Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

Quelques semaines plus tard, l'Américain Curtis Strange s'imposait pour la deuxième année consécutive dans le 89e US Open, tandis que le mois suivant, sur le parcours écossais de Troon qui accueillait la 118e édition du British Open, Marc Calcavecchia, fils d'émigrés italiens du Nebraska, coiffait sur le fil le numéro un au classement mondial, l'Australien Greg Norman. Dernière levée du Grand Chelem, le championnat de l'USPGA est revenu au plus élégant des golfeurs américains, Payne Stewart, qui enlevait à cette occasion son premier titre majeur. Dès lors, il pouvait lancer au milieu de la foule réunie autour du green sa casquette du jour, d'un sobre bleu marine. Ce triomphe valait bien le sacrifice d'un couvre-chef.

US Masters
(Augusta, Géorgie, 6-9 avril)

1. Faldo (G-B), 283, vainqueur du play-off au 74e trou ; 2. Hoch (É-U), 283 ; 3. Norman (Aus.), 284 et Creenschaw (É-U).

US Open
(Rochester, 15-18 juin)

1. Strange (É-U), 278 ; 2. ex aequo Woosnam (P de G), 279, Beck (É-U) et Mc Cumber (É-U).

British Open
(Royal Troon, Écosse, 20-23 juillet)

1. Calcavecchia (É-U), 275, vainqueur du play-off disputé au meilleur des 4 trous ; 2. Grady (Aus.), 275, et Norman (Aus.).

Championnat de l'USPGA
(Kemper Lakes, Chicago, 10-13 août)

1. Stewart (É-U), 276 ; 2. ex aequo Bean (É-U), 277, Reid (É-U) et Strange (É-U).

Open de France
(Chantilly, 29 juin-2 juillet)

1. Faldo (G-B), 273 ; 2. ex aequo Roe (G-B), 274, Baiocchi (AdS) et Langer (RFA).

Trophée Lancôme
(Saint-Nom-la-Bretèche, 14-17 septembre)

1. Romero (Arg.), 266 ; 2 ex aequo Langer (RFA), 267, et Olazabal (E).

Classement mondial 1989 : 1. Greg Norman (Aus.) ; 2. Nick Faldo (G-B) ; 3. Severiano Ballesteros (E) ; 4. Curtis Strange (É-U) ; 5. Payne Stewart (É-U) ; 6. Tom Kite (É-U) ; 7. José Maria Olazabal (E). 8. Mark Calcavecchia (É-U) ; 9. Ian Woosnam (P de G) ; 10. Paul Azinger (É-U) ;

Ryder Cup

Au bénéfice d'un mémorable match nul 14 à 14, arraché par ses seconds couteaux, l'Europe a conservé la Ryder Cup qu'elle détenait depuis 1985 et, par la même occasion, accompli un triplé historique. Disputée au cœur de la vieille Angleterre, sur le parcours de Belfry, cette 28e édition a rassemblé tout le gratin du golf mondial, près de trente chaînes de télévision, des « myriades » de journalistes et plus de 30 000 spectateurs par jour. À partir du moment où elle ne fut plus la propriété exclusive des États-Unis, la Ryder Cup a pris une nouvelle dimension, comparable à celle de l'America Cup. Elle figure désormais en bonne place sur le calendrier des champions et équivaut en renommée à l'un des quatres tournois du Grand Chelem.

Son histoire, son règlement

Depuis sa création en 1927, la Ryder Cup, qui se déroule tous les deux ans, alternativement sur les deux continents, a plusieurs fois changé de formule. Elle est passée de 12 matches (8 simples et 4 doubles) à ses débuts à 28 matches (16 doubles et 12 simples) en 1979, année où l'équipe de Grande-Bretagne, avec le renfort de deux Espagnols, devint pour la première fois celle de l'Europe.

Chaque rencontre est disputée en match-play, c'est-à-dire au compte des trous soit partagés, soit gagnés ou perdus sur son adversaire (à la différence du medal-play, qui ne retient que le total des coups de chacun sur 18 trous). Tout match de simple ou de double remporté vaut 1 point dans le décompte final (1/2 point en cas d'égalité). Autrement dit, sous sa forme actuelle, la Ryder Cup est définitivement gagnée sitôt qu'une équipe atteint 14 points et demi. En cas de match nul, le trophée reste au dernier camp vainqueur. Après l'édition 1989, les États-Unis mènent devant l'Europe par 21 victoires à 5 plus 2 matches nuls.

