– Démantèlement de toutes les colonies de peuplement établies par Israël dans les territoires arabes occupés depuis 1967.

– Garantie de la liberté d'accomplir les rites de toutes les religions dans les Lieux saints.

– Reconnaissance du droit du peuple palestinien au retour (dans sa patrie) et dédommagement de tout Palestinien ne désirant pas y retourner.

– Mise de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sous la tutelle des Nations unies pour une période transitoire ne dépassant pas quelques mois.

– Création d'un État palestinien ayant Jérusalem pour capitale.

– Reconnaissance du droit de tous les États de la région à vivre en paix.

– Il revient aux Nations unies ou à plusieurs États membres de garantir l'exécution de ces principes.

AWACS

Le plan Fahd échouera cependant lamentablement, en partie grâce aux réticences de Washington, peu soucieux de heurter de front M. Begin pour qui le projet saoudien « n'est qu'un nouveau plan de destruction d'Israël ». Pourtant, le 28 octobre 1981, la décision du Sénat américain d'autoriser la vente d'avions radars AWACS à l'Arabie Saoudite, saluée par Riyad comme « un succès de la politique de sagesse et de modération de l'Arabie Saoudite », paraît frayer le chemin à une coopération entre Riyad et Washington en vue d'un règlement israélo-arabe.

D'autant plus que la décision du Sénat précède de vingt-quatre heures une déclaration de R. Reagan qualifiant le plan Fahd d'« ensemble de propositions très intéressant ».

L'Arabie Saoudite réagit pour la première fois aux nombreuses violations israéliennes de son espace aérien en envoyant, le 9 novembre 1981, ses avions militaires à la rencontre des chasseurs israéliens qui ont pris l'habitude de survoler impunément la zone militaire de Tabouk. En révélant publiquement cet incident aérien, Riyad espère mettre les États-Unis face à leurs responsabilités. Le 10 novembre, l'Arabie Saoudite donne une nouvelle preuve de sa modération en faisant entériner le plan Fahd par les chefs d'État du CCG (Conseil de coopération du Golfe), qui décident de le soumettre officiellement au sommet des chefs d'État arabes de Fès.

Washington ne fera rien pour faciliter la tâche de l'émir Fahd et refusera avec obstination d'exercer la moindre pression sur ses alliés israéliens pour les inciter à rendre plus crédible — ne serait-ce que par un geste de bonne volonté — le plan de paix saoudien. Les manœuvres Bright Star 82, entreprises à grand renfort de publicité en Égypte, au Soudan, en Somalie et à Oman par des unités américaines, indiquent clairement que Washington est toujours décidé à organiser une alliance des États de la région — Israël compris — face à l'Union soviétique.

Une telle coalition inquiète la plupart des capitales arabes, pour lesquelles le règlement du problème palestinien est prioritaire. Le plan Fahd semble d'ores et déjà condamné et, malgré son ascendant indiscutable, Riyad ne peut sauver son projet de paix. Le sommet de Fès est suspendu sine die, avant même d'avoir réellement commencé ses travaux, le 26 novembre 1981. L'Arabie Saoudite ne sort pas grandie de l'épreuve, mais ne désespère pas de relancer son plan dès que l'Égypte aura réintégré la famille arabe, une perspective que les dirigeants de Riyad tiennent pour presque certaine à plus ou moins longue échéance.

Sur le plan régional, l'Arabie Saoudite utilise le CCG, qu'elle a elle-même créé (Journal de l'année 1980-81), pour affirmer et étendre son autorité dans le Golfe. Les hostilités entre l'Iran et l'Iraq ont déjà coûté à Riyad — qui finance l'effort de guerre iraqien — presque 10 milliards de dollars. Bagdad a dû pour sa part réduire — pour l'instant du moins — ses prétentions au leadership du Golfe, ce qui n'est pas pour déplaire aux dirigeants de Riyad.

