Le 31, John Ehrlichman est condamné à une peine allant de vingt mois à cinq ans de prison pour son rôle dans le cambriolage du cabinet du psychiatre d'Ellsberg. Gordon Liddy, un des plombiers, est condamné à une peine qui devra se situer entre un et trois ans d'emprisonnement.

Août

Le 1er, alors que la Chambre s'apprête à engager la discussion sur les chefs d'accusation contre Nixon, la Maison-Blanche réaffirme que le président ne démissionnera pas, mais reconnaît qu'il aura une bataille difficile à mener pour ne pas être traduit devant le Sénat transformé en Haute Cour.

Le 2, John Dean, ancien conseiller juridique de la Maison-Blanche, est condamné à une peine de un à quatre ans de prison pour avoir tenté d'étouffer l'affaire du Watergate.

Le 5, coup de théâtre : dans une déclaration remise à la presse, Nixon reconnaît qu'il a trompé la justice et l'opinion publique, qu'il a fourni des renseignements « incomplets et à certains égards erronés », et qu'en agissant ainsi il a protégé des individus impliqués dans le scandale du Watergate. Le président assume l'entière responsabilité de ces « fautes », mais estime qu'elles ne justifient pas sa destitution. En même temps, il admet que sa mise en accusation par la Chambre est virtuellement acquise et se dit maintenant certain qu'il sera jugé par le Sénat. C'est d'ailleurs au Sénat qu'il va remettre les 64 bandes magnétiques qu'on lui réclame et dont certaines l'impliquent personnellement. Ces aveux tardifs sèment le désarroi parmi les défenseurs du chef de l'État et entraînent la défection de nombreux républicains qui l'avaient soutenu jusque-là.

Le 8, à la suite de diverses rencontres avec les dirigeants de son parti, avec les membres de sa famille, avec Henry Kissinger puis avec le vice-président Gerald Ford, Richard Nixon annonce sa démission au cours d'une dramatique allocution radiotélévisée. Le lendemain, Ford prête serment et déclare : « Notre long cauchemar national est terminé. » Nixon se retire dans sa propriété californienne de San Clémente.

Le 15, Ehrlichman fait citer Nixon comme témoin dans le procès qui doit s'ouvrir sur la tentative d'étouffement du scandale.

Septembre

Le 8, Ford accorde à son prédécesseur « une grâce complète, absolue et sans conditions », mais précise quatre jours plus tard qu'il n'envisage pas de mesure d'amnistie en faveur des inculpés du Watergate avant la fin du processus judiciaire.

Le 23, l'ancien chef de l'exécutif est admis au Memorial Hospital de Long Beach (Californie) pour le traitement d'une phlébite.

Octobre

Le 1er, le procès s'ouvre devant le tribunal fédéral de première instance de la capitale, mais le jury ne peut être formé qu'au bout de dix jours. Ce jury, dont la composition reflète la prédominance de la population de couleur à Washington, comprend neuf femmes (six Noires et trois Blanches) et trois hommes (deux Noirs, un Blanc). Les accusés sont, outre Ehrlichman : John Mitchell, ancien ministre de la Justice, Bob Haldeman, ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, Robert Mardian, ex-assistant du ministre de la Justice, et Kenneth Parkinson, ancien avocat du Comité pour la réélection du président Nixon.

Le 12, Jaworski, estimant avoir accompli la tâche qui lui a été confiée, démissionne de ses fonctions de procureur spécial (il sera remplacé le 23 par Henry Ruth).

Comme prévu, les avocats de la défense rejettent toutes les responsabilités sur l'ancien chef de l'exécutif. Néanmoins, ce dernier ne sera pas appelé à comparaître : le 29, il doit subir une opération chirurgicale destinée à éliminer les caillots de sang qui se sont formés dans sa jambe gauche ; son état est considéré comme critique.

Décembre

Le 5, le juge John Sirica, qui avait chargé trois médecins de se rendre en Californie et de faire un rapport sur les « possibilités de déposition » de Nixon, renonce définitivement à convoquer l'ex-président.

Le 19, le tribunal de Washington entend les ultimes dépositions. En tout, plus de 80 témoins (dont John Dean) ont déposé devant les jurés, qui ont écouté par ailleurs pendant de longues heures de nombreux enregistrements de conversations présidentielles.