En sciences, les étudiants reçoivent avec le diplôme universitaire d'études scientifiques un conseil d'orientation. On peut leur conseiller de se diriger soit vers la licence, soit vers la maîtrise.

Autrement dit, les enseignements qui mènent vers la licence et vers la maîtrise sont nettement séparés. La licence est un examen qui se prépare en un an. Durant cette année, les étudiants reçoivent une formation axée plus particulièrement vers les matières qu'ils auront à enseigner dans les lycées.

La maîtrise se prépare en deux ans et comprend quatre certificats. On ne peut pas préparer à la fois une licence et une maîtrise. Cependant, après la licence, il est possible de s'orienter vers la maîtrise : les licenciés sont dispensés d'un certificat, c'est-à-dire qu'ils devront en présenter trois pour devenir maîtres.

En lettres, pour les étudiants qui se destinent au professorat, les enseignements de licence et de première année de maîtrise seront confondus. Une fois licenciés, les étudiants entreront automatiquement en deuxième année de maîtrise. Cette formule n'existera naturellement que pour les disciplines enseignées dans les lycées : lettres classiques et modernes, langues vivantes, histoire, géographie, philosophie.

Selon les notes obtenues

Une autre voie est prévue pour les étudiants des autres disciplines (art et archéologie, psychologie, sociologie) ou pour ceux des disciplines précédentes qui ne se destinent pas à l'enseignement. Ils entrent alors directement dans la voie maîtrise. Deux types de maîtrises sont prévus, les unes comprenant deux certificats et un mémoire, les autres quatre certificats.

Des mesures transitoires — dans le détail desquelles il n'est pas possible d'entrer — ont naturellement été prévues pour les étudiants en cours d'études.

Une réforme des concours de recrutement de l'enseignement secondaire est également en cours de réalisation. Les épreuves écrites du CAPES sont supprimées à partir de juillet 1968. Seul demeure l'oral, qui établit un classement parmi les licenciés avant leur entrée dans les centres pédagogiques régionaux.

D'autre part, des dispositions nouvelles ont été annoncées par le ministre de l'Éducation nationale, concernant l'agrégation. Ce concours donnerait en partie accès, automatiquement, à l'enseignement supérieur. Les étudiants reçus les premiers — dans la botte — auraient la possibilité de choisir entre le secondaire ou le supérieur, et de devenir ainsi assistants sans avoir été préalablement choisis par un patron.

Une véritable originalité

La création des IUT (instituts universitaires de technologie) est un élément capital de la réforme. Celle-ci pose, en effet, comme principe que l'accroissement considérable du nombre des étudiants implique une diversification des types d'enseignement, correspondant à différentes tournures d'esprit. Les études en faculté auront un caractère plus abstrait et théorique, tandis que les IUT délivreront un enseignement plus concret et axé sur la pratique.

D'autre part, les types d'activités professionnelles se multipliant avec le développement économique et technologique, les facultés ne peuvent à elles seules assumer la formation de métiers aussi différents que celui de professeur de lycée et de technicien supérieur dans une entreprise de travaux publics ou d'électronique.

Enfin, la nécessité de créer les IUT répondait à une anomalie propre à la France : alors qu'il existe de nombreuses écoles d'ingénieurs, la formation des techniciens supérieurs était insuffisamment développée. Or, cette fonction constitue un chaînon essentiel dans l'industrie et répond à un besoin grandissant.

La mise en place des IUT présentait deux difficultés. Il fallait que ces instituts possèdent d'emblée une personnalité marquée à côté des facultés et que l'enseignement y ait une véritable originalité. Mais il fallait également éviter qu'ils apparaissent comme un enseignement supérieur au rabais, réservé aux étudiants incapables d'entrer en faculté. Le statut d'instituts universitaires répondait à cette double préoccupation : les IUT sont indépendants des facultés, mais ils font partie de l'enseignement supérieur. La transformation de la Direction de l'enseignement supérieur en Direction des enseignements supérieurs faisait entrer ce souci d'égalité dans l'organigramme du ministère de l'Éducation nationale.

Une période expérimentale

Le corps enseignant des IUT comprend des professeurs de l'enseignement supérieur, de l'enseignement technique, et des représentants des professions. De même, pour assurer une coopération entre ces établissements universitaires et l'industrie, des représentants des milieux professionnels siègent au conseil et à la direction de chaque IUT, aux côtés des enseignants.