En se réveillant, la population apprend par la radio que le président Sattar a « été relevé de ses fonctions » par les chefs militaires et que l'état d'urgence est rétabli. Les commandants de la marine et de l'aviation deviennent administrateurs adjoints de la loi martiale, sous la conduite du nouvel homme fort.

Comme de coutume en pareille circonstance, les généraux invoquent la corruption et l'impéritie des politiciens pour justifier leur action et assurent que des élections auront lieu dès que la situation sera redressée. La présidence de la République, devenue purement honorifique, est confiée à un civil, Abul Fazal Mohamed Ahsanuddin Chowdhury.

Ni le parti national du Bangladesh, rassemblement conservateur qui soutenait le président démis, ni la Ligue Awami, principale formation de l'opposition, ne s'insurgent contre le fait accompli. Il reste que le général Ershad vient d'interrompre le processus de retour à la démocratie, auquel il avait pourtant donné son aval après l'assassinat de Ziaur Rahman (Journal de l'année 1980-81).

Affaires

Chef de l'État par intérim depuis le 30 mai 1981, Abdus Sattar avait été confirmé dans ses fonctions par l'élection présidentielle du 15 novembre. Mais il apparaît très vite que les généraux entendent jouer un rôle accru sur la scène politique.

Cédant aux pressions des militaires, le chef de l'État annonçait le 1er janvier 1982 la création d'un Conseil national de sécurité ayant pour mission d'« envisager la contribution de l'armée au développement socio-économique ». La crédibilité du gouvernement civil était par ailleurs atteinte par différentes affaires de nature à jeter un doute sur l'intégrité de plusieurs ministres.

Devant l'ampleur du mécontentement, Abdus Sattar procédait le 11 février 1982 à la dissolution du gouvernement. Azizur Rahman était maintenu dans ses fonctions de Premier ministre, mais seulement quinze de ses collègues, sur un cabinet qui n'en comptait pas moins de quarante-deux, retrouvaient un portefeuille.

Cela ne suffit pas aux membres de la hiérarchie militaire. Deux d'entre eux se rendent en Indonésie, pays qui leur sert de modèle, pour étudier la structure administrative — et policière — d'un pays où l'armée est directement et durablement associée à la conduite des affaires de l'État. Le coup d'État est annoncé par un périodique de Hongkong avant même d'avoir été accompli, tant le désaccord entre Abdous Sattar et le général Ershad est devenu patent.

Le 25 mars, le général Ershad assure que la politique étrangère du Bangladesh ne sera pas affectée par le changement de régime. Âgé de cinquante-deux ans, formé au Pakistan, il passe pour être bien disposé à l'égard d'Islamabad.

Bhoutan

Punākha et Thimphu. 1 260 000. 27. 2,3 %.
Économie. PIB (75) : 90.
Information. (76) : 10 000.
Éducation. (76). Prim. : 18 821. Sec. et techn. : 1 536.
Institutions. Monarchie. Souverain : Jigme Singhi Wangchuk ; succède, le 24 juillet 1972, à son père Jigme Dorji Wangchuk, décédé. Les relations internationales du Bhoutan sont assurées par l'Inde.

Birmanie

Rangoon. 35 300 000. 52. 7 %.
Économie. PIB (78) : 133. Productions (78) : A 46 + I 12 + S 42. Énerg. (80) : 63. CE (78) : 6 %. P (78) : 258.
Transports. (78) : 3 067 M pass./km, 468 Mt/km. (*78) : 39 900 + 42 300. (78) : 45 pass./km.
Information. (76) : 7 quotidiens ; tirage global : 329 000. (76) : 665 000. (78) : 34 000.
Santé. (77) : 6 153.
Éducation. Prim. (76) : 3 475 749. Sec. et techn. (74) : *900 000. Sup. (75) : 56 083.
Armée.  : 179 000.
Institutions. État indépendant depuis le 4 janvier 1948. République socialiste. Constitution le 4 janvier 1974. Chef de l'État : général U San Yu, élu le 9 novembre 1981 ; succède au général U Ne Win. Premier ministre : U Maung Maung Kha.

Élections législatives
(4-18 octobre 1981)

475 candidats, tous membres du parti unique, le BSPP (Parti du programme socialiste birman), ont été élus au Congrès national du peuple.

Élection présidentielle
(9 novembre 1981)

Le général U Ne Win ayant annoncé le 8 août 1981 au IVe congrès du BSPP son intention de démissionner pour raison de santé, le général U San Yu, élu par le nouveau Congrès national du peuple, lui a succédé.

Semi-retraite pour Ne Win

La Birmanie est entrée dans l'après-Ne Win. Après plus de dix-neuf années d'un pouvoir sans partage, conquis à l'issue d'un coup d'État non sanglant dont lut victime le Premier ministre U Nu en mars 1962, le général Ne Win a partiellement passé la main en cédant, le 9 novembre 1981, son poste de chef de l'État au général San Yu, 63 ans.