Compte tenu de la diversité des entreprises de transformation alimentaire, la modernisation de ce secteur s'effectue de façon inégale.

Les petites entreprises, souvent à caractère artisanal, qui sont le plus grand nombre, ne ressentent pas toujours le besoin de se concentrer. Lorsqu'elles vendent des produits originaux, elles se situent en dehors des courants commerciaux très concurrentiels et peuvent espérer survivre.

Les entreprises les plus vulnérables sont les sociétés de moyenne dimension (un millier environ) qui pratiquent une politique de marque et doivent mobiliser des moyens financiers de plus en plus importants pour s'imposer aux consommateurs. Ce sont elles qui devront se grouper.

L'aide de l'État

Au sommet, on recense une soixantaine d'entreprises dont le chiffre d'affaires annuel dépasse 100 millions de francs, et, parmi celles-ci, une vingtaine dépassent le chiffre d'affaires de 250 millions de francs (montant qui, selon les experts, devrait être obtenu par les entreprises prétendant s'imposer sur le plan européen).

Afin de faciliter les évolutions, les pouvoirs publics ont notamment créé une procédure particulière d'aide aux investissements. Les secteurs qui bénéficient de cette incitation sont notamment : l'industrie laitière, la conserverie, les jus de fruits, l'alimentation du bétail, la meunerie et la brasserie. Au cours des années 1964, 1965 et 1966, le Trésor public a aidé ainsi à la réalisation d'environ 800 millions de travaux dans l'industrie alimentaire, les investissements de celle-ci étant estimés à environ 1,8 milliard de francs par an.

Les principaux secteurs

Ce tableau (1964, derniers chiffres connus) précise la place et l'importance des principales branches de l'industrie alimentaire.

Investissements étrangers

Question presque passionnelle — tout au moins pendant quelques années —, l'implantation de capitaux étrangers dans l'alimentation semble se poser en termes nouveaux du fait de l'ouverture des frontières résultant du Marché commun. Des diverses études publiées, on peut retenir que, d'une façon générale, les entreprises bénéficiant de participations étrangères réalisent approximativement 10 à 12 % du chiffre d'affaires global de l'industrie alimentaire. Comme dans les autres industries, on trouve les investisseurs étrangers dans les secteurs de pointe. Ils représentent notamment 15 à 20 % de la biscuiterie, plus de 20 % de la chocolaterie, environ 20 % du marché des corps gras végétaux.

Tourisme

Succès de la formule club

Le développement de la formule club de vacances est certainement le phénomène le plus important observé ces derniers temps dans le domaine de l'organisation touristique française. Il s'agit de groupements qui, après avoir loué des terrains ou des bâtiments, vendent aux touristes le séjour et des activités de loisir, et non pas d'associations non commerciales.

Les agences de voyage ont réalisé en 1966 un chiffre d'affaires de 1 300 millions de francs, et les principaux clubs commerciaux 180 millions. La différence est évidemment importante, mais il faut mentionner que le chiffre d'affaires des agences a progressé d'environ 20 % en deux ans et celui des clubs de 50 %. De même ceux-ci n'ont déplacé que 200 000 touristes et leur capacité d'accueil ne dépasse guère 30 000 lits.

Poussés par leur succès, les clubs ont pris une série de mesures qui devraient leur donner une place prépondérante sur le marché touristique français.

Le marché des clubs

Durant toute une période, ils ont pratiqué une vente par correspondance parmi leurs adhérents. Cette époque est maintenant révolue et ils s'orientent de plus en plus vers un tourisme de masse.

Le Club Méditerranée avait déjà passé un accord avec l'Agence Havas au terme duquel Havas s'engageait à vendre les séjours du Club dans ses 107 bureaux de Paris et de province. Un accord analogue a été signé entre la Compagnie internationale des wagons-lits et le CET (Club européen du tourisme), principal concurrent du précédent.

À ce renforcement des moyens de distribution s'est ajoutée une concentration bancaire qui permettra aux clubs d'augmenter leur production. Trois groupes, la Compagnie financière d'Edmond de Rothschild, la Banque de l'union européenne industrielle et financière, et la Banque de Paris et des Pays-Bas, se partagent l'essentiel du marché des clubs privés de vacances.