Le gouvernement remet sa démission au chef de l'État le 9 avril 1975, afin de lui laisser « une liberté d'action totale » pour résoudre la crise économique. Le nouveau cabinet, formé le 14, comprend six civils. J. Cauas et R. Saez sont désormais dotés de pouvoirs sans précédent. Une politique plus vigoureuse, plus dirigiste, est envisagée. Le général Agustin Toro démissionne le 23 avril.

La normalisation des relations avec les États-Unis s'est opérée, elle, de manière satisfaisante. Si la restitution de quelque 300 entreprises et banques (elles avaient été nationalisées sous le régime Allende) a replacé nombre d'entre elles sous le contrôle américain, la junte a pu néanmoins, en décembre 1974, grâce à un arrangement à l'amiable, racheter la Compagnie des téléphones à l'ITT, qui en possédait 80 % des actions. Elle a accepté également de payer des indemnités à certaines sociétés américaines qui ont fait l'objet de nationalisation sous l'Unité populaire.

Politique

Le général Pinochet a annoncé, le 13 août 1974, que les partis politiques ne seraient pas autorisés avant deux ans au moins et que les formations marxistes seraient définitivement interdites. Le 4 septembre, il a ajouté : « Nous resterons au pouvoir vingt-cinq ans s'il le faut pour réaliser nos projets sociaux et économiques ». Quoique assorties parfois de mesures audacieuses comme la publication d'un projet de loi assurant la représentation des salariés au sein des organes directeurs de leurs entreprises, de telles affirmations ne manquent pas de tendre les rapports que la junte peut avoir avec le parti démocrate-chrétien, principale force politique du pays jusqu'à la chute d'Allende.

L'expulsion du Chili, en décembre 1974, de l'ex-sénateur Renan Fuentealba semble devoir entraîner une rupture totale entre les forces armées et le parti. Elle aura en fait pour conséquence de provoquer une crise grave à la direction de la démocratie-chrétienne, qui se montre impuissante à adopter une ligne commune d'action.

Colombie

Bogota. 23 210 000. 21. 3,2 %.
Économie. PNB (72) 472. Production (72) : G 164 + A 148 + I 169. Énerg. (*72) 610. C.E. (72) : 7 %.
Transports. (*72) : 398 M pass./km : 1 198 M t/km. (71) : 268 200 + 86 900.  : 224 000 tjb. (72) : 1 011 M pass./km.
Information. (71) : 36 quotidiens ; tirage global : 2 369 000. (72) : *2 255 000. (72) : *1 200 000. (68) : 431 400 fauteuils ; fréquentation : 92,8 M. (72) : 1 010 000.
Santé. (69) : 9 468. Mté inf. (68) ; 70,4.
Éducation. (69). Prim. : 2 669 573. Sec. et techn. (68) : 592 759. Sup. : 85 339.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1886. Président et chef de l'exécutif : Alfonso Lopez Michelsen, élu le 21 avril 1974, entré en fonction officiellement le 7 août 1974, succède a Misael Pastrana Borrero.

Malaise

Officiellement président de la République depuis le 7 août 1974, Alfonso Lopez Michelsen doit faire face à une situation économique et sociale difficile. Le 18 septembre 1974, l'état d'urgence économique est décrété. Les premières mesures prises pour combler le grave déficit budgétaire (augmentation des tarifs des transports et des produits de première nécessité) sont impopulaires et provoquent des réactions parfois violentes. Les paysans se montrent les plus combatifs. L'ANUC (Association nationale des usagers paysans), créée en 1970, est désormais l'organisation paysanne la plus forte du continent ; elle regroupe quelque 800 000 membres, dont un mouvement indien important. L'état d'urgence est proclamé le 26 juin sur l'ensemble du territoire pour permettre la lutte antiguérilla.

Costa Rica

San José. 1 890 000. 37. 3,2 %.
Économie. PNB (72) 634. Production : A (72) 176 + I (72) *253. Énerg. (*72) : 478. C.E. (72) : 24 %.
Transports. (71) : 57 M pass./km, 13 M t/km. (*72) : 47 500 + 30 100. (72) : 219 M pass./km.
Information. (72) : 8 quotidiens ; tirage global : 174 000. (72) : *135 000. (72) : *120 000. (72) : 78 000.
Santé. (72) : 691. Mté inf. (71) : 56,5.
Éducation. (70). Prim. (69) : 339 558. Sec. et techn. : 61 068. Sup. : 15 400.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1871. Président et chef de l'exécutif : David Oduber Quirós, élu le 3 février 1974 ; succède à José Figueres.

Cuba

La Havane. 8 920 000. 78. 2 %.
Économie. Production : G (66) 107 + A (72) 115+ I (65) 116. Énerg. (*72) : 1 168.
Transports. (71) : 987 M pass./km, 1 598 M t/km. (71) : *72 000 + 32 000.  : 416 000 tjb. (72) : 240 M pass./km.
Information. (71) : 10 quotidiens ; tirage global : 814 000. (72) : *1 500 000. (72) : 278 000.
Santé. (68) : 7 000. Mté inf. (71) : 34,4.
Éducation. (70). Prim. : 1 530 376. Sec. et techn. : 242 409. Sup. : 25 898.
Institutions. République démocratique socialiste, proclamée le 1er mai 1961. Président : Osvaldo Dorticos Torrado. Premier secrétaire du Parti et Premier ministre : Fidel Castro. Constitution en préparation.

Dégel

L'année 1974-75 a été celle du dégel international et d'un début de normalisation économique et politique. La Havane sort peu à peu de l'isolement auquel les États-Unis l'avaient condamnée et des difficultés dans lesquelles de mauvaises récoltes et des erreurs de planification l'avaient plongée.