Un autre site paléolithique de l'Alaska n'a pas encore pu être daté. Et l'on s'interroge sur les restes du paléolithique récent découverts à Ushki, au Kamtchatka.

On s'interroge aussi de plus en plus sur la date d'arrivée des premiers hommes en Amérique du Nord. Cet événement a dû se produire bien avant la culture de Clovis. Un outillage antérieur est connu. On avance des dates de 20 000, 30 000 ans, ou davantage.

Progrès des méthodes de datation au carbone 14

Les datations d'objets anciens par la mesure de la radio-activité du carbone 14 se multiplient, tout comme les expériences de contrôle. On ne met plus en question la validité de la méthode.

On s'attache maintenant à préciser l'écart entre les résultats et l'âge réel, suivant les époques. Car, en effet, le C14 montre une tendance à rajeunir les échantillons, à mesure que l'on s'éloigne davantage de l'ère chrétienne vers les temps préhistoriques. Pour le Ve millénaire avant J.-C. ce rajeunissement serait de l'ordre de 800 ans. L'écart étant constant pour une même époque, il suffit de corriger les résultats d'autant, et la méthode n'en devient que plus solide. Mais il n'a pas encore été possible d'obtenir des contrôles sûrs pour des périodes plus anciennes.

Les premiers résultats renforcent la valeur de quelques dates surprenantes, publiées au cours de l'année 1968 et concernant les poteries les plus anciennes. Il était admis jusqu'ici que les premières poteries devaient avoir été fabriquées dans la région où les communautés agricoles sédentaires avaient pris naissance : entre la Palestine, l'Anatolie et l'Iran.

Les premières céramiques de cette région sont datées des environs de – 6 000. Or, voici que des dates plus anciennes ont été obtenues ailleurs. En sorte que l'on pourrait se demander si la céramique n'est pas apparue dans le courant du VIIe millénaire au Sahara, ou en Corse, ou au Japon.

Les recherches entreprises pour contrôler la validité du C14 ont abouti au lancement d'une vaste enquête sur l'histoire et même la préhistoire du climat. Il semble bien que les variations du taux de C14 dans les organismes et l'atmosphère soient liées aux variations de l'activité solaire. S'appuyant sur l'ensemble des données recueillies et sur ses propres travaux, le Néo-Zélandais J. R. Bray a suggéré l'existence de cycles solaires de grande amplitude, six périodes d'un peu plus de 400 ans constituant un cycle de 2 600 ans.

Résultats différents

Les recherches ont également porté sur la durée des temps quaternaires : il s'agit de déterminer avec précision l'ancienneté de cette période. Si une limite a été définie au point de vue géologique, il reste à la dater en années.

Une synthèse des recherches effectuées a été publiée par Ian McDougall et J. J. Stipp, de l'Université nationale australienne ; les résultats diffèrent selon la nature des échantillons datés. Si l'on cherche à dater le changement qui s'est produit dans les faunes fossiles — terrestre ou marine —, on arrive à un âge d'environ 2 millions d'années. Si l'on date les témoignages géologiques du refroidissement lié aux débuts du quaternaire, on s'aperçoit que la plus ancienne glaciation est vieille de 2,5 à 3 millions d'années au moins dans l'Antarctique.

Il y aurait donc un décalage important entre la première détérioration du climat et le premier changement important dans la faune. Les deux auteurs ont proposé de retenir de préférence le témoignage de la faune : il présente l'avantage de fournir à peu près les mêmes dates à travers le monde. Les grandes glaciations auraient donc commencé avant l'ère quaternaire.

Les statues-menhirs de Corse ont peut-être livré leur secret

Six nouvelles statues-menhirs ont été découvertes en Corse pendant la campagne de septembre-octobre 1968. Le total des statues-menhirs de l'île est ainsi porté à 75. La Corse est bien devenue un des hauts lieux du mégalithisme.

L'étude de ces menhirs et des autres vestiges de la préhistoire corse récente a conduit Roger Grosjean, l'auteur de ces découvertes, à des conclusions qui dérangent quelque peu les idées reçues, ou les ignorances admises, sur l'Europe et les régions méditerranéennes des IIIe et IIe millénaires av. J.-C.