À Paris, un gouvernement démocratique en exil s'est formé sous la direction et à l'initiative d'un certain Richard Raharivelo, dont nul n'avait entendu parler auparavant.

Le parti du Congrès de l'indépendance de Madagascar (AKFM) paraît soutenir les nouveaux dirigeants, comme il avait soutenu le gouvernement du général Gabriel Ramanantsoa. La situation politique ne cesse de se détériorer, et les appareils des différents partis politiques s'accusent mutuellement de prendre leurs consignes à l'étranger.

Le commerce extérieur stagne ; l'austérité, décidée par les militaires, permet de freiner les importations de luxe ; les exportations ne se développent pas. Les masses urbaines sont très défavorisées par la hausse continuelle du prix des denrées de consommation courante. Les paysans, inquiets, font des stocks et provoquent une pénurie. La viande et le riz, qui constituent la base de l'alimentation traditionnelle, font souvent défaut, à Tananarive notamment. L'expropriation de plusieurs millions d'hectares de terres insuffisamment mises en valeur par leurs anciens propriétaires ne permet pas pour autant de résoudre le problème de la production agricole.

Normalisation

La diplomatie tous azimuts de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Didier Ratsiraka, n'apporte guère de résultats spectaculaires. Le 31 décembre 1974, deux accords de coopération soviéto-malgaches sont signés (l'un prévoit une aide substantielle de l'Union soviétique pour la construction d'un barrage hydraulique dans la région de Tamatave). L'aide française représente toujours, en 1974, le quart de l'ensemble des aides extérieures.

Il est vrai qu'en dépit des tensions intervenues entre Paris et Tananarive, après les événements de 1972 (Journal de l'année 1971-72), plus de 85 000 ressortissants français, dont 50 000 Comoriens, résident encore en territoire malgache. Le 28 décembre 1974, les autorités françaises remettent aux Malgaches l'immeuble qui abritait l'ambassade de France, bâtiment qui, par son importance et par sa situation géographique, prenait valeur de symbole.

Comme prévu, les Français se sont également retirés progressivement de l'arsenal de Diégo-Suarez. Ces différentes initiatives et le changement d'ambassadeur contribuent à normaliser les relations franco-malgaches. Contrairement à certains partis politiques, qui souhaiteraient accélérer la relève complète des Français, la majorité des membres de la junte paraît mieux disposée vis-à-vis de l'ancienne métropole.

Didier Ratsiraka, auquel beaucoup de gens ont fait une réputation de francophobe, déclare cependant, le 13 décembre, aux membres de la colonie française de la ville de Fianarantsoa : « Nous avons besoin de vous, comme vous avez besoin de nous. »

Malawi

Zomba. 4 790 000. 40.
Économie. PNB (71) 85. Production : G (71) 167. Énerg. (*72) : 53. C.E. (71) : 19 %.
Transports. (*72) : 73 M pass./km, 223 M t/km. (71) : 10 200 + 7 600. (72) : 51 M pass./km.
Information. (72) : *110 000. (71) : 5 000 fauteuils. (72) : 15 000.
Santé. (69) : 114.
Éducation. (70). Prim. : 355 004. Sec. et techn. : 11 727. Sup. (69) : 929.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966. Représentant de la Couronne britannique : K. G. Ritchie.

Mali

Bamako. 5 380 000. 4. 2 %.
Économie. PNB (69) 54. Énerg. (*72) : 23. C.E. (69) : 4 %.
Transports. (71) : 80 M pass./km, 148 M t/km. (69) : 4 500 + 5 700. (72) : 58 M pass./km.
Information. (68) : 3 quotidiens ; tirage global : 3 000. (72) : *75 000. (68) : 17 100 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (71) : 5 000.
Santé. (71) : 124.
Éducation. (70). Prim. : 229 879. Sec. et techn. : 8 444. Sup. : 731.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974. Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa-Traoré ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Maroc

Rabat. 16 310 000. 35.
Économie. PNB (72) 245. Production (72) : G 140 + A 142 + I 150. Énerg. (*72) : 223. C.E. (72) : 16 %.
Transports. (*72) : 591 M pass./km, 3 062 M t/km. (71) : 242 100 + 90 500.  : 56 000 tjb. (72) : 543 M pass./km.
Information. (72) : 11 quotidiens ; tirage global : *234 000. (72) : 1 500 000. (72) : *225 000. (67) : 107 700 fauteuils ; fréquentation : 18,2 M. (72) : *172 000.
Santé. (70) : 1 163.
Éducation. (70). Prim. : 1 175 277. Sec. et techn. : 298 880. Sup. : 16 097.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution du 1er mars 1972, approuvée par référendum. Souverain : Hassan II ; succède le 3 mars 1961 à son père Mohamed V, décédé. Premier ministre : Ahmed Osman.

Redressement

Plusieurs objectifs permettent à Hassan II de renforcer la cohésion de son pouvoir : reprise des terres melks (Journal de l'année 1973-74), lutte contre la corruption, quadruplement du prix des phosphates (l'économie trouve d'importantes ressources), sommet arabe de Rabat où le roi parvient à tempérer l'affrontement entre Hussein de Jordanie et Yasser Arafat, et, surtout, la reprise par le Maroc du Sahara sous domination espagnole et des présides de Ceuta et Melilla.