Les benjamins de cette famille continuent à s'éloigner de nous : Pioneer 10 (Journal de l'année 1971-72) vogue vers les limites du système solaire, qu'il traversera en 1987 ; Pioneer 11 (Journal de l'année 1974-75) poursuit sa route vers Saturne, qu'il doit explorer le 5 septembre 1979.

Deux autres sondes planétaires ont été lancées par les Américains, le 20 août et le 9 septembre 1975. Il s'agit des Viking 1 et 2, engins de 3 t qui vont tenter de déceler d'éventuelles formes de vie sur la planète Mars. Elle sera atteinte au cours de l'été 1976. Satellisés autour de la planète rouge, les Viking largueront une sorte de petit laboratoire chimique qui, descendu en parachute, analysera le sol à la recherche de matière organique.

Satellisé autour de Mars le 19 juin, Viking 1 est placé, deux jours après, sur une orbite synchrone qui lui permet de survoler le lieu de l'atterrissage chaque jour à la même heure. Mais les 58 photos qu'il transmet, le 22, montrent que le site choisi est dangereusement accidenté. Décision est alors prise de retarder l'atterrissage et de choisir un autre lieu plus sûr.

Vénus

Alors que les Américains portent leurs efforts sur Mars, les Soviétiques préfèrent Vénus. Leur persévérance est payée par les résultats qu'obtiennent leurs sondes Venera 9 et 10, lancées respectivement le 8 et le 14 juin 1975.

Ces engins, d'un type entièrement nouveau, comportent deux modules. L'un, orbital, est destiné à être satellisé autour de la planète pour en étudier l'environnement et l'atmosphère ; il doit servir aussi de relais radioélectrique à l'autre. Celui-ci, module de descente, doit descendre en parachute très lentement (afin de bien mesurer les constantes de l'atmosphère vénusienne), puis, après s'être posé en douceur, il doit résister pendant une heure avant sa mise hors de service par les dures conditions physiques du milieu, et profiter de ce délai pour photographier le sol et pour prendre d'autres mesures.

Le 20 octobre 1975, les deux modules de Venera 9 se séparent. Le 22, l'un d'eux est satellisé autour de la planète et l'autre entreprend la descente. Chemin faisant, il mesure une température de 45 °C et une pression de 0,727 atmosphère à 50 km d'altitude, puis 200 °C et 6 atm à 37 km. 282 °C et 18 atm à 22 km, 345 °C et 30 atm à 16 km et, finalement, 480 °C et 85 atm au sol. La descente a duré 68 mn ; l'engin fonctionnera encore pendant 53 mn.

Les photographies transmises montrent que l'engin s'est posé sur une pente couverte de pierres mesurant de 30 à 50 cm. Par leurs arêtes vives, ces dernières surprendront les savants qui, en raison des températures infernales et de l'énorme densité de l'atmosphère, pensaient que l'érosion devait avoir réduit en poussière le relief de cette planète.

Venera 10 a atterri, suivant le même processus, le 25 octobre sur une plaine plate, à 2 200 km de Venera 9, en un point où la température était de 465 °C et la pression de 92 atmosphères. Son activité au sol s'est poursuivie pendant 65 mn, permettant la transmission d'excellentes photographies.

De leur côté, les modules restés en orbite, après avoir servi de relais pour la transmission à la Terre des images et des informations recueillies par les modules de descente, ont poursuivi leur propre mission consistant à mesurer des paramètres de l'atmosphère vénusienne et à la photographier.

Les nuages vénusiens sont plus transparents que ceux de la Terre ; leur limite supérieure se situe à 65 km d'altitude. Le sol de la planète a la même densité moyenne que celui de la Terre : 2,8.

Le dépouillement et l'interprétation des informations recueillies par les quatre modules se poursuivent. Déjà l'Académie des sciences de l'URSS annonce la publication d'un atlas de Vénus.

Le réseau mondial de communications par satellite se met en place

La situation de la recherche spatiale chez les deux grands de l'espace n'a guère varié depuis l'année dernière. L'activité de la NASA reste réduite. Pendant plusieurs années il n'y aura plus de vols d'engins habités.

Aucun programme nouveau d'importance n'a été mis en application, faute de crédits. Les lancements deviennent rares ; encore faut-il signaler qu'ils sont, en partie, faits pour le compte des clients : satellites de télécommunications Symphonie (franco-allemand), Intelsat, Sateom (de la RCA) ; satellite scientifique Helios (allemand), etc.