autisme

Trouble envahissant du développement caractérisé par un fonctionnement psychologique restreint ou anormal, manifeste avant l'âge de 3 ans, à la fois dans les domaines de la communication, des interactions sociales et dans le comportement général (peu diversifié et répétitif).

Le terme « autisme » a été créé en 1911 par le psychiatre suisse Eugen Bleuler. On parle aujourd’hui de « spectre autistique » qui regroupe une trentaine de maladies dont l’autisme infantile et le syndrome d’Asperger. Depuis 2010 et conformément au consensus international, la France a retiré l’autisme de la liste des psychoses, ce qui devrait interdire l’usage des anciennes dénominations de « psychose infantile » ou « psychose précoce » pour désigner l’autisme infantile.

L'autisme est relativement rare, puisqu'il ne touche que 2 enfants sur 1 000 environ (contre 6 à 7 sur 1 000 pour l’ensemble du spectre autistique). Il atteint 4 fois plus souvent les garçons que les filles.

Études sur les facteurs de risque de l'autisme

De nombreux travaux ont recherché les facteurs de risque de l’autisme. Ce risque augmente très légèrement avec l’âge des parents et la présence d’autisme chez un aîné. La concordance entre vrais jumeaux est de 70 à 80 %, ce qui suggère un facteur génétique.

Aucune autre hypothèse n’a été démontrée, notamment le lien suspecté avec une vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) ou l’intolérance au gluten. Les théories psychogéniques dérivées de la psychanalyse sont abandonnées depuis la fin des années 1980 par les spécialistes de tous les pays, sauf par quelques psychiatres français et latino-américains.

Les études récentes montrent une modification dans le transport de la sérotonine, un neuromédiateur majeur, et un nombre de neurones nettement plus élevé dans la région préfrontale du cerveau, siège des relations sociales.

Les symptômes de l'autisme

L'autisme infantile débute avant l’âge de 3 ans avec des signes souvent perceptibles, mais mal interprétés, dès les premiers mois. Il se manifeste par un trouble du comportement social avec une absence de réaction aux émotions et une absence d'adaptation du comportement. Il existe également une altération de la communication, avec un langage verbal restreint, répétitif et stéréotypé. Dans les cas sévères, on peut observer également des comportements répétitifs et stéréotypés avec des automutilations et de l'agressivité.

Les enfants autistes ont souvent des peurs et des phobies (crainte angoissante et injustifiée d'une situation, d'un objet ou de l'accomplissement d'une action). Des troubles du sommeil et des crises de colère sont fréquents. Le quotient intellectuel (Q.I.) est très variable chez les autistes. Dans 5 % des cas, il y a un retard mental significatif. Ces déficits persistent à l'âge adulte entraînant des problèmes de socialisation, de communication et d'intérêt.

Il existe aussi des autistes dits de « haut niveau » qui présentent des troubles relationnels et comportementaux typiques mais des capacités cognitives égales ou supérieures à la moyenne (l'équivalent qu'un Q.I. de 100). Certains autistes poursuivent d'ailleurs de brillantes études universitaires. L'objectif des méthodes éducatives est de préserver ou d'exploiter au mieux ces capacités le plus tôt possible.

Dans le syndrome d'Asperger, une forme d'autisme de début un peu plus tardif, le malade a une bonne expression verbale et manifeste parfois des capacités extraordinaires dans la musique, les mathématiques ou la peinture. Ce syndrome est illustré dans le film Rain Man avec le personnage de Raymond interprété par Dustin Hoffman.

Traitement de l'autisme

La prise en charge des enfants autistes doit être le plus précoce possible. Axée sur l’éducation adaptée et permanente (avis du Comité d’éthique en 2007), elle doit se faire individuellement et en groupe, en famille ou dans des établissements spécialisés, par une équipe pluridisciplinaire (socio-éducative et psychothérapeutique).

Cette prise en charge peut s'accompagner, si nécessaire, d'une rééducation du langage (orthophonie) et de la motricité. La famille a un rôle fondamental dans toutes les actions d’aide et d’adaptation. La plupart des établissements d’accueil de jour ou à temps plein sont cogérés avec l’entourage.

Le collectif Autisme, qui regroupe sept associations de familles, et diverses autorités médicales ou politiques demandent l’abandon total des méthodes psychanalytiques au profit des méthodes éducatives, comportementales et psychothérapeutiques.

Autisme atypique

Le trouble du développement peut survenir plus tard, après l'âge de 3 ans, ou ne pas toucher les 3 domaines psychopathologiques nécessaires au diagnostic d'autisme (interactions sociales, communication, comportement), ce qui est souvent le cas chez les enfants ayant un retard mental. Le pronostic socio-adaptatif est parfois meilleur.