Gymnastique

Le règne de l'URSS

À Stuttgart, site d'accueil des championnats du monde, l'hymne soviétique n'a pas cessé de retentir jusqu'à devenir une rengaine. Dans un contexte très relevé, les Français, bien malheureux en figures imposées, se sont contentés de la douzième place et les Françaises seulement de la treizième, prouvant néanmoins par leur dynamisme qu'elles formaient un groupe en devenir dans l'optique des Jeux de Barcelone. Sur le plan personnel, Patrice Casimir (34e) et Karine Mermet (24e) ont eu le mérite de se qualifier tous les deux pour les finales rassemblant les 36 meilleurs concurrents. Au concours général individuel, le titre est revenu au tout récent champion d'Europe, le Soviétique Igor Korobchinski. Ce jeune gymnaste de 20 ans a devancé, à la surprise générale, son compatriote Valentin Moguilny, qui a dû sa défaite plus à la partialité du jury qu'à la supériorité de son camarade d'équipe. Mais les juges ne sont plus à un scandale près, comme cela s'est vérifié aux anneaux, où le local Andreas Aguilar a empoché la médaille d'or au mépris de toute justice, sous prétexte qu'il fallait récompenser la ferveur du public allemand. Ce ne fut heureusement pas le cas au cours des compétitions féminines, tant la domination de Svetlana Boginskaïa s'est avérée insolente aussi bien face à ses coéquipières que devant la Roumaine Daniela Silivas, qui, pour ses adieux, arracha trois nouvelles médailles d'or aux barres asymétriques, à la poutre et au sol. Dans cet ultime exercice, elle obtint même un 10, le 26e très exactement de ces championnats du monde. Pour une fois, les juges reconnaissants avaient eu la main légère et heureuse et cette note parfaite venait récompenser une athlète dont la carrière avait été en tout point remarquable.

Championnats du monde
(Stuttgart, 14-22 octobre)

Messieurs

Concours général individuel

1. Korobchinski (URSS)
2. Moguilny (URSS)
3. Li Jing (Chine)

Concours par équipes

1. URSS
2. RDA
3. Chine

Finales par appareils

Anneaux : 1. Aguilar (RFA) ; 2. Wecker (RDA) ; 3. ex aequo Marinich (URSS) et Chechi (It.).
Barre fixe : 1. Li (Chine) ; 2. Artemov (URSS) ; 3. Iketani (Jap.).
Barres parallèles : 1. ex aequo Artemov (URSS) et Li (Chine) ; 3. Wecker (RDA).
Cheval d'arçons : 1. Moguilny (URSS) ; 2. Wecker (RDA) ; 3. Li Jing (Chine).
Saut de cheval : 1. Behrend (RDA) ; 2. Kroll (RDA) ; 3. Artemov (URSS).
Sol : 1. Korobchinski (URSS) ; 2. Artemov (URSS) ; 3. Li Chunyang (Chine).

Dames

Concours général individuel

1. Boginskaïa (URSS)
2. Laschenova (URSS)
3. Strageva (URSS)

Concours par équipes

1. URSS
2. Roumanie
3. Chine

Finales

Saut de cheval : 1. Dudnik (URSS) ; 2. ex aequo Bornas (Roum.) et Johnson (É-U).
Barres asymétriques : 1. ex aequo Fan (Chine) et Silivas (Roum.) ; 3. Strageva (URSS).
Poutre : 1. Silivas (Roum.) ; 2. Dudnik (URSS) ; 3. Potorac (Roum.).
Sol : 1. ex aequo Boginskaïa (URSS) et Silivas (Roum.) ; 3. Bontas (Roum.).

Haltérophilie

Steroïd Profil

Depuis le titre mondial obtenu en 1981 à Lille par Daniel Senet au mouvement de l'arraché, plus aucun Français n'était parvenu à gagner une médaille dans une compétition internationale de prestige. À Athènes, lors des championnats du monde, Laurent Fombertasse y est arrivé en se classant troisième à l'épaulé-jeté dans la catégorie des moins de 52 kg. Tout juste sorti des rangs des juniors, le Mayennais a réussi là où l'on attendait plutôt son coéquipier Pascal Arnou, grand espoir de la spécialité. Cinquième, comme à Séoul, Francis Toumefier (100 kg) a prouvé lui aussi qu'il pouvait dans l'avenir prétendre au podium à condition qu'il sache se surpasser au moment voulu. Lorsqu'il l'aura compris, les autres membres de l'équipe de France suivront son exemple puisqu'ils n'ont plus rien à apprendre sur le plan de la préparation physique et biologique, mais tout à découvrir au niveau mental. Il s'agit maintenant pour eux de passer à la vitesse supérieure et d'acquérir enfin la rage de vaincre indispensable à la victoire.