La répartition des tâches industrielles (et celle du financement) entre les quatre pays associés à Airbus Industrie, liées au programme A 320, restait cependant à préciser.

Hélicoptères

Les nouveaux hélicoptères de l'Aérospatiale : Super-Puma (8 tonnes), Dauphin-IIN (4 tonnes), TwinStar (2,4 tonnes) ont tous reçu leur certificat de navigabilité au printemps, et leurs livraisons ont commencé en mai et juin ; ces trois appareils intéressent plus particulièrement la clientèle des opérateurs offshore et ont largement rompu le quasi-monopole des constructeurs US : Sikorsky et Bell, dans ce domaine. L'Aérospatiale estime être en mesure de produire en 1983, à Marignane, jusqu'à 80 hélicoptères par mois, contre 40 actuellement.

Un projet d'avion de transport régional pour 40 à 46 passagers, l'ATR-42, a fait l'objet d'un accord de coopération entre l'Aérospatiale et le constructeur italien Aeritalia. Ce biturbopropulseur de 3 500 ch pourrait entrer en service en 1985 ; la présentation d'une maquette à l'échelle du fuselage de l'ATR-42 au Bourget a soulevé un tel intérêt qu'à la fin du Salon les promoteurs de ce projet annonçaient avoir enregistré 200 options ; rien ne prouve cependant que le gouvernement français acceptera de financer à la fois l'A 320 et l'ATR-42, malgré la position déjà favorable à l'A 320 affichée au Bourget par le Premier ministre, Pierre Mauroy.

Chez les fabricants d'équipements, les premiers mois de 1981 ont été marqués par le rapprochement effectif des sociétés Crouzet et SFENA, pratiquement exigé par les services officiels. Ce rapprochement soulève cependant une forte opposition des syndicats de la SFENA, qui estiment l'opération illégale par ses modalités de réalisation.

Peu gourmandes

Les motoristes, enfin, sont également l'objet d'une attention particulière de la part du gouvernement. La SNECMA prépare en effet, avec General Electric, le CFM 56-2000, version très améliorée de l'actuel CM 56 qui devrait équiper, en particulier, l'A 320.

Turboméca, de son côté, a lancé le développement d'un nouveau turbomoteur de 1 000 ch, le TM 333, qui tournera au banc en septembre 1981. Ce moteur est l'amorce d'une nouvelle génération de petites turbines à gaz, peu gourmandes en carburant, et conçues pour être faciles à fabriquer et à entretenir.

Armement

Une industrie prospère

Le durcissement de la politique étrangère du nouvel hôte de la Maison-Blanche se manifeste notamment par une augmentation du budget américain de la Défense, mais aussi, grâce aux exhortations diplomatiques du général Haig, par des efforts militaires consentis par les alliés européens. Les dépenses d'armement sont ainsi partout en augmentation.

La France n'a pas attendu le raidissement de Washington pour développer ses capacités de défense.

Optimisme

Voilà plusieurs années, en effet, que le budget des armées est en progression sensible. Il augmente encore de 18 % en 1981, pour atteindre 104 milliards de F, dont 48 milliards affectés à l'équipement (contre 40 en 1980), et représente 17 % du budget national. Traditionnellement bien placée sur le marché des ventes d'armes (elle est le no 3 mondial de la spécialité derrière les États-Unis et l'URSS), la France bénéficie donc d'atouts supplémentaires pour soutenir son industrie de l'armement, qui réalise environ 60 milliards de F de chiffre d'affaires, dont 40 % provenant des exportations.

Pendant longtemps, le fer de lance des exportations françaises fut constitué par les Mirage de la société Dassault. La firme continue d'en exporter plusieurs dizaines par an, mais elle connaît quelques problèmes de mise au point avec le Mirage 2000 et le Mirage 4000, derniers-nés de cette lignée prestigieuse (Journal de l'année 1979-80). Les commandes de navires de guerre sont arrivées à point nommé pour compenser ce contretemps. La plus importante d'entre elles, qui se chiffre en dizaines de milliards, a été passée par l'Arabie Saoudite, qui entend confier à la France la modernisation de sa marine.

Autre nouveauté : la remise en question par la RFA, pour cause d'économies, de la coproduction d'un char franco-allemand. Un accord en bonne et due forme avait pourtant été signé en février 1980 pour le développement d'un char de combat qui aurait dû succéder au Léopard de la Bundeswehr et à l'AMX 30 français.