Costa e Silva, candidat des tenants du pouvoir, avait été élu le 5 octobre 1966 ; mais l'orientation du régime en direction d'une certaine libéralisation ne fut cependant pas immédiate.

Jusqu'en mars 1967, l'homme choisi par les conjurés d'avril 1964, le maréchal Castelo Branco, continue à diriger le pays. Il durcit encore le caractère répressif de son action, comme s'il craignait que cette tâche ne soit pas menée à bien par celui qui a déjà été choisi pour lui succéder.

Les mesures draconiennes se multiplient : utilisation systématique des lois d'exception, limogeage de certains gouverneurs de province considérés comme subversifs, invalidation arbitraire du mandat de nombreux parlementaires, nouvelle constitution institutionnalisant l'élection du président de la République au scrutin indirect et non au suffrage universel. Certains syndicats et les partis sont dissous, à l'exception de deux, le parti gouvernemental, ARENA, et le parti de l'opposition tolérable, le Mouvement démocratique brésilien. La liberté de la presse est strictement limitée et les droits politiques de nombreux citoyens sont levés.

Dès son entrée en fonctions, le nouveau chef de l'exécutif brésilien s'efforce de donner un ton nouveau à ses déclarations et moins de rigueur à ses actes. Après des ouvertures non déguisées en direction de l'opposition modérée — qui se soldent par le retour d'exil de l'ancien président Kubitschek —, le maréchal Costa e Silva définit une nouvelle politique intérieure en se référant à l'encyclique pontificale Populorum Progressio, paraissant ainsi cautionner l'aile marchante de l'Église brésilienne, qui avait pourtant entretenu des rapports très tendus avec le maréchal Castelo Branco (mort accidentellement le 18 juillet 1967).

En matière de politique étrangère, le maréchal Costa e Silva utilise également un langage nouveau, allant jusqu'à parler d'indépendance et d'intérêt national, alors que son prédécesseur avait coutume d'évoquer l'amitié avec les États-Unis, l'anticommunisme et l'anticastrisme, et de suggérer le remplacement des frontières géographiques par des frontières idéologiques.

Jusqu'où ira le mouvement de libéralisation que représente le maréchal Costa e Silva ? Répondre à la question reviendrait à départager ceux qui affirment que le nouveau président n'agit ainsi que par stratégie (qu'il y est obligé vu l'éclatement de la coalition de 1964), de ceux pour qui ses premières prises de position sont le reflet de convictions démocratiques.

Chili

(60) : 7 374 115. (64) : 11. 2,5 %. Consomm. énergie : 1 078 kg e.c.
Transports. Rail (*64) : 2 048 M pass./km, 2 449 M t/km. Parc autos (*64) : 89 100 + 98 900. Mar. march. (*65) : 2 960 000 tjb. Aviat. civ. (*64) : 511 141 000 pass./km.
Information. Journaux (64) : 46 quotidiens ; tirage global : 1 006 000 sur 43 quotidiens. Récepteurs radio (*62) : 1,5 M. Téléviseurs (*64) : 60 000. Cinéma (63) : 395 salles ; fréquentation (63) : 55 622 000. Postes téléphone : 249 582.
Santé (60). 4 250 médecins.
Éducation (63). Prim. : 1 305 222. Sec. et techn. : 322 109. Sup. : 31 961.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1925. Président et chef de l'exécutif : Eduardo Frei Montalva, élu en 1964 ; succède à Jorge Alessandri Rodriguez, président sortant.

La position difficile du président démocrate-chrétien Eduardo Frei, partisan de « la révolution dans la liberté », s'est encore accentuée après les élections municipales du 2 avril 1967.

Attaqué par la droite traditionnelle, qui ne lui pardonne pas ses projets de réforme agraire, et par l'extrême gauche, qui l'accuse de faire en définitive le jeu des États-Unis, le chef de l'exécutif est constamment menacé de paralysie.

Ce risque a rarement semblé aussi réel qu'en janvier 1967, lorsqu'une coalition regroupant les sénateurs de droite et de gauche interdit au président, conformément à la constitution, de se rendre à Washington où l'avait invité le chef de la Maison-Blanche.

Ce camouflet est encore aggravé par les résultats des élections municipales, dont Eduardo Frei avait voulu faire un test de la politique qu'il suit depuis trois ans. Le parti démocrate-chrétien ne recueille, en effet, que 36,6 % des voix, contre 42 % aux élections législatives de 1965.

Colombie

(prov. 64) : 17 482 420. (64) : 15. 3,2 %. Consomm. énergie : 494 kg e.c.
Transports. Rail (*64) : 546 M pass./km, 952 M t/km. Parc autos (*64) : 119 400 + 105 300. Mar. march. (*65) : 160 000 tjb. Aviat. civ. (*64) : 1 319 320 pass./km.
Information. Journaux (63) : 26 quotidiens ; tirage global 781 000. Récepteurs radio (prov. *62) : 3 M. Téléviseurs (*64) : 300 000. Cinéma (63) : 790 salles ; fréquentation (63) : 66,4 M. Postes téléphone : 409 589.
Santé (63). 7 453 médecins.
Éducation (63). Prim. : 2 096 408. Sec. et techn. : 341 648. Sup. : 33 746.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1886. Président et chef de l'exécutif : Carlos Lleras Restrepo, élu le 1er mai 1966 ; succède le 7 août à Guillermo León Valencia, président sortant. Mouvements communistes de guérilla.