Seuls les nouveaux étudiants étaient touchés par ces mesures, qui ont été appliquées en deux temps : la première année du nouveau régime en octobre 1966 ; le reste en octobre 1967. Deux formules ont donc coexisté pendant l'année 1966-1967. À partir de 1967, il n'y a plus trace de l'ancien régime et tout le monde est logé à l'enseigne du nouveau.

Avant la réforme, l'organisation des études en lettres et en sciences était la suivante : la propédeutique (un an) ; la licence comprenant quatre certificats (deux ans) ; le diplôme d'études supérieures (un an).

À la place de ce système, la réforme institue un premier cycle en deux années, après lequel les étudiants s'orientent soit vers la licence (un an), soit vers la maîtrise (deux ans). La durée théorique des études ne change pas : trois ans pour la licence, quatre ans pour accéder au troisième cycle. La licence permet de se préparer au CAPES (certificat d'aptitude au professorat des enseignements du second degré) ; la maîtrise permet de se présenter à l'agrégation ou d'accéder au troisième cycle.

Diplômes et examens

CAPES Certificat d'aptitude au professorat des enseignements du second degré.

DEA Diplôme d'études approfondies.

DES Diplôme d'études supérieures.

DUEL Diplôme universitaire d'études littéraires.

DUES Diplôme universitaire d'études scientifiques.

DUT Diplôme universitaire de technologie.

Établissements

IUT Institut universitaire de technologie.

Un barrage meurtrier

La propédeutique était une création relativement récente puisqu'elle datait de 1948. Auparavant, les étudiants préparaient directement la licence après le baccalauréat. La propédeutique avait été créée parce qu'on avait estimé que le niveau du baccalauréat avait baissé et que les bacheliers ne pouvaient pas suivre directement l'enseignement de licence. Dans l'esprit de ses fondateurs, cette année devait avoir un double but : permettre aux étudiants de s'initier aux méthodes et à l'esprit de l'enseignement supérieur, les aider à s'orienter en leur dispensant un enseignement assez varié.

En fait, de l'avis unanime, la propédeutique n'a jamais bien fonctionné. L'enseignement y était trop éparpillé entre disciplines très différentes et les étudiants n'étaient pas assez suivis. La propédeutique était devenue une sorte d'antichambre où les étudiants perdaient leur temps en attendant d'entrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire en licence. Sa seule fonction était de constituer un barrage, d'ailleurs très meurtrier, puisque, à Paris par exemple, plus de 70 % des étudiants inscrits échouaient à l'examen ou ne s'y présentaient pas.

Dans certaines disciplines — en mathématiques notamment -—, le programme était si chargé que la plupart des étudiants devaient prendre deux ans pour l'assimiler.

Le premier cycle en deux ans qui vient d'être créé par la réforme est beaucoup plus spécialisé que ne l'était l'ancienne propédeutique. En sciences, les étudiants ont à choisir entre quatre sections : mathématiques et physique ; physique et chimie ; chimie et biologie ; biologie et géologie. En lettres, le premier cycle comprend neuf sections : lettres classiques, lettres modernes, langues vivantes, histoire, géographie, art et archéologie, philosophie, psychologie, sociologie.

Un seul redoublement

Si le caractère vague et encyclopédique de l'ancienne propédeutique était unanimement condamné, de nombreux universitaires estiment la spécialisation beaucoup trop poussée dans ces nouvelles sections, en lettres notamment.

La scolarité des étudiants est plus stricte qu'auparavant. L'enseignement comprend 20 heures hebdomadaires en sciences et 15 en lettres. Il se partage entre des cours magistraux, des travaux dirigés et des travaux pratiques. L'assiduité aux enseignements dirigés et pratiques est obligatoire.

À la fin de la première année, les étudiants passent un examen. Un diplôme universitaire d'études littéraires ou scientifiques (DUEL ou DUES) sanctionne la fin du premier cycle.

Les étudiants n'ont droit qu'à un seul redoublement en deux années, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent mettre plus de trois ans pour franchir le cap du premier cycle. Ceux qui exercent une activité professionnelle peuvent demander à préparer chacun des deux examens en deux ans. Les textes réglementaires prévoient que « la scolarité et les épreuves sont aménagées à leur intention par l'assemblée de la faculté ». Toutefois, ces dispositions ne sont pas encore appliquées dans toutes les universités.

La maîtrise

Si pour le premier cycle l'organisation des études est rigoureusement identique en lettres et en sciences, des divergences apparaissent dans le deuxième cycle.