Grande Révolution culturelle prolétarienne

Affiche pour la révolution culturelle prolétarienne
Affiche pour la révolution culturelle prolétarienne

Période de l'histoire contemporaine de la Chine ouverte brutalement au printemps de 1966 et achevée en 1976.

Elle commence par une attaque des milieux intellectuels de Shanghai et de Pékin, puis la mairie de Pékin est visée, ses responsables sont destitués. Les jeunes des écoles et des universités s'organisent en associations de gardes rouges ; les cours ne sont plus assurés ; dazibaos, réunions politiques, meetings critiques se succèdent. Les jeunes provinciaux viennent à la capitale et les Pékinois parcourent le pays pour « échanger des expériences révolutionnaires ».

Tous se réclament de la pensée de Mao Zedong. La situation n'est plus contrôlée par les autorités administratives et politiques traditionnelles qui sont contestées au plus haut niveau : tels Deng Xiaoping (alors secrétaire général du P.C.C.) et surtout Liu Shaoqi (président de la République). Cependant, les forces en place résistent souvent. Les situations locales sont très diverses, et fréquemment confuses. L'armée, commandée par Lin Biao, intervient. Les jeunes sont envoyés à la campagne pour se rééduquer (1968) et des « comités révolutionnaires », contrôlés en fait par les troupes, sont alors mis en place. Au IXe Congrès (1969), Lin Biao est officiellement présenté comme le dauphin de Mao. Mais, en 1971, il disparaît à son tour, dans des circonstances mystérieuses.

Jusqu'au décès de Mao, l'idéologie de la Révolution culturelle sera représentée au sommet par Jiang Qing, dont l'influence sera contrebalancée par celle du Premier ministre Zhou Enlai. Ce n'est qu'en 1976, avec l'arrestation de la Bande des Quatre, que la page sera vraiment tournée. Les réhabilitations se succèdent et les jeunes reviennent de la campagne. On considère aujourd'hui que ces « dix années de troubles » qui ont coûté fort cher au pays, en vies humaines, en destructions et l'ont désorganisé (universités fermées de 1966 à 1972) ont surtout été une tentative de Mao de retrouver l'essentiel du pouvoir, dont il avait été écarté après l'échec du Grand Bond en avant (1958). Mais, à l'époque, les mots d'ordre de « démocratie directe, lutte contre les privilèges, contre les inégalités entre les villes et la campagne » fascinèrent non seulement la jeunesse chinoise, mais aussi celle de bien des démocraties occidentales.