La meilleure prévention contre les effets des séismes réside donc dans les procédés de construction et dans la connaissance de la façon dont les sols de surface réagissent aux ondes sismiques. Dans ce dernier domaine, la nature du sol est importante (la même onde sismique aura un effet beaucoup plus dévastateur sur des terrains meubles que sur des terrains solides). La géométrie des couches superficielles est, elle aussi, très importante. Ainsi, les ondes sismiques sont réfractées, réfléchies et diffractées par les rebords d'un bassin alluvionnaire, ce qui est très important à savoir pour l'implantation et le calcul des constructions.

Prévoir et minimiser les effets des tremblements de terre, telles sont les voies prioritaires de recherche pour la protection antisismique. C'est dans cette perspective que s'est tenu un colloque en décembre 1981, à Cannes. Sur l'initiative du président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Pezet, 200 spécialistes ont été réunis. Le principe d'un plan parasismique pour le Midi a été retenu au terme des travaux. Son application devrait permettre la protection d'une population évaluée à près de 6 millions de personnes.

Progrès de la prospection minière

La découverte en France de deux gîtes minéraux illustre les progrès récents de la prospection minière. Il est trop tôt pour dire si ces gîtes sont exploitables dans les conditions actuelles du marché. Mais, quel que soit l'avenir de ces deux découvertes, leur histoire est riche en enseignements.

Rouez

Le premier, l'amas sulfuré de Rouez (à 25 km à l'ouest du Mans), n'est pas, à proprement parler, une révélation : Buffon déjà en avait signalé les teneurs anormales en plomb, en cuivre et en argent. La partie supérieure de l'amas avait été exploitée pour son fer à la même époque, puis oubliée. L'histoire récente de l'amas de Rouez commence en 1976, lorsque la SNEA, associée au BRGM, repère une énorme accumulation de pyrite (sulfure de fer) et de pyrrhotine (autre sulfure de fer, plus riche en fer que la pyrite), découverte faite dans le cadre d'une étude des formations géologiques anciennes du Massif armoricain.

Dans l'état actuel des connaissances, on ne peut expliquer la formation de l'amas de Rouez. Les gîtes minéraux des formations anciennes sont souvent liés à des phénomènes volcaniques ; à Rouez, aucune trace de volcanisme n'a encore été trouvée. Tout ce que l'on peut dire, c'est que, pour une raison encore inconnue, l'amas s'est déposé il y a 600 ou 700 millions d'années par sédimentation, à l'horizontale. La formation, redressée au cours de l'orogénie hercynienne (il y a 300 ou 400 millions d'années), se présente actuellement comme un mur presque vertical, long de près de 1 km, large de 20 à 70 m, haut de 500 m au moins.

Zones connues

La partie supérieure, le chapeau de fer (30 à 40 m), altérée par l'action de l'eau, se subdivise en trois zones. Les 18 m supérieurs — la zone rouge — sont riches en or (12 g par t) et en argent (160 g par t), ces deux métaux étant récupérables à 95 %. Vient ensuite la zone grise, épaisse de 2 m, encore plus riche en or (140 g par t), en argent (1 000 à 2 000 g par t) ; mais on ne peut guère espérer récupérer plus de 5 % de ces deux métaux, étant donné la structure des minéralisations. Vient enfin la zone noire, qui contient de 2 % à 4,5 % de cuivre, impossible à récupérer par les méthodes classiques.

En dessous, c'est l'incertitude. On sait qu'il y a des concentrations de zinc et de plomb, peut-être aussi de cuivre et d'argent. Mais ce Petit Rouez est-il fait de patates isolées ou constitue-t-il une masse unique ? Il y a aussi le Grand Rouez, c'est-à-dire tout l'amas. Théoriquement, l'amas, dans son ensemble, contient 45 millions de tonnes de fer, 35 millions de tonnes de soufre, 1,5 million de tonnes de zinc, 600 000 t de cuivre, 30 000 t de plomb, 2 000 t d'argent, 150 t d'or. Nul ne sait encore si tous ces métaux sont, en fait, techniquement et économiquement exploitables.

À Beauvain (Orne), il s'agit d'un gîte de molybdène d'autant plus inattendu que, contrairement à l'habitude, le molybdène n'y est pas associé à du cuivre porphyrique. L'histoire de Beauvain commence vers 1965, lorsque le BRGM, commençant la recherche de gîtes de cuivre et de fer, y repère des teneurs superficielles en cuivre et en fer de 100 à 150 parties par million (ppm), nettement supérieures aux teneurs moyennes régionales (30 à 40 ppm).