Le programme SETI est purement et simplement abandonné Ce sigle (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) couvrait des écoutes radioélectriques conduites avec l'espoir de recevoir des signaux émis par des êtres intelligents vivant éventuellement hors du système solaire.

En janvier, à la suite des événements de Pologne, le président Reagan fait annuler tous les programmes de collaboration spatiale avec l'URSS.

Longtemps encore, tout continuera d'être sacrifié à la navette. Mais le deuxième exemplaire, baptisé Challenger, n'effectuera en principe son premier vol orbital qu'en 1983 et le troisième, Discoverer, en 1984. Quant au quatrième, Atlantis, sa construction sera retardée jusqu'à 1985 par manque de crédits. Trois missions ont été prévues pour 1982 et cinq pour 1983.

URSS : sur tous les registres

Les Soviétiques en 1981 ont mis en orbite 120 satellites et lancé deux sondes interplanétaires.

L'Académie des sciences de l'URSS a longtemps laissé planer un doute sur ses intentions en matière de stations orbitales. Après une longue et brillante carrière, Saliout 6, lancé en septembre 1977 et abandonné par son dernier équipage en mai 1981, perdait sans cesse de la hauteur et semblait promis à l'engloutissement dans les eaux de quelque océan. À la surprise générale, la station a été accostée en juin 1981 par un engin d'un type nouveau, Cosmos 1267, aussi massif que Saliout lui-même. Cette station composite de 34 t est le prototype de futures bases permanentes formées par l'assemblage de gros modules standardisés.

Des journalistes ayant cru voir en ce Cosmos un « satellite tueur », sorte de navette qui, au lieu de partir du sol, aurait eu sa base dans l'espace, le département de la Défense américain a démenti cette information. Elle illustre une fois de plus l'imprécision qui se cache derrière cette appellation Cosmos. Le programme Cosmos est une sorte de fourre-tout. Il se développe avec un grand luxe de moyens, insensible aux crises et aux contingences budgétaires : à ce jour quelque 1 400 Cosmos ont été mis en orbite. Certains satellites spécialisés, notamment dans les télécommunications, échappent à cette dénomination. Parmi les derniers venus, six petits satellites Radio lancés le 17 décembre 1981 pour permettre aux radios amateurs de communiquer entre eux.

Le sort de Saliout 6 intéresse au plus haut degré le CNES. On sait que le vol du premier spationaute français a été programmé pour le mois de juin 1982, mais, à la mi-avril, on ignore encore s'il accomplira sa mission dans ce Saliout usé par quatre ans de service ou à bord d'une nouvelle station. La réponse est venue le 19 avril avec l'annonce du lancement de Saliout 7.

Du coup, les Soviétiques se trouvaient en possession de trois engins comparables par leur capacité (Saliout 6, Cosmos 1267 et Saliout 7), le tout totalisant une cinquantaine de tonnes ! Allaient-ils utiliser tout ce matériel à la fois ou bien l'installation de Saliout 7 condamnait-elle Saliout 6 à s'engloutir dans les flots de quelque océan ? Une fois encore, les Soviétiques n'ayant pas révélé leurs intentions, il aura fallu attendre l'événement.

Venera

Les Soviétiques ont une certaine prédilection pour la seule planète dont l'exploration leur ait réussi, Vénus. Une fois encore, ils ont chargé deux sondes Venera d'aller l'étudier. Lancés les 30 octobre et 4 novembre 1981, ces engins ont accompli un fructueux programme d'étude du milieu interplanétaire : vent solaire et autres flux de particules de haute énergie, mesure des rayons X et Y, des champs magnétiques, etc.

Les responsables de ce programme se sont montrés très satisfaits par la sensibilité et la précision des spectromètres Signe 2M fournis par le CESR. L'information obtenue par ces instruments, sur les sursauts du rayonnement gamma notamment, est exploitée conjointement par l'Institut de recherche cosmique (Moscou) et le CNES (centre de Toulouse).

Venera 13 et 14 ont atterri respectivement les 1er et 5 mars, à 1 000 km l'une de l'autre. La première bat tous les records en résistant plus de deux heures à une température de 457 °C et à une pression de 89 atmosphères. Par rapport aux Venera antérieures deux premières : la photographie en couleurs du sol et du ciel ; l'analyse d'un échantillon du sol dans une enceinte close soumise à une pression de type terrestre.

France : intérêt croissant pour l'espace

Soulagé d'une partie des charges qu'il assumait pour Ariane, le CNES a consacré une part plus substantielle de son budget à d'autres programmes.