On vaccine aujourd'hui les mères Rh – accouchant d'un enfant Rh + (sauf si elles sont du groupe O). Le sérum utilisé provient soit de femmes ménopausées qui ont eu des grossesses Rhésus (et dont le sang est resté riche en anticorps anti-Rhésus), soit de volontaires (des hommes Rh – à qui on injecte des globules rouges à Rh + fabriquent ces anticorps, devenus désormais un remède). Les premiers résultats sont excellents. Mais les laboratoires réclament des volontaires pour produire le sérum en quantités suffisantes.

L'obstétrique et les arriérés mentaux

Il naît en France chaque année environ 10 000 arriérés mentaux. Beaucoup ont été victimes d'une insuffisante oxygénation au moment de la naissance : quelques minutes d'anoxie suffisent à créer dans le cerveau des lésions irréversibles. Ces accidents peuvent être causés par un étranglement du cordon ombilical, un décollement du placenta, une prolongation anormale de l'accouchement. Les enfants nés avant terme sont les plus vulnérables. On dispose désormais d'appareils permettant de déceler la détresse du fœtus en contrôlant les battements de son cœur dès le début des contractions utérines. De plus, on sait que les effets de l'anoxie peuvent être combattus notamment par des injections de bicarbonate et de glucose dans la veine ombilicale, puis par la respiration artificielle sous oxygène. L'Institut national de la santé a consacré un colloque au traumatisme obstétrical et à ses conséquences pour l'enfant. L'OMS se penche aussi sur ce problème, qui est d'importance mondiale.

Le dossier de la contraception

La loi Neuwirth qui réglemente en France l'emploi des procédés contraceptifs, jusque-là prescrits dans l'illégalité, et l'encyclique Humanae vitae condamnant l'emploi de ces mêmes procédés ont vu le jour en 1968, l'année même où la pilule fêtait ses dix ans d'existence.

Sept millions d'Américaines, 300 000 Françaises environ utilisent chaque année ce mode de contraception, dont le prestige dépasse de loin celui des autres méthodes de contrôle des naissances, au point qu'on assimile parfois indûment le terme de pilule à celui de contraception. On ne parle pratiquement jamais des gelées, condoms, pessaires, capes et stérilets, encore que l'emploi en masse et très efficace dans les pays en voie de développement des spirales anticonceptionnelles ait mis l'accent sur ces dernières au cours de l'année écoulée.

La pilule doit sa notoriété au fait qu'elle est de loin la méthode la plus sûre (100 % de succès, sauf erreur dans l'utilisation) et la plus élégante. C'est aussi la plus controversée. Dix ans de recul permettent aujourd'hui de faire le bilan des attaques dont la contraception chimique a été l'objet et qui tourmentent encore, selon un sondage récent réalisé par un hebdomadaire féminin, la moitié des femmes qui l'emploient.

On peut faire rapidement justice des inconvénients mineurs qui sont reprochés à la pilule. La légère prise de poids qu'elle provoque n'est pas inéluctable et cède à un régime alimentaire approprié. Les accidents dermatologiques sont exceptionnels (5 % des cas environ) et bénins. Par contre, la pilule s'est révélée, pour les filles du moins, un traitement remarquable de l'acné juvénile. Les malaises digestifs du type nausées ou vomissements qu'elle entraîne parfois au début sont généralement passagers.

Traitement actif

En revanche, une femme qui a fait un ictère pendant sa grossesse risque de voir réapparaître un nouvel ictère si elle se met sous pilule dans l'espoir de prévenir une nouvelle maternité. Car la pilule crée artificiellement un état physiologique voisin de celui de la grossesse. Il y a donc là une contre-indication de découverte récente, mais absolue. Au contraire, la pilule est devenue un traitement très actif du cancer du sein chez les femmes âgées.

Risques vrais

Restent les deux gros points noirs : le risque de diabète et celui de thrombose, c'est-à-dire d'obstruction des vaisseaux sanguins par des caillots. Les œstrogènes semblent interférer avec le métabolisme de l'insuline et des hydrates de carbone de façon à élever le taux de sucre sanguin. La pilule peut donc devenir diabétogène, comme fait l'état de grossesse, qui peut, on le sait, révéler un diabète latent. Il serait donc inopportun de la prescrire chez des femmes diabétiques ou même chez celles qui présentent un taux excessif de sucre sanguin.