Un air de corrida. Soutenue par un public en délire, l'Espagne (4 titres) a dominé avec la Grande-Bretagne les onzièmes championnats du monde de karaté. Avec huit médailles dont celle en or de Catherine Belhriti, l'équipe de France, malgré son inexpérience, n'a pas déçu. À l'image de son chef de file, Serge Tomao, médaille d'argent dans la catégorie reine des poids lourds.

Moto

Haute voltige pour Bayle. À l'issue de la dernière épreuve de la saison disputée à Kyalami, Wayne Rainey (Yamaha) a obtenu son troisième titre mondial consécutif des 500 cm3, égalant ainsi le record de son team-manager Kenny Roberts. Le champion américain a dominé l'Australien Michael Doohan, qui l'aurait certainement devancé au classement du championnat du monde s'il n'avait pas été victime d'un grave accident au Grand Prix d'Allemagne. Premier Français, Dominique Sarron a seulement terminé 23e. Mais, finalement, peu importe ce résultat catastrophique, car toute la France de la moto attend avec impatience l'arrivée sur les circuits du champion du monde 91 de supercross Jean-Michel Bayle, plus que jamais décidé à jouer la carte de la vitesse après sa participation au GP de France jugée encourageante. En 250 cm3, le titre est revenu comme prévu à Luca Cadalora (Honda) couronné pour la deuxième fois, tandis que celui des 125 cm3 allait à son compatriote Alessandro Gramigny au guidon d'une Aprilia. Preuve s'il en était que les constructeurs japonais ne sont pas invincibles.

En endurance, Kawasaki n'a pas fait dans le détail. Profitant du manque de réussite de ses adversaires, le champion du monde en titre des constructeurs a réalisé le grand chelem dans les courses de 24 heures. Des victoires obtenues au Mans, à Spa-Francorchamp et au Bol d'Or (Le Castellet), qui ont permis au duo britannique Rymer-Fogarty de devenir champion du monde.

Patinage artistique

Championnats d'Europe

Couples : N. Mishkutienok – A. Dmitriev (CEI)

Messieurs : P. Barna (T)

Danse : M. Klimova – S. Ponomarenko (CEI)

Dames : S. Bonaly (F)

Championnats du monde

Couples : N. Mishkutienok – A. Dmitriev (CEI)

Messieurs : V. Petrenko (CEI)

Danse : M. Klimova – S. Ponomarenko (CEI)

Dames : K. Yamaguchi (É-U)

Dauphine bientôt reine ? L'avenir s'annonce rose pour Laetitia Hubert après sa quatrième place obtenue lors des championnats du monde qui lui ont permis d'oublier sa désillusion des Jeux d'Albertville. Il est en revanche plus sombre pour la championne d'Europe en titre Surya Bonaly (11e) qui a vécu à Oakland un véritable cauchemar dont la principale responsable est sa mère que son entraîneur du moment, André Brunet, trouve envahissante et surtout incompétente dans ses fonctions formelles de coentraîneur. Une vérité difficile à admettre pour la jeune Réunionnaise qui devrait pourtant comprendre que la réussite de sa carrière dépend non seulement d'un changement de comportement sur la glace, mais aussi de la mise à l'écart de son clan dont la présence autour de la patinoire indispose les juges. Une médaille d'or olympique ou mondiale est à ce prix. Sensationnel pari que la charmante Lauitia Hubert, plus en phase avec le système fédéral que sa rivale, est prête, elle aussi, à relever. Dans l'épreuve de danse, en l'absence des Duchesnay encore mal remis de leur défaite d'Albertville, la victoire est revenue comme prévu aux Russes Klimova-Ponomarenko qui succèdent ainsi au couple français passé, depuis, professionnel.

Rugby à XV

Les illusions perdues

Grâce notamment à sa victoire obtenue au Parc des Princes contre la France à l'issue d'un affrontement déloyal, malsain, l'Angleterre a réalisé son deuxième grand chelem consécutif, le dixième de son histoire. Le plus facile également, car depuis que le tournoi des Cinq Nations existe (1910), jamais l'opposition n'était apparue aussi faible. L'équipe de France n'a pu éviter de subir à l'automne la loi des Springboks à Lyon, puis celle des Pumas à Nantes, qu'ils avaient pourtant largement dominés cet été en Argentine. Deux cuisantes défaites qui ont incité le manager des équipes de France, Robert Paparemborde, à réclamer le départ de Pierre Berbizier de son poste d'entraîneur. Une initiative jugée hâtive et mal venue par le président de la Fédération, Bernard Lapasset, qui se retrouve aujourd'hui à la tète d'un sport à la dérive. Un rugby français malade de ses querelles intestines, de ses luttes d'influence, de ses complots en coulisses qui font le jeu de Jacques Fouroux plus que jamais décidé à devenir le nouvel « Ayatollah » de la Cité d'Antin.

L'essai à cinq points adopté

Les principales nouvelles règles du jeu de rugby qui viennent d'être adoptées (effectives à partir de juin 1992) dans l'espoir de rendre ce sport plus attrayant sont les suivantes :
– le nombre de points attribués pour un essai passe de quatre à cinq, ceux attribués à la transformation (2 points), au drop et au coup de pied de pénalité (3 points) restent inchangés ;
– lorsqu'un joueur réceptionnera le ballon hors de ses 22 mètres et reviendra dans ceux-ci pour dégager en touche, il n'y aura plus de gain de terrain et la remise en jeu aura lieu à l'endroit même où le joueur a frappé le ballon ;
– en cas de coup de pied de pénalité tapé en touche, le lancer reviendra à l'équipe ayant bénéficié de la pénalité ;
– un joueur pourra rapidement jouer au pied une pénalité ou un coup franc, sans attendre que ses coéquipiers situés au-delà du ballon reviennent se placer derrière celui-ci ;
– douze fautes sanctionnées auparavant par un coup de pied de pénalité seront désormais punies d'un coup franc (notamment l'en-avant intentionnel, l'ascenseur en touche...) ;
– en mêlée fermée, l'interdiction sera faite au demi de mêlée de simuler une action de jeu alors que le ballon est toujours dans la mêlée ;
– en mêlée fermée, sera considérée comme une faute le fait de soulever de terre intentionnellement un adversaire ou de le pousser vers le haut ;
– en touche, le couloir entre les deux alignements passe de 50 cm à 1 m, mais l'espace entre deux joueurs d'un même camp est supprimé ;
– lorsque le ballon deviendra injouable dans un maul ou qu'il ne progressera plus, il reviendra à l'équipe qui n'a pas provoqué le maul.

Rencontres internationales

Buenos Aires (4 juillet), France b. Argentine 27-12