Le chef de l'État annonce le 24 décembre 1981 la création d'un Conseil fédéral à caractère consultatif, qui comptera 350 membres choisis parmi des personnalités religieuses, des technocrates et les représentants de diverses associations. Les principaux groupes politiques s'élèvent contre cette mesure, estimant que le Conseil ne saurait remplacer le Parlement dissous par les militaires en 1977.

Al Zulfikar

À l'occasion de la visite en France du général Zia, reçu par F. Mitterrand à l'Élysée le 25 janvier 1982, Amnesty International dénonce les violations des droits de l'homme au Pakistan. Des milliers d'arrestations politiques ont cependant lieu dans les jours qui suivent, après la découverte d'un complot.

En vertu de la loi martiale autorisant le gouvernement à détenir tout suspect, sans jugement, des rafles ont lieu parmi les partisans d'Ali Bhutto dans les provinces du Sind et du Punjab. Le gouverneur militaire du Sind déclare le 1er mars 1982 que la répression continuera « jusqu'à ce que nous soyons satisfaits ».

Les activités de l'organisation terroriste Al Zulfikar, dont les membres se réclament de la mémoire de l'ancien Premier ministre Bhutto, expliquent le durcissement des autorités. Un commando tue un policier au cours d'un contrôle routier à Rawalpindi, le 28 décembre 1981. Selon les autorités, les meurtriers, en fuite, avaient pour mission d'assassiner d'importantes personnalités.

Al Zulfikar serait responsable de l'assassinat de l'ancien ministre Chaudry Zahoor Elahi, à Lahore en octobre 1981. Dirigée par les deux fils d'Ali Bhutto, l'organisation a son quartier général à Kaboul. Le régime afghan, qui accuse le Pakistan d'aider les moudjahidin non seulement en leur offrant l'asile mais aussi en leur procurant des armes, se venge en hébergeant les terroristes pakistanais.

Aide US

Le général Zia invoque à tout propos la tension avec l'Afghanistan pour justifier sa politique autoritaire. Il affirme que l'afflux des réfugiés afghans — plus de deux millions — menace l'économie, malgré l'aide du HCR. Il explique qu'un conflit peut éclater à tout instant si Kaboul prétend exercer un droit de poursuite contre la résistance.

Il s'inquiète aussi de la turbulence des tribus baloutches, aux confins pakistano-afghans. Après avoir installé leurs hommes à Kaboul, les Soviétiques songent-ils à progresser vers les mers chaudes, en favorisant la création d'un Baloutchistan indépendant, vieux rêve de certaines tribus séparatistes ?

Considéré comme un pays en première ligne pour contenir la poussée soviétique vers l'océan Indien, le Pakistan est soutenu par Washington. Le général Zia accepte le 15 septembre 1981 l'aide économico-militaire de 3,2 milliards de dollars offerte par les États-Unis, ce qui met fin au contentieux sur les conditions de cette aide.

Islamabad entend conserver sa liberté en matière de programme nucléaire. Le Congrès américain lève le 16 décembre 1981 l'interdiction sur les ventes d'armes à Islamabad, dernier obstacle pour la livraison des chasseurs F 16, dont le général Zia entend doter son aviation.

Philippines

Manille. 48 400 000. 161. 3,2 %.
Économie. PIB (78) : 506. Productions (78) : A 27 + I 32 + S 41. Énerg. (80) : 316. CE (78) : 15 %. Ch. (76) : 5 %.
Transports. (78) : 621 M pass./km, 39 Mt/km. (*78) : 464 000 + 369 800. (*80) : 1 928 000 tjb. (78) : 3 117 pass./km.
Information. (76) : 17 quotidiens ; tirage global : *919 000. (76) :*1 875 000. (76) : *800 000. (75) : 569 800 fauteuils ; fréquentation : 318 M. (78) : 600 000.
Santé. (77). 16 123. Mté inf. (75) : 47,6.
Éducation. (76) : Prim. : 7 864 415. Sec. et techn. : 2 346 310. Sup. (75) : 764 725.
Armée.  : 112 800.
Institutions. République indépendante le 4 juillet 1946. Constitution du 17 janvier 1973, approuvée par référendum le 28 juillet 1973, amendée le 11 avril 1981, qui autorise le chef de l'État à rester « indéfiniment » en fonctions. Président de la République : Ferdinand Marcos, réélu le 16 juin 1981. Premier ministre : César Virata (22 juin 1981).

Multiples problèmes pour Marcos

Le nouveau mandat présidentiel de Marcos ne débute pas dans l'euphorie ; le président doit faire face à de multiples problèmes.