Le 30, après les plaidoiries et le réquisitoire, le jury entame ses délibérations ; elles vont durer quinze heures.

Janvier 1975

Le 1er, Mitchell, Haldeman, Ehrlichman et Mardian sont reconnus coupables. Parkinson est acquitté.

Le 8, J. Dean est remis en liberté par le juge Sirica, ainsi que Herbert Kalmbach et Stuart Magruder.

Février

Le 21, Haldeman, Ehrlichman et Mitchell sont condamnés à des peines de deux ans et demi à huit ans de prison, Mardian, à une peine de dix mois à trois ans de prison. Tous font appel et restent en liberté provisoire en attendant une décision finale.

Poussée démocrate aux élections du 5 novembre

Les élections du 5 novembre 1974 ont permis à 145 millions d'Américains de renouveler la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants, un tiers du Sénat (34 sièges sur 100), 35 des 50 gouverneurs, ainsi que des milliers de mandats locaux.

À la veille du scrutin, les observateurs s'accordent à prévoir une poussée sensible des démocrates. Certes, il est de tradition que le parti d'opposition enregistre des gains lors des élections biennales qui se situent entre deux élections présidentielles. Mais, en 1974, s'ajoute le fait que l'affaire du Watergate, la démission de Richard Nixon et les difficultés économiques ont provoqué dans l'opinion un désenchantement dont les républicains ne peuvent que faire les frais.

Pour sauver son parti d'une défaite trop sévère, le président Ford se lance en personne dans la bataille et fait campagne pour les candidats du Grand Old Party dans une vingtaine d'États. La consultation ne s'en déroule pas moins dans un climat de morosité très prononcée, et l'indifférence du public pour les jeux de la politique se traduit par un taux d'abstentions jamais enregistré depuis l'immédiat après-guerre (62 %).

L'ampleur de la victoire du parti de l'Âne est telle que de nombreux commentateurs n'hésitent pas à parler de raz-de-marée démocrate et de déroute républicaine.

Gouverneurs

Les démocrates remportent 28 victoires, les républicains 6 seulement. Dans les États de New York, de Californie, du Massachusetts, du Connecticut, du Tennessee, du Colorado, du Wyoming, de l'Arizona et de l'Oregon, le fauteuil de gouverneur occupé jusqu'ici par un républicain est enlevé par un démocrate.

– État de New York : Hugh Carey, 55 ans, catholique d'origine irlandaise (il siège depuis 1960 à la Chambre des représentants) enlève (57 % des suffrages) le poste détenu pendant seize ans par Nelson Rockefeller et, depuis janvier 1974, par Malcolm Wilson.

– Massachusetts : Michael Dukakis, 41 ans, avocat d'ascendance grecque, bat le républicain libéral Francis Sargent (56 % des voix).

– Ohio : l'ancien gouverneur républicain reprend son poste au démocrate sortant. Le GOP regagne également le Kansas et (pour la première fois depuis la fin de la guerre de Sécession) la Caroline du Sud.

– Maine : un indépendant bat à la fois un républicain et un démocrate.

À noter : le succès éclatant de George Wallace, candidat possible à l'élection présidentielle de 1976, réélu dans l'Alabama (85 % des suffrages) ; la victoire d'une femme, Ella Grasso, dans le Connecticut, et trois premières : l'élection de deux Américains d'origine mexicaine (en Arizona et dans le Nouveau-Mexique) et d'un Américain d'ascendance japonaise (à Hawaii).

Les démocrates totalisent 37 postes de gouverneurs, les républicains 12.

Sénat

Les démocrates gagnent trois sièges et raffermissent ainsi leur contrôle de l'Assemblée (61 sièges contre 39), sans pour autant obtenir la majorité des deux tiers, nécessaire pour passer outre au veto du président. Ils enlèvent leur siège à des républicains dans le Kentucky, en Floride, dans le Colorado et dans le Vermont (jamais encore ce dernier État n'avait élu un sénateur démocrate depuis la création du parti républicain en 1856). Dans le Nevada, un républicain ravit son siège à un démocrate.

À noter la victoire de Barry Goldwater (candidat du GOP à l'élection présidentielle de 1964), réélu dans l'Arizona ; celle de George McGovern (candidat démocrate à l'élection présidentielle de 1972) dans le Dakota du Sud ; celle enfin d'un nouveau venu, l'ancien astronaute John Glenn (démocrate), dont on parle pour l'élection présidentielle de 1976 et qui triomphe dans l'Ohio avec une avance d'un million de voix sur son adversaire.

Chambre des représentants

Les démocrates remportent 49 sièges détenus par des républicains ; ceux-ci enlèvent 6 sièges à leurs rivaux. Le gain net du parti de l'Âne est donc de 43 sièges. Cette progression permet aux démocrates d'obtenir la majorité des deux tiers (291 contre 144).