Tout paraît indiquer que le contentieux gréco-turc, alourdi par celui de Chypre, ne sera pas épuré de si tôt et risque de susciter de nouvelles tensions en Méditerranée orientale.

Hongrie

Budapest. 10 430 000. 112. 0,3 %.
Économie. Production : G (72) 163 + I (72) 164. Énerg. (*72) : 3 279.
Transports. (*72) : 13 856 M pass./km, 19 433 M t/km. (*72) : 340 200 + 178 200. (72) : 326 M pass./km.
Information. (72) : 27 quotidiens ; tirage global : 2 309 000. (72) : 2 542 000. (72) : 2 085 000. (72) : 580 900 fauteuils ; fréquentation : 74,4 M. (72) : 924 000.
Santé. (71 ) : 21 017. Mté inf. (72) : 33,2.
Éducation. (70). Prim. : 1 115 993. Sec et techn. : 465 324. Sup. : 80 536.
Institutions. République populaire, proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : György Lazar. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar.

Congrès

À l'issue du XIe congrès du parti socialiste ouvrier hongrois, le 22 mars 1975, Janos Kadar peut se dire qu'il vient de franchir victorieusement la moitié du « parcours du combattant » qu'il avait entamé en octobre 1956 dans des conditions particulièrement difficiles.

Non seulement J. Kadar a réussi à s'imposer à ses concitoyens (sa popularité est incontestable) et à ses pairs du monde socialiste, mais aussi il a obtenu du congrès l'approbation de la ligne du parti pour les quinze ou vingt prochaines années. Une ligne centriste qui constitue un habile compromis entre les réformateurs (avant tout les partisans de la réforme économique) et les dogmatiques, qui souhaiteraient, eux, un retour au centralisme et un renforcement de l'autorité de l'État (et du parti), au détriment des entreprises qui jouissent, depuis 1968, d'une autonomie croissante.

Se plaçant sous le double signe de la « stabilité et du dynamisme », J. Kadar est sorti renforcé de ce congrès qui a vu sa réélection (à l'unanimité et sous les ovations) au poste de premier secrétaire du parti socialiste ouvrier hongrois. Si deux chefs de file des réformateurs, Rezsoe Nyers (appelé le père de la réforme économique) et Lajos Feher (responsable de l'agriculture) se voient écartés du Bureau politique, deux autres tenants de cette tendance y font leur entrée : Istvan Sarlos et György Lazar (qui prend d'ailleurs la tête du gouvernement, le 15 mai, à la place de Jenö Fock).

Il semble donc qu'en dépit des critiques des dogmatiques, qui, à l'intérieur du pays, dénoncent les « aspects négatifs » des réformes, et des réticences de certains alliés de Budapest, la Hongrie poursuivra son petit bonhomme de chemin vers ce qu'on appelle le modèle hongrois du socialisme, et qui continue de se caractériser par un libéralisme que lui envient tous ses voisins.

Les élections législatives ont lieu le 15 juin 1975. Le Front patriotique populaire, qui coiffe toutes les organisations politiques et syndicales, obtient 99,6 % des suffrages exprimés. Un scrutin de ballottage a lieu le 29 juin pour 34 circonscriptions.

Durcissement

Le parti hongrois, à l'instar de ses alliés est-européens (et sans doute à la suite des conférences idéologiques du pacte de Varsovie), a dénoncé à son tour les dangers des « conceptions droitières, ultragauchistes ou dogmatiques », vague ensemble qui regroupe en fait toutes les oppositions au marxisme officiel.

Mais jusqu'à présent ce sont essentiellement les représentants de la nouvelle gauche qui ont fait les frais de ce durcissement idéologique (relatif). Après l'écrivain Miklos Haraszti, condamné au début de 1974 à huit mois de prison avec sursis, trois intellectuels, l'écrivain György Konrad, le poète Tamas Szentjoby et le sociologue Ivan Szelenyi, sont arrêtés par la police, en octobre. Ils sont relâchés au bout d'une semaine, mais les autorités de Budapest leur imposent un singulier marché : soit un procès, soit l'exil. Les trois hommes choisissent de quitter leur pays. Au mois de mai, après une intervention de l'écrivain G. Konrad auprès de Kadar, le sociologue I. Szelenyi et sa femme obtiennent enfin un passeport d'émigration.