Péril

Ces derniers utilisent également le péril iranien pour transformer le CCG en un instrument de lutte contre la « subversion khomeiniste ». À la faveur du « complot iranien » éventé à Bahreïn en décembre 1981, les Saoudiens ont remporté dans ce domaine un premier succès, en obtenant du CCG la conclusion d'accords bilatéraux en matière de sécurité et la dénonciation des tentatives de l'Iran de « déstabiliser la région ».

Bahreïn

Manāma. 360 000. 540.
Économie. PIB (77) : 6 129. Énerg. (80) : 15 275.
Transports. (*78) : 41 200 + 13 000.
Information. (75) : *100 000. (76) : *31 000. (74) : 10 500 fauteuils ; fréquentation : 2,4 M. (78) : 40 000.
Santé. (77) : 218.
Éducation. (76). Prim. : 45 640. Sec. et techn. : *16 500. Sup. (75) : 703.
Armée.  : 2 500.
Institutions. État indépendant le 15 août 1971. Constitution du 6 décembre 1973. Le Parlement est dissous le 27 août 1975. Chef de l'État et président du Conseil d'État : cheikh Issa ibn Salman al-Khalifa. Premier ministre : Khalifa ibn Salman al-Khalifa.

Complot

À la pointe de l'anti-khomeinisme, l'émirat de Bahreïn a été parmi les plus chauds partisans de la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe, sous le parrainage de l'Arabie Saoudite. La dynastie régnante d'Al-Khalifa — de confession sunnite — s'estime en effet menacée par la contagion de la révolution islamique, dans un archipel peuplé à plus de 60 % par des chiites perméables aux doctrines politico-religieuses du régime de Téhéran. Les dirigeants de Manama craignent en outre toute agitation qui compromettrait l'avenir de la place financière de Bahreïn, devenue en quelques années l'une des plus prospères du monde avec Singapour, Hongkong et Panama. L'annonce faite le 13 décembre 1981, à grand renfort de publicité, de la découverte d'un « complot d'inspiration iranienne en vue de renverser par la force les autorités bahreïnies et tous les régimes du Golfe » a été manifestement amplifiée en vue de démanteler l'opposition chiite dans l'archipel, de plus en plus turbulente depuis la révolution iranienne, et de précipiter la signature d'un traité de sécurité avec l'Arabie Saoudite. Le procès de la « grande conjuration iranienne », qui s'est ouvert le 13 mars 1982 à huis clos dans le village de Jaw où se trouve le plus important centre de détention de l'émirat, aboutit deux mois plus tard à diverses condamnations à des peines de prison, dont trois à perpétuité.

Bangladesh

Dacca. 87 660 000. 612. 2,4 %.
Économie. PIB (78) : 118. Productions (78) : A 52 + I 13 + S 35. Énerg. (80) : 46. CE (78) : 6 %.
Transports. (76) : 4 406 M pass./km, 739 Mt/km. (*78) : 53 200 + 30 500. (*80) : 354 000 tjb.
Information. (76) : 28 quotidiens ; tirage global : *350 000. (78) : 101 000.
Santé. (77) : 6 508.
Éducation. (76). Prim. : 9 483 090. Sec. et techn. : 2 317 119. Sup. : 121 155.
Armée.  : 77 000.
Institutions. État indépendant le 16 décembre 1971. Constitution du 16 décembre 1972, amendée en janvier 1975 et en avril 1977, transformant la République islamique en État islamique. Président de la République : Abul Fazal Mohamed Ahsanuddin Chowdhury, nommé le 26 mars 1982 par le général Hussein Mohamed Ershad, auteur du coup d'État militaire du 24 mars 1982, qui renverse le président Abdus Sattar, élu le 15 novembre 1981.

Retour des militaires

Un régime militaire de plus dans le tiers monde : on ose à peine parler de coup d'État à Dacca, le 24 mars 1982, tant la prise de pouvoir par Hussein Mohamed Ershad, chef d'état-major des forces armées, se fait dans le calme, sans effusion de sang.