L'aspect le plus spectaculaire concerne cependant les implantations à l'étranger. La grande majorité de celles-ci sont réalisées par les firmes les plus importantes dans leur secteur. Et les États-Unis constituent le grand pôle d'attraction. C'est ainsi que Pieper Heidsiek s'installe en Californie, en association avec Renfield, que Moët-Hennessy procède au rachat de Schiefflin, que l'entreprise fromagère Bel prend le contrôle de Merrywood Farm, et Pernod-Ricard celui d'Austin-Nicholls, que Générale Biscuit fait une entrée en force dans Quaker Oats et que Perrier acquiert son homologue américain, Poland Spring. Hors États-Unis, Remy-Martin va en Chine, Bongrain en Australie et Lesieur en Espagne.

Cette vague d'internationalisation des entreprises françaises semble toutefois actuellement freinée par la hausse du dollar ainsi que par les effets encore inconnus d'une réforme de la politique agricole commune. Michel Cointat, ministre du Commerce extérieur dans le dernier gouvernement Barre, souligne en effet la nécessité de procéder à certains aménagements, notamment au respect de la préférence communautaire.

Biotechnologie

À la demande de Raymond Barre, un rapport est rédigé par Jean-Claude Pelissolo sur la biotechnologie. Des décisions sont prises et entérinées par un conseil interministériel à Rambouillet, en février 1981. Une aide de 2 milliards, sur cinq ans, est attribuée au secteur. Plusieurs grands groupes de l'agro-alimentaire sont déjà présents dans la biotechnologie : autour d'un pôle Paribas-BSN-Moët-Hennessy-Elf Aquitaine c'est la création de Transgene ; Lafarge se rapproche de CDI-SIAS-ORSAN ; Moët-Hennessy passe un accord avec SETRIC pour la création d'une filiale commune dont la vocation est la mise au point de micro-organismes fermentateurs.