Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

Grâce à sa victoire sur le Racing en finale du championnat de France, Mirande a confirmé son titre acquis en 1988 face à Versailles. Soutenu par toute une région, le club du Gers, terre ancestrale du rugby à XV, marche sur les traces du Clermont Université Club, plusieurs fois finaliste, dans les années 70, de la Coupe d'Europe. Souhaitons-lui de connaître la même réussite que la formation auvergnate.

Europe

Rien ni personne n'a pu empêcher la Yougoslavie et son joueur vedette Drazen Petrovic de devenir champions d'Europe dans leur fief de Croatie. Pas même L'URSS, démobilisée par sa médaille d'or olympique et par l'exode vers l'étranger de ses meilleurs éléments, fort préoccupés en cette période bénie de perestroïka de monnayer leur talent. Finalement, seule la Grèce avec son tireur d'élite Mick Gallis a présenté un réel danger pour les Yougoslaves. Elle a prouvé, par cette résistance, que sa victoire obtenue à Athènes en 1987 n'était pas uniquement due au soutien inconditionnel de son public, capable par son chauvinisme d'influencer les arbitres.

L'objectif de la France était de disputer la 5e place qualificative pour le Mondial, qui se déroulera en Argentine l'été prochain. Peine perdue puisque, après avoir dominé la Bulgarie puis les Pays-Bas, elle échouera lors du match décisif contre l'Espagne. Dans la perspective de l'Europe 91, il s'agit dès à présent d'intégrer nos meilleurs espoirs tout en gardant l'ossature des joueurs les plus performants au niveau international. Une page est tournée, place aux jeunes à condition qu'ils ne préfèrent pas se consacrer à leur club, qui les rétribue parfois très généreusement.

Championnat de France féminin
(Nationale I)

Finale aller (Paris, 6 mai)
Mirande b. RCF Paris, 81-67.

Finale retour (Mirande, 13 mai)
Mirande b. RCF Paris, 87-84.

Championnat d'Europe masculin
(Zagreb, 20-25 juin)

Demi-finales : Yougoslavie b. Italie, 97-80 ; Grèce b. URSS, 81-80.

Finale : Yougoslavie b. Grèce, 98-77.

Classement final
1. Yougoslavie ; 2. Grèce ; 3. URSS ; 4. Italie ; 5. Espagne ; 6. France ; 7. Bulgarie ; 8. Pays-Bas.

Championnat d'Europe féminin
(Varna, 13-18 juin)

Finale : URSS b. Tchécoslovaquie, 64-61.

Classement final
1. URSS ; 2. Tchécoslovaquie ; 3. Bulgarie ; 4. Yougoslavie ; 5. Italie ; 6. Pays-Bas ; 7. Hongrie ; 8. France

Coupe d'Europe des clubs champions

Poule finale : 1. Maccabi de Tel-Aviv, 24 pts ; 2. Barcelone, 23 ; 3. Split, 21 ; 4. Salonique, 21 ; 5. Limoges, 19 ; 6. Pesaro, 17 ; 7. Moscou, 16 ; 8. Den Bosch, 15.

Demi-finales (Munich, 4 avril) : Maccabi de Tel-Aviv b. Salonique, 99-86 ; Split b. Barcelone, 87-77.

Finale (Munich, 6 avril) : Split b. Maccabi de Tel-Aviv, 75-69.

Boxe

Enfin !

France

Au terme de trente années de pénurie, la boxe française a récupéré trois titres mondiaux en l'espace d'un mois et demi. Après René Jacquot et Fabrice Bénichou, l'ex-Tunisien Taoufik Belbouli s'est emparé de la couronne des lourds-légers aux dépens de Michael Gréer, stoppé par l'arbitre à la 8e reprise. Mais l'histoire retiendra en priorité l'exploit du premier nommé, le seul ayant battu un adversaire de valeur, même sur le déclin.

Vainqueur aux points du redoutable James Kinchen et du Brésilien Carlos Antunes (abandon à l'appel du 7e round), Christophe Tiozzo a prouvé lui aussi qu'il méritait d'arborer l'une des 68 ceintures offertes sur le marché du boxing-business et démontré qu'il était de la race des plus grands et non le gadget médiatique présenté à l'occasion ici ou là. C'est avec ce genre de combats que le public reprendra peut-être goût à la boxe.

Monde

À force d'organiser chaque année à coups de millions de dollars le combat du siècle, les promoteurs de boxe ont lassé les spectateurs les plus assidus. Même le match revanche entre les deux vétérans Ray Sugar Léonard et Thomas Hearns, qui s'est terminé par un résultat nul, n'a pas fait recette. L'événement de la saison est plutôt venu du retour au sommet du presque quadragénaire Roberto Duran, sacré champion du monde des moyens, dix-sept ans après son premier titre obtenu dans les poids légers. Le légendaire « Mano de piedra » n'a désormais plus qu'une seule obsession, retrouver Ray Sugar Léonard, qui l'avait contraint en 1979 à l'abandon et à prononcer ce « no mas » qui prend aujourd'hui une résonance bien particulière. Son souhait se réalisera au mois de décembre, mais dans un combat à sens unique, sans la passion attendue, il s'inclinera aux points. Le vainqueur étant égal à l'artiste qu'il est toujours, et le vaincu l'ombre du guerrier qu'il fut.