Les élections législatives du 10 octobre dans le Royaume-Uni confirment le succès que les loyalistes d'Ulster (Journal de l'année 1973-74) avaient remporté le 28 février 1974. Ils n'obtiennent que 10 sièges sur 12, au lieu de 11, mais ils accroissent le nombre de leurs voix et ils ont un nouvel élu de poids : Enoch Powell, ténor souvent plus bruyant qu'efficace de la droite conservatrice à Westminster.

Le 20 novembre, la boucherie de Birmingham (19 morts, plus de 200 blessés) provoque un sursaut d'horreur dans toutes les îles Britanniques. Elle a d'importantes conséquences : une semaine plus tard, l'IRA est interdite en Grande-Bretagne, mais un processus se déclenche en Irlande, qui amène le plus long cessez-le-feu en Ulster depuis le début du conflit.

Trêve

Une série de rencontres clandestines entre les représentants des Provisoires et ceux des quatre principales Églises d'Irlande (catholique, anglicane, presbytérienne et méthodiste) aboutit à une trêve de Noël, la première depuis 1972. Reconduite plusieurs fois, la trêve sera interrompue au bout de vingt-cinq jours, mais reprendra le 10 février 1975 pour « une durée illimitée ».

Ce cessez-le-feu, apparemment respecté par l'IRA provisoire, n'empêche pas des assassinats d'être commis dans la province : il y aura 68 morts et plus de 400 blessés jusqu'au 26 avril 1975. Mais les militaires et la police, cibles préférées des provos, n'auront que 2 tués chacun.

Le geste de bonne volonté des Provisoires apparaît à certains comme un futur gage de paix. Pour d'autres, ce n'est qu'une façon, pour l'IRA, de se concilier une population recrue de violences, et surtout de regrouper ses forces en prévision de nouveaux affrontements.

Les faits paraissent leur donner raison. Tandis que Merlyn Rees, dans un geste d'apaisement, fait graduellement libérer plus de 200 détenus sans jugement (presque tous soupçonnés d'appartenir à l'IRA provisoire), l'élection de la convention constitutionnelle, le 1er mai 1975, donne une écrasante victoire à la coalition loyaliste, qui remporte 46 sièges sur 78.

Les partis modérés sont très minoritaires : le SDLP (catholique travailliste social-démocrate) n'a que 17 élus, le parti de l'Alliance (interconfessionnel), 8, le parti unioniste d'Irlande du Nord, 5 seulement, et son président, Brian Faulkner, l'ancien chef de l'exécutif interconfessionnel, est réélu de justesse. Le parti travailliste d'Irlande du Nord conserve son unique siège ; un loyaliste indépendant est élu. Le Sinn Fein provisoire avait refusé de présenter des candidats.

Tandis que des dissidents de l'IRA officielle, constitués en Parti irlandais républicain socialiste (IRSP), annoncent qu'ils refusent le cessez-le-feu des Provisoires et exécutent plusieurs leaders officiels, le pouvoir protestant parait réinstauré pour longtemps sur la province.

Grèce

Athènes. 8 970 000. 68.
Économie. PNB (72) 1 374. Production (72) : G 202 + A 138 + I 245. Énerg. (*72) : 1 607. C.E. (72) : 7 %.
Transports. (*72) : 1 563 M pass./km, 756 M t/km. (*72) : 302 500 + 142 200.  : 19 295 000 tjb. (72) : 2 458 M pass./km.
Information. (72) : 104 quotidiens ; tirage global : *699 000. (71) : *1 000 000. (72) : *520 000. (72) : 1 438 000.
Santé. (71) : 14 883. Mté inf. (72) : 26,9.
Éducation. (69). Prim. : 948 097. Sec. et techn. : 521 819. Sup. : 76 181.
Institutions. Le 24 juillet 1974, le régime des colonels s'effondre, laissant le pouvoir à Constantin Caramanlis. Un parlement est élu au suffrage universel le 17 novembre. Le référendum du 8 décembre 1974 confirme la déchéance du roi Constantin XIII et instaure la république. Constitution votée à l'Assemblée nationale le 7 juin 1975, entrée en vigueur le 11 juin 1975. Président de la République : Constantin Tsatsos, élu le 19 juin 1975. Premier ministre : Constantin Caramanlis.

Retour à la démocratie et ouverture vers l'Occident

La Grèce réintègre la communauté des États démocratiques aussi brusquement qu'elle s'en était séparée, le 21 avril 1967, date à laquelle une junte de colonels s'était emparée des leviers de l'État.