Les exportations, qui ont souffert des difficultés économiques traversées par la Grande-Bretagne (– 13,5 %) et surtout par l'Allemagne de l'Ouest (– 6,5 %), de loin le meilleur client de l'industrie textile française, n'ont augmenté que de 3,5 %, surtout grâce aux progrès enregistrés en Italie.

En revanche, les importations se sont accrues de 19,7 % en raison de l'augmentation des achats de produits en provenance des pays du Marché commun (33,8 %). La valeur des importations (4,6 milliards de francs) a pour la première fois dépassé celle des exportations (4,3 milliards). Autre motif d'inquiétude : ce sont les importations de produits finis qui augmentent le plus (28,8 % en 1966) ; elles représentent aujourd'hui 53,6 % des exportations correspondantes, alors qu'elles n'en représentaient que 12,9 % en 1958.

Transports

Un secteur dynamique où la concurrence est sévère

Le trafic de l'ensemble des transporteurs a progressé en moyenne, ces dernières années, de 4 à 5 % par an, c'est-à-dire au même rythme que la production nationale.

Cette tendance générale recouvre en fait des divergences non négligeables. Les transports individuels de personnes ont continué d'augmenter plus rapidement que les transports publics, les transports massifs et pondéreux de marchandises moins vite que les transports de produits diversifiés. Notre système de transports reflète ainsi dans ses résultats l'image d'une société évoluée où les individus se déplacent beaucoup, où les échanges de produits semi-finis ou manufacturés sont plus nombreux et plus fréquents.

Cela dit, on a noté en 1966 un certain nombre d'évolutions techniques. Le progrès technique peut, pour un transporteur, signifier trois choses : augmenter la vitesse de ses véhicules, accroître leur capacité, améliorer la rapidité de ses opérations.

Une véritable révolution

La vitesse ? La compagnie Air France a confirmé en 1966 son intérêt pour l'avion supersonique Concorde, qui volera à la vitesse de 2 400 km/h et dont elle recevra les premiers exemplaires en 1972. La SNCF a tiré les conclusions de ses essais à grande vitesse qui lui permettent aujourd'hui, sur certaines sections, d'atteindre les 200 km/h. Dans les transports routiers enfin, où la vitesse dépend de la route plus que du véhicule, l'existence d'un réseau de plus de 800 km d'autoroute commence d'améliorer dans de notables proportions, sur certains secteurs, la rapidité de la circulation.

La capacité ? Air France a commandé en 1966 quatre avions Boeing 747, qui peuvent emmener de 350 à 500 passagers chacun. Les armateurs ont continué à commander des navires de plus en plus vastes, qu'il s'agisse de pétroliers, dont le port en lourd atteint aujourd'hui et va dépasser demain les 100 000 tonnes, ou des cargos : deux minéraliers de 30 000 et 80 000 tonnes sont actuellement en construction pour le compte d'un groupe de quatre compagnies françaises. Il n'est pas jusqu'à la navigation fluviale qui, avec la multiplication sur le Rhin ou la Seine des convois poussés (sortes de trains de péniches poussés par un automoteur), ne voit la capacité de ses transports s'accroître dans des proportions inattendues.

La rapidité des opérations ? L'apparition puis la généralisation, au cours de 1966, des containers est plus qu'une évolution, une véritable révolution. Le fait pour un armateur de pouvoir embarquer ou débarquer en une seule fois une marchandise empaquetée à l'avance dans des sortes de malles uniformisées qui viennent s'empiler exactement les unes sur les autres lui fait gagner beaucoup de place et beaucoup de temps. Les containers peuvent être acheminés vers les ports ou distribués à partir des ports par camions, trains, péniches, demain par avions, sans rupture de charge. On aboutit ainsi à une véritable coordination de fait des différents modes de transport.

Un million de passagers

Les essais réussis dans la banlieue parisienne sur l'aérotrain expérimental marquent enfin l'avènement d'un nouveau moyen de transport. Sa rapidité (180 à 200 km/h), son faible coût de construction et d'exploitation, son grand débit, sa souplesse, laissent entrevoir un avenir fructueux pour le véhicule sur coussin d'air.