La conférence de Rhodes de 1961 avait fixé une première liste des sujets que devrait traiter le futur concile. Le 25 juillet 1971, un comité de préparation du concile se réunit à Chambésy (Suisse). Il est composé des délégués des sept patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, de Jérusalem, de Moscou, de Serbie, de Roumanie et de Bulgarie, et des cinq Églises de Chypre, de Grèce, de Pologne, de Finlande et de Tchécoslovaque.

Ce comité poursuit l'étude entreprise depuis 1968 des 6 schémas prioritaires inscrits à l'ordre du jour : les sources de la Révélation ; la liturgie ; le gouvernement et l'ordre dans l'Église ; les empêchements de mariage ; la réforme du calendrier ; la théologie de l'économie (dans le vocabulaire orthodoxe, l'économie consiste dans l'adaptation bienveillante des règles de l'Église — en particulier des règles canoniques et morales — aux situations concrètes).

Au cours de l'année, des voix se sont élevées de divers côtés pour réclamer une préparation accélérée du futur concile. Certaines tensions que l'on avait constatées un an auparavant entre des Églises se sont estompées. De leur côté, les trois cents participants au congrès des jeunes orthodoxes francophones, réunis près d'Annecy du 30 octobre au 1er novembre 1971, « expriment avec force leur désir de participer d'une manière pleinement responsable à la préparation du concile de toute l'orthodoxie, qui est appelé, en particulier, à résoudre le problème de la dispersion ». Il semble que cette dernière revendication corresponde bien aux sentiments de beaucoup d'orthodoxes vivant en Occident.

L'université de Salonique a pris l'initiative de convoquer pour septembre 1972 un nouveau congrès international de théologie orthodoxe ; le dernier s'était tenu à Athènes en 1936 et avait lancé l'idée du concile de toute l'orthodoxie. Toutes les grandes facultés de théologie relevant des divers patriarcats ont été invitées, ainsi que des observateurs des Églises non orthodoxes.

Le thème du congrès : « la tradition de l'Église orthodoxe et les exigences du monde contemporain ». Cette rencontre aura une grande importance pour la préparation du futur concile.

Dans le contexte du mouvement œcuménique contemporain, un rapprochement est en cours entre les Églises orthodoxes et les Églises orientales, dites non chalcédoniennes. Ces dernières sont d'antiques Églises qui n'ont pas accepté les décisions du concile de Chalcédoine. En 451, ce concile avait condamné comme hérésie le fait de soutenir que le Christ n'a pas deux natures — humaine et divine —, mais une seule nature divine. Depuis lors, ces Églises sont en état de schisme par rapport au reste de la chrétienté (orthodoxe et catholique). Il s'agit de l'Église copte d'Égypte, de l'Église éthiopienne, de l'Église arménienne, de l'Église syrienne d'Antioche et de l'Église syrienne de l'Inde du Sud.

Plusieurs réunions de théologiens appartenant à ces Églises et aux Églises orthodoxes se sont tenues de manière officieuse ces dernières années. En août 1971, pour la première fois, une rencontre officielle réunit à Addis-Abeba (Éthiopie) les représentants des patriarcats orthodoxes de Moscou, d'Alexandrie, de Jérusalem et d'Antioche, et ceux des Églises non chalcédoniennes d'Éthiopie, d'Arménie et de Syrie. Ils ont cherché les moyens de dépasser les querelles théologiques de l'Antiquité, afin de tenter de retrouver une unité. Une rencontre analogue au niveau des évêques se tient à l'abbaye de Balamand, dans le nord du Liban, du 1er au 5 mars 1972. Elle admet que les divergences se situent au niveau de l'expression de la foi plutôt que de la foi elle-même.

Bulgarie

Le métropolite Maxime de Lovetch est élu à l'unanimité, le 4 juillet 1971, patriarche de l'Église orthodoxe bulgare, en remplacement du patriarche Cyril, mort en mars 1971. Âgé de 56 ans, le nouveau patriarche appartenait à la commission des problèmes internationaux du Conseil œcuménique des Églises.

Égypte

Amba Chenouda est désigné, le 31 octobre 1971, comme patriarche de l'Église copte orthodoxe d'Égypte, sous le nom de Chenouda III. Son nom est tiré au sort parmi ceux de trois candidats élus. Il succède à Cyrille VI, dont il avait été le disciple. Pour la première fois, toutes les grandes confessions chrétiennes (ainsi que le gouvernement égyptien) sont représentées à la cérémonie de son intronisation, le 14 novembre. La présence du cardinal Willebrands, président du secrétariat romain pour l'unité des chrétiens, et celle du Dr Carson Blake, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, soulignent la portée œcuménique de l'événement.