L'Aquitaine est devenue une grande région d'aquaculture : 130 sociétés piscicoles, 12 000 tonnes de salmonidés, 500 personnes employées dans cette filière, un chiffre d'affaires de 500 millions de francs par an. Deux sociétés landaises, Aqualande et Salmona, se sont regroupées au sein d'Aquafrance pour se donner les moyens d'innover dans la recherche de nouveaux produits et dans la distribution. Parallèlement, des pisciculteurs aquitains ont constitué un groupement d'intérêt économique (GIE) pour monter une véritable filière caviar.

Auvergne

En obtenant le désenclavement de l'Auvergne et de l'agglomération clermontoise, le président du conseil régional d'Auvergne, Valéry Giscard d'Estaing, avait réalisé la moitié de sa grande ambition régionale. Restait l'autre : installer au cœur de la chaîne des Puys un vaste Centre européen du volcanisme (CEV), à la fois « didactique et ludique ». Ce « pôle de notoriété nationale, voire internationale » doit être installé sur les 57 hectares rachetés à l'armée sur la commune de Saint-Ours-les-Roches. à proximité de Clermont-Ferrand. Vulcania, puisque tel est le nom de baptême de ce projet présidentiel, devait commencer à sortir de terre à l'automne 1995. Le lancement des travaux est sans cesse différé. De nombreuses voix s'élèvent contre la démesure du « Giscardoscope », inspiré de la réussite du Futuroscope de Poitiers. L'urbanisation incontrôlée, le risque de pollution hydrogéologique sont évoqués par le Comité de liaison pour la défense des volcans d'Auvergne.

Le bon enneigement de la fin de l'hiver a permis aux trois stations auvergnates (Mont-Dore, Super-Besse et Super-Lioran) de faire le plein. Pour l'ensemble du Massif central, les sports d'hiver font vivre 3 000 personnes. L'ouverture de l'autoroute A 75 et l'arrivée, en moins de quatre heures de route, de la clientèle parisienne justifient les risques financiers pris par les stations pour s'équiper.

Bourgogne

Le circuit de Magny-Cours (Nièvre) gardera le Grand Prix de France de formule 1 jusqu'en 1999 au moins. Des emplois ont été créés depuis 1991, mais beaucoup moins qu'on l'espérait. Le circuit, soutenu par François Mitterrand et Pierre Bérégovoy depuis les années 80, a coûté plus de 300 millions de francs, dont la moitié supportée par l'Etat. En revanche, l'impact du circuit sur l'économie régionale et locale (de 70 000 à 100 000 spectateurs) est estimé à 150 millions de francs. Mais le conseil régional de Bourgogne, qui a apporté 1,3 million de subventions à l'association qui gère le circuit, n'a encaissé que 700 000 F de recettes fiscales.

Avec la crise de la « vache folle », il y a pour les éleveurs de Bourgogne une opportunité à saisir : ceux-ci rappellent au consommateur la longue tradition d'élevage du Charolais sur de grandes surfaces herbagères. C'est la garantie d'une viande de qualité supérieure.

Guy Roux est arrivé à Auxerre en 1961. Il lui a fallu trente-six ans pour faire de l'Association de la jeunesse auxerroise (AJA) un grand club. Trente-six ans, c'est ce qu'il faut pour faire une bonne vigne, dit-on en Bourgogne. Or 1996 fut un bon cru : l'A.J. Auxerre a réalisé le doublé Coupe de France-Championnat de France de football. Du coup, la renommée de cette ville de 40 000 habitants dépasse les frontières de l'Hexagone et les capitaux commencent à arriver.

Bretagne

Le 26e Festival interceltique de Lorient (FIL) voit son succès grandir d'une année à l'autre : plus de 3 500 musiciens, plus de 300 000 spectateurs en 1996 (davantage qu'en Avignon, qui dispose de plus de subventions). On y brandit bien haut sa celtitude après des siècles d'humiliation. Le chanteur Gilles Servat y a rendu un hommage au chanteur-écrivain et poète Glenmor, décédé en juin.

Pour le rassemblement de « Brest 96 », le port du Ponant a accueilli 2 500 des plus beaux vieux gréements venus des cinq continents : véritable bouillon de cultures pour marins nostalgiques.

L'annonce par Charles Million, ministre de la Défense, d'un plan prévoyant la suppression de 4 800 emplois sur trois ans dans les arsenaux a suscité de vives réactions à Brest et à Lorient. L'inquiétude est particulièrement vive à Brest, où un emploi sur trois dépend de la Marine nationale. 5 500 personnes y sont employées à la Direction des constructions navales (DCN). 675 postes seront supprimés avant la fin 1997. Une fois livrés le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et le transport de chalands de débarquement Sirocco, le chantier de constructions neuves sera à l'arrêt pour deux ou trois ans. L'arsenal de Lorient assure 3 000 emplois ; 400 postes devraient être supprimes.