Simon Parlier

Amérique latine

La démocratisation se poursuit : des présidents civils sont réélus au Guatemala, au Costa Rica, en Colombie et au Brésil ; en Haïti, J.-Cl. Duvalier est contraint d'abandonner le pouvoir (7 février). Cependant, les démocraties doivent affronter la guérilla ; si la Colombie a consolidé son régime en légalisant une partie de l'opposition communiste, le massacre par l'armée de 200 guérilleros du « Sentier lumineux » a affaibli le gouvernement péruvien. Les dictatures chilienne et paraguayenne résistent encore. Les conflits en Amérique centrale continuent d'inquiéter les États latino-américains, rassemblés dans les groupes de la Contadora (Colombie, Mexique, Panama et Venezuela) et de Lima (Argentine, Brésil, Pérou et Uruguay) ; un appel à la pacification est lancé en janvier. Les cinq pays d'Amérique centrale leur répondent en mai par la déclaration d'Esquipulas (Guatemala), mais l'échec de la réunion prévue en juin révèle la division entre les deux camps sur la question du désarmement. Malgré la condamnation de leur intervention au Nicaragua par la Cour internationale de justice, les États-Unis ont renouvelé leur aide aux forces anti-sandinistes.

La dette extérieure du Mexique et du Venezuela est aggravée par la baisse du prix du pétrole. Si le Venezuela réussit sa politique d'assainissement économique, le Mexique et les banques américaines ne parviennent que tardivement à un accord de sauvetage financier. S'inspirant du plan Austral mis en œuvre par l'Argentine en juin 1985, le Brésil adopte cette année une politique de rigueur financière s'écartant en partie des orientations souhaitées par les organismes prêteurs. Cette orientation contribue au succès électoral du président Sarney. Le second plan cruzado, nom de la nouvelle monnaie, reçoit un accueil défavorable.

Simon Parlier