Le problème soulève cependant de trop grands intérêts pour penser qu'il puisse être résolu par un simple remaniement ministériel ou par l'adoption d'une loi prévoyant la canadianisation des banques étrangères installées sur le territoire national.

États-Unis

Le conflit vietnamien pèse sur toute la vie américaine

(*60) : 179 323 175. 21. 1,6 %. Consomm. énergie : 8 772 kg e.c.
Transports. Rail : 29 408 M pass./km, 966 633 M t/km. Parc autos : 71 635 700 + 12 470 600. Mar. march. (*65) : 21 527 000 tjb. Aviat. civile : 94 133 837 000 pass./km.
Information. Journaux (*64) : 1 763 quotidiens ; tirage global : 60 412 000. Récepteurs radio (*63) : 192 M. Téléviseurs : *76 100 000. Cinéma (*63) : 17 500 salles, fréquentation : 2 178,8 M. Postes téléphone : 88 787 000.
Santé (63). 272 502 médecins.
Éducation (63). Prim. : 28 773 283. Sec. et techn. : 15 738 416. Sup. 4 234 092.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1787. Président et chef de l'exécutif : Lyndon Baines Johnson, élu le 3 novembre 1964. Il avait succédé à J. F. Kennedy, assassiné le 22 novembre 1963, dont il était le vice-président. Élections pour le Congrès, le 8 novembre 1966 : majorité démocrate entamée. Sénateurs : 64 démocrates, 36 républicains. Représentants : 248 démocrates, 187 républicains.

L'affaiblissement du parti démocrate, que soulignent tous les sondages d'opinion effectués aussi bien en 1966 que pendant les six premiers mois de 1967, a gravement affecté la popularité du président Johnson.

Les élections législatives de novembre 1966 ont illustré la situation difficile de l'Administration Johnson, trois ans après l'assassinat de John Kennedy.

Le scrutin a coûté au parti démocrate trois sièges de sénateur, réduisant ainsi sa majorité à 64, et 47 sièges de représentants, faisant passer le groupe de la chambre basse de 295 à 248. Parmi les victimes de cette revanche républicaine figurent bon nombre de jeunes démocrates élus en 1964, dans la foulée du raz-de-marée anti-Goldwater. Plusieurs facteurs expliquent ce changement de l'opinion publique américaine.

Une guerre longue

La guerre du Viêt-nam, au premier plan des préoccupations de la Maison-Blanche, joue un rôle important dans la détérioration des rapports entre la présidence et le pays. Ce n'est cependant pas son principe qui est mis en cause par la majorité des Américains, mais la façon dont elle est menée.

En promettant à plusieurs reprises une fin prochaine des hostilités, le président a persuadé les Américains que la victoire était proche, qu'elle ne demanderait pas d'effort militaire particulièrement intense. Les faits lui ont infligé des démentis successifs. Ce qui a accentué les critiques de ceux, démocrates ou républicains, qui lui reprochent d'éterniser la guerre en ne frappant pas assez fort le Viêt-nam du Nord.

Le chef de la Maison-Blanche paraît s'être rendu compte de ses contradictions. En évoquant, dans son message sur l'état de l'Union de janvier 1967, la possibilité d'une guerre longue qui coûterait « davantage de sang, de larmes et de sueur », le président Johnson a révisé son attitude à l'égard de l'opinion intérieure.

Ses refus répétés de toute suspension des bombardements contre le Viêt-nam du Nord sans geste « récipropre » de la part de Hanoi, ainsi que l'intensification des destructions, confirment cette évolution du président.

Johnson, néanmoins, reste pris entre deux feux d'inégale puissance : celui des faucons, qui lui reprochent toujours de ne pas en finir militairement en faisant plier Hanoi sous les bombes, et celui des colombes, pour lesquelles il n'existe pas de solution militaire au conflit, mais seulement une solution politique.

Manque de fermeté

Il paraît cependant urgent au président Johnson de se débarrasser d'un conflit qui divise profondément son propre parti et donne des arguments de poids à ses adversaires.

Si la guerre du Viêt-nam n'a pas été évoquée directement durant la campagne électorale de 1966, il n'en sera pas de même, en effet, en 1968.

Tous les candidats républicains possibles, de Georges Romney, le gouverneur du Michigan, à l'ancien vice-président Richard Nixon, sans oublier Ronald Reagan, l'acteur-politicien brillamment élu gouverneur de Californie, tous se déclarent mécontents des hésitations de Johnson.