Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

Mais, pendant que tous ces champions s'entre-déchiraient sur les routes, d'autres connaissaient un sort moins enviable. Confronté à ses problèmes de transfert et de genou, Stephen Roche peinait à retrouver la condition ; le maillot arc-en-ciel Maurizio Fondriest s'effondrait dès que la pente s'accentuait, et Jean-François Bernard renforçait le bataillon des éclopés, que venaient de quitter Ronan Pensée et Éric Boyer. Dans un milieu où la concurrence est de plus en plus impitoyable à mesure que les salaires progressent, il devient urgent pour eux de réagir et de se montrer dignes de leurs émoluments. Sinon, Gilles Delion, Fabrice Philipot, Laurent Bezault, Pascal Linot ou d'autres jeunes loups qui se sont mis en évidence ces derniers mois s'empresseront de les remplacer avantageusement.

Courses à étapes

Paris-Nice (5-11 mars)
1. Indurain (E), 28 h 9′ 5″ ; 2. Roche (Irl.), à 13″ ; 3. M. Madiot (F), à 1′ 33″.

Critérium international (25-26 mars)
1. Indurain (E), 7 h 15′ 25″ ; 2. Mottet (F), à 19″ ; 3. Roche (Irl.), à 29″.

Quatre jours de Dunkerque (4-7 mai)
1. Mottet (F), 26 h 5′ 11″ ; 2. Marie (F), à 10″ ; 3. Roche (Irl.), à 24″.

Tour d'Espagne (24 avril-15 mai)
1. Delgado (E), 93 h 1′ 17″ ; 2. Parra (Col.), à 35′ ; 3. Vargas (Col.), à 3′ 9″.

Tour d'Italie (21 mai-11 juin)
1. Fignon (F), 93 h 30′ 16″ ; 2. Giupponi (It.), à 1′ 15″ ; 3. Hampsten (É-U), à 2′ 46″.

Dauphiné libéré (29 mai-5 juin)
1. Mottet (F), 33 h 54′ 3″ ; 2. Millar (Écos.), à 18″ ; 3. Claveyrolat (F), à 1′ 50″.

Grand prix du midi libre (13-18 juin)
1. J. Simon (F), 31 h 19′ 25″ ; 2. Rué (F), à 35″ ; 3. Colotti (F), à 49″.

Tour de Suisse (16-25 juin)
1. Breu (CH), 46 h 57′ 19″ ; 2. Steiger (CH), à 30″ ; 3. Muller (CH), à 49″.

Tour de France (1er-23 juillet)
1. Greg Lemond (É-U), 87 h 38′ 35″ ; 2. Fignon (F), à 8″ ; 3. Delgado (E), à 3′ 34″ ; 4. Theunisse (P-B), à 7′ 30″ ; 5. Lejarreta (E), à 9′ 39″ ; 6. Mottet (F), à 10′ 6″ ; 7. Rooks (P-B), à 11′ 10″ ; 8. Alcala (Mex.), à 14′ 21″ ; 9. Kelly (Irl.), à 18′ 25″ ; 10. Millar (Écos.), à 18′ 46″ ; 11. Bugno (It.), à 24′ 12″ ; 12. Caritoux (F), à 28′ 14″ ; 138. Hermans (P-B), à 3 h 4′ 1″.

Points : Kelly (Irl.).

Montagne : Theunisse (P-B).

Meilleure équipe au temps : PDM

Meilleur jeune : Philipot (F).

Maillot de la performance : Rooks (P-B).

Classement des points catch : Kelly (Irl.).

Tour de France féminin (11-23 juillet)
1. Jeannie Longo (F), 21 h 59′ 38″ ; 2. Canins (It.), à 8′ 44″ ; 3. Thompson (É-U), à 12′ 24″.
Points : Elias (É-U).
Montagne : Longo (F).
Meilleure équipe au temps : États-Unis.

Tour de la Communauté européenne (6-14 septembre)
1. Lino (F), 37 h 2′ 13″ ; 2. Bezault (F), à 10″ ; 3. Roux (F), à 22″.

Jeannie Longo

La championne française n'a pas manqué son rendez-vous avec la gloire. Avant de prendre une retraite bien méritée, elle s'était fixé comme dernier objectif de pulvériser son propre record du monde de l'heure (44,933 km), établi il y a de cela deux ans sur les hauteurs de Colorado Springs, et d'améliorer si possible la performance réalisée quarante-sept ans auparavant par le légendaire et regretté Fausto Coppi (45,871 km/h). Sous les encouragements de quelque 350 Français de Mexico, rassemblés dans l'unique tribune de béton du centre olympique, la Grenobloise d'adoption y est parvenue au-delà de ses espérances puisqu'elle a battu sur sa lancée le record de Jacques Anquetil (46,159 km), qui datait de 1956.

Il convient, cependant, de situer l'exploit de Jeannie Longo dans le cours des temps. En un quart de siècle, le matériel et les méthodes d'entraînement ont progressé de façon considérable et il est tout à son honneur d'avoir largement profité de cette évolution. Mais, avec ces atouts-là, il est sûr que le champion normand et le « Campionissimo », placés de surcroît à l'altitude de Mexico où la pénétration dans l'air est meilleure qu'au Vigorelli de Milan, auraient comme l'Italien Francisco Moser dépassé les 50 km dans l'heure.