères gastro-intestinaux. Rassemblant ces trois phases (réaction d'alarme, phase de résistance, phase d'épuisement), H. Selye donnait à ce phénomène le nom de stress, puis de syndrome général d'adaptation.

Le stress s'est vulgarisé ; dans le langage courant, il a pris le sens d'agression, ce qui ne correspond pas exactement au concept physiologique décrit par Hans Selye, mais en donne une idée raccourcie que tous les spécialistes ne rejettent pas totalement.

À Paris, les 28 et 29 avril 1975, devant un vaste symposium international, vingt-trois de ces spécialistes, dont Selye lui-même, ont tenté de définir les relations entre le stress, les maladies de civilisation et le vieillissement. Trente-neuf ans après sa découverte, le stress continue d'exister en tant que réalité physiopathologique traduisant la réaction non spécifique du corps à toute demande, sollicitation, agression à laquelle il se trouve exposé. Les progrès des connaissances n'ont fait qu'affiner cette notion sûrement éternelle : « Le stress, a dit H. Selye, existait sans doute au temps de l'homme des cavernes ; je ne l'ai pas inventé ; j'en ai précisé les contours... »

Adaptation

Du point du vue somatique, H. Selye admet que les réactions agréables ou désagréables du stress ont un effet identique : le stress est une nécessité vitale. L'arrêt total du stress, c'est la mort ! Un seul problème se pose : acquérir la maîtrise du stress. Est-ce possible ? Oui, répond Selye, par deux mots qui lui semblent caractériser l'homme : « semper adaptabilis ».

Les travaux présentés au symposium de Paris ont tous évoqué des problèmes quotidiens très concrets. Le professeur français Cloarec, en étudiant les variations des acides gras libres au cours du stress chez l'homme, arrive à la conclusion que la mise au point d'une thérapeutique qui régulariserait la lipolyse (destruction des graisses), chez des patients soumis à des stress, permettrait une nouvelle approche des accidents cardio-cérébro-vasculaires.

Le Suédois Lennart Levi estime qu'un grand nombre de stimuli psycho-sociaux anxiogènes, qui provoquent une augmentation de certaines sécrétions hormonales, pourraient voir leurs effets s'atténuer par une thérapeutique appropriée, voire supprimés par une prévention qui reste à découvrir.

On peut se demander, avec le professeur français H. Bour, si certains comportements alimentaires ne constituent pas un stress qui hâterait le déroulement du vieillissement physiologique.

Nouvelle utilisation des médicaments : la chronopharmacologie

Deux disciplines originales s'ouvraient, voici une dizaine d'années, avec les travaux d'un biologiste de Minneapolis. F. Harlberg :
– la chronobiologie, qui a pour champ d'investigations la structure et l'organisation temporelles des organismes vivants ;
– la chronopharmacologie, qui s'attache à prévoir les variations, dans le temps, des réactions de l'organisme aux médicaments.