La conjoncture politique a été marquée, à l'intérieur, par les procès dits « de la subversion universitaire » et, à l'extérieur, par une nette amélioration des rapports avec la France.

Relations franco-tunisiennes

Sans atteindre le niveau des relations privilégiées qui prévalaient avant la nationalisation des terres des colons français (mai 1964), les échanges se sont intensifiés entre les deux pays. Bahi Ladgham, secrétaire d'État à la présidence en octobre 1968, et Habib Bourguiba Jr, en janvier 1969, ont eu à Paris de fructueux entretiens. Une grande similitude de vues a été constatée sur les problèmes internationaux, notamment sur le Moyen-Orient.

Cependant, l'incertitude qui régnait à Paris avant les élections présidentielles a empêché la commission mixte franco-tunisienne d'apurer entièrement le contentieux et d'élargir la coopération entre les deux États.

Rapports avec le monde arabe

Sur le plan panarabe, le gouvernement tunisien a déployé des efforts pour améliorer ses relations avec les États du Maghreb — en particulier avec l'Algérie —, tout en gardant ses distances avec les pays du Moyen-Orient. En septembre 1968, le délégué tunisien s'est retiré du Conseil de la Ligue arabe, après avoir accusé cet organisme de démagogie dans l'affaire palestinienne et la RAU de tentative d'hégémonie sur le monde arabe. D'autre part, Tunis n'a pas repris ses relations diplomatiques avec la Syrie baasiste, rompues en mai 1968, et a marqué sa désapprobation envers le nouveau régime baasiste de Bagdad.

Des militants baasistes ont été traduits en justice pour complot contre la sûreté de l'État. En septembre 1968, 134 étudiants de diverses obédiences de gauche sont jugés par la Cour de sûreté de l'État et condamnés à des peines de dix à quatorze ans de prison. En février 1969, 31 professeurs et étudiants baasistes sont condamnés à leur tour. Dans les deux cas, les inculpés ont déclaré avoir voulu seulement remettre en cause le système du parti unique.

Malgré ces péripéties, le régime suit sa politique économique et sociale axée sur une coopération accrue avec l'Occident. Le 28 mars 1969, le gouvernement signe un accord d'association avec la CEE, et, en juin, met en œuvre son 3e plan quadriennal de développement ; 1/3 des investissements seraient fournis par des États étrangers.

Zambie

4 065 000. 5. 3,1 %.
Économie. PNB (66) 262. Production (66) : A 10 % + I 56 % + S 34 %. Consomm. énergie (*66) : 434 kg e.c.
Transports. (*66) : 42 100 + 14 900. (*66) : 72 112 000 pass./km.
Information. (66) : 1 quotidien ; tirage : 32 000. (61) : 7 900 fauteuils. (66) : 38 368.
Santé (64). 165 . Mté inf. (65) : 30,1.
Éducation (65). Prim. : 410 150. Sec. et techn. : 20 689.
Institutions. République indépendante proclamée le 24 octobre 1964. Constitution de 1964 ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Kenneth D. Kaunda, réélu le 19 décembre 1968.

Kenneth Kaunda s'oriente, comme la plupart des chefs d'État africains, vers un régime de parti unique. En août 1968, le Parti uni est mis hors la loi et ses principaux dirigeants sont arrêtés. Le seul mouvement d'opposition qui reste autorisé est le Congrès national africain, fondé avant l'indépendance et dirigé par Harry Nkumbula.

Le Parlement zambien est dissous, en novembre, par Kaunda. Le 19 décembre 1968, ce dernier est réélu président de la République et son parti, l'Union nationale de l'indépendance, enlève 80 des 105 sièges de la nouvelle Assemblée nationale. L'opposition légale dispose ainsi d'un peu plus de 20 sièges, qu'elle partage avec quelques candidats indépendants. Par référendum (18 juin 1969), la constitution a été modifiée ; toute révision appartient désormais à l'Assemblée nationale, qui devra se prononcer à la majorité des deux tiers.

La relative inefficacité des opposants, les efforts du président de la République pour renforcer les structures et l'implantation de son parti, son rayonnement personnel (ses compatriotes l'identifient de plus en plus au nationalisme zambien) permettent à K. Kaunda de préserver l'unité du pays. Sans sous-estimer l'acuité des querelles tribales et la permanence des rivalités régionales, il est clair que ces forces centrifuges ne dominent plus la vie politique zambienne.

La Zambie, longtemps liée à la Rhodésie voisine, suit désormais un cours indépendant, K. Kaunda s'efforçant de collaborer de plus en plus étroitement avec ses collègues d'Afrique orientale et centrale.

Enfin, sans renier les liens historiques qui unissent leur pays au Commonwealth, les dirigeants zambiens cherchent des partenaires européens dont le poids international leur permette de se libérer de la tutelle de Londres.