L'expansion des exportations pétrolières est spectaculaire, et l'entrée en production du seul gisement offshore de Grondin-Marine, au large de Port-Gentil, en 1974, a entraîné un accroissement de 50 % de la production de brut : 10 millions de t. en 1974, 12 millions pour 1975.

Investissements

En deux ans, le budget a quintuplé, passant de 30 à 150 milliards de francs CFA, dont 120 milliards proviennent des revenus pétroliers. Mettant à profit cette situation financière exceptionnelle, les dirigeants gabonais multiplient les investissements dans tous les domaines, notamment celui des infrastructures : construction d'aéroports modernes à Franceville et ultérieurement à Libreville, de ports à Owendo, Santa-Clara et Mayumba, de bâtiments publics dans la capitale, et, surtout, début des travaux du chemin de fer transgabonais, pour la réalisation duquel le président Bongo a combattu durant des années, se heurtant notamment à l'hostilité de la Banque mondiale.

Vingt-six sociétés étrangères et groupements chargés de travaux de génie civil sont engagés dans la construction du Transgabonais. Les travaux ont débuté simultanément à partir du littoral, à Owendo, et à partir du terminus, à l'intérieur des terres, à Franceville. Il est prévu que les deux équipes se rencontrent à Boué, sans doute en 1980. Les seuls travaux de génie civil de ces 660 kilomètres de voie ferrée représentent un investissement de 80 milliards de francs CFA. Le Gabon a voté, en 1975, une participation budgétaire de 12 milliards, tandis que la France, la Communauté économique européenne, les États-Unis et divers autres pays participent au financement de cette entreprise gigantesque. À terme, cette opération ouvrira tout le centre et l'est du pays à la vie moderne, notamment en permettant la mise en exploitation de nouvelles zones forestières et en reliant à la mer l'inépuisable gisement de fer de Belinga-Mekambo, dont le gouvernement gabonais a pris, en juillet 1974, 60 % du capital de la société chargée de l'exploitation.

Dialogue avec Paris

Tout en recherchant de nouveaux partenaires économiques, notamment dans les pays arabes, le président Bongo s'est surtout efforcé de renforcer les liens de coopération avec la France, considérée comme un interlocuteur privilégié. En juin et en septembre 1974, en janvier 1975, le président a rencontré à Paris V. Giscard d'Estaing, qui a accepté une invitation à se rendre en visite officielle au Gabon. En novembre 1974, une mission française séjourne à Libreville, où se rend en visite, en juin 1975, Pierre Abelin, ministre de la Coopération.

Les dirigeants gabonais sortent de leur isolationnisme traditionnel, s'efforçant de mener une diplomatie active. C'est ainsi que le président Bongo s'intéresse personnellement à l'évolution des territoires portugais d'Afrique : Sao Tomé et Principe, dont le Gabon soutient ouvertement le mouvement de libération et auquel il accorde un appui financier ; l'Angola, dont le président de la République gabonaise rencontre régulièrement les chefs des trois partis nationalistes, suivant avec une attention particulière l'évolution de la situation dans l'enclave de Cabinda.

Gambie

Banjul. 490 000. 43. 2,1 %.
Économie. PNB (69) 123. Énerg. (*72) : 82. C.E. (69) : 28 %.
Transports. (70) : 2 900 + 1 400.
Information. (72) : *60 000. (72) : 2 000.
Santé. (69) : 19.
Éducation. (69). Prim. : 17 140. Sec. et techn. : 5 468.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. Constitution républicaine promulguée le 23 avril 1970. Chef de l'État et de l'exécutif : Daouda Kairaba Jawara. Représentant de la Couronne britannique : J. R. W. Parker.

Ghana

Accra. 9 360 000. 39. 2,9 %.
Économie. PNB (70) 257. Production (70) : G 116 + I 154. Énerg. (*72) : 152. C.E. (70) : 17 %.
Transports. (71) : 448 M pass./km, 292 M t/km. (70) : *36 500 + *27 000.  : 166 000 tjb. (72) : 113 M pass./km.
Information. (70) : 7 quotidiens ; tirage global : *415 000. (*72) : *775 000. (72) : *21 000. (69) : 50 400 fauteuils ; fréquentation : 18,7 M. (72) : 51 000.
Santé. (71) : 715.
Éducation. (70). Prim. : 1 419 838. Sec. et techn. : 99 299. Sup. : 5 426.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République. Constitution du 22 août 1969. Chef de l'État et président du gouvernement : colonel Acheampong, auteur du coup d'État du 13 janvier 1972 qui renverse le président Addo et le Premier ministre Kofi Busia. Constitution suspendue. Représentant de la Couronne britannique : H. S. H. Stanley.

Guinée

Conakry. 4 210 000. 17. 2,3 %.
Économie. PNB (70) 82. Énerg. (*72) : 96.
Transports. (69) : 8 000 + 12 000. (72) : 7 M pass./km.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 5 000. (72) : *100 000. (72) : 8 000.
Santé. (69) : 77.
Éducation. (70). Prim. : 191 287. Sec. et techn. : 63 409. Sup. (68) : 942.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et président du gouvernement : Sékou Touré, réélu pour un troisième mandat le 27 décembre 1974. Premier ministre : Lansana Beavogui.

Guinée-Bissau

Madina do Boe. 510 000. 14.
Économie. PNB (63) 174. Énerg. (*72) : 94.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 500. (71) : 4 000. (71) : 2 900 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (72) : 3 000.
Santé. (69) : 30. Mté inf. (69) : 47,1.
Éducation. (69). Prim. : 26 401. Sec. et techn. : 2 090.
Institutions. Ancien territoire portugais ; indépendance proclamée le 24 septembre 1973 par l'Assemblée nationale populaire. La souveraineté du nouvel État est reconnue le 2 novembre 1973 par l'Assemblée générale des Nations unies et le 10 septembre 1974 par le gouvernement portugais.

Guinée équatoriale

Malabo. 300 000. 11. 1,4 %.
Économie. PNB (63) 159. Énerg. (*72) : 180.
Information. (67) : 1 quotidien ; tirage global 1 000. (67) : 6 300 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Santé. (71) : 25. Mté inf. (66) : 53,2.
Éducation. (70). Prim. : *49 500. Sec. et techn. : *6 130.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Constitution de 1968. Président de la République : Francisco Macias Nguema (Rio Muni), élu le 29-IX-68. Vice-président : Michel Eyegue, en fonction depuis mars 1974 (Fernando Poo).

Terreur

L'isolement géographique du pays, la modicité de ses ressources économiques, sa superficie réduite et la faible importance numérique de sa population contribuent à entretenir l'ignorance de l'opinion à l'égard d'un régime qui n'a cependant rien à envier à celui du dictateur ougandais Idi Amin Dada. En effet, Francisco Macias Nguema, président à vie, major général des Forces armées, grand maître de l'éducation populaire, de la culture traditionnelle, président du Parti uni national des travailleurs, fait régner une sanglante terreur ; il s'appuie sur une milice analogue à celle des sinistres tontons macoutes haïtiens : la Juventud en marcha con Macias.