Les Américains annoncent, le 16, qu'ils amorcent le processus de déblocage des avoirs iraniens en transférant à Londres 2,2 milliards de dollars, représentant l'or et les fonds d'État appartenant à l'Iran. Nabavi annonce, le 18, que les deux parties sont finalement parvenues à un accord.

Le 19 janvier 1981, W. Christopher signe à Alger l'accord entre les deux pays : l'Iran récupère immédiatement un quart de ses biens, le reste faisant l'objet d'un arbitrage international. Les textes agréés par le secrétaire d'État adjoint avaient été signés au préalable à Téhéran.

Les négociateurs américains engagent alors une course contre la montre afin que, à la veille de la cérémonie d'investiture de Reagan, Carter puisse être le premier à serrer la main des otages. Mais, le 20, un ultime différend est soulevé par Téhéran, et le chef de la Maison-Blanche doit renoncer à se rendre le jour même en Allemagne fédérale pour y accueillir ses compatriotes.

Indignation

Finalement, Khomeiny ne donnera l'ordre de libérer les Américains, détenus depuis 444 jours, qu'à l'heure exacte où Reagan prendra ses fonctions de 40e président des États-Unis, empêchant ainsi son prédécesseur d'annoncer lui-même l'heureuse nouvelle. Et c'est en tant que « représentant personnel » du président Reagan que Jimmy Carter ira rencontrer à Wiesbaden les ex-otages.

De retour le 25 janvier 1981 dans leur pays, ceux-ci ont droit pendant plusieurs jours à un accueil triomphal, mais à la ferveur patriotique des cérémonies de bienvenue se mêle un vif sentiment d'indignation, provoqué par les révélations sur les mauvais traitements subis par quelques-uns des rapatriés durant leur captivité.

Recevant les ex-otages à la Maison-Blanche, le 27 janvier, Reagan en profitera pour affirmer : « Que les terroristes sachent que, lorsque les règles de conduite internationales seront violées, notre politique se caractérisera par une sanction rapide et efficace. »

Reagan signera, le 24 février, un décret complémentaire pour la mise en application de l'accord d'Alger, ratifiant ainsi les engagements qui avaient été pris par Carter.

Les mystérieux meurtres d'Atlanta

Une mystérieuse affaire d'enfants noirs assassinés éclate à Atlanta dans le courant de l'automne. Elle a commencé un jour de juillet 1979, sur un terrain vague du sud de la ville, quand une femme a buté sur le corps d'un garçon de 14 ans, disparu depuis quelques jours. Un peu plus loin gisait celui d'un autre jeune Noir, âgé de 13 ans, qui avait disparu presque en même temps. Le premier avait été tué par balles, le second étranglé. Cependant, il faudra attendre plus de quatorze mois pour que les autorités fassent le rapprochement avec une série d'autres morts inexpliquées. Un couvre-feu est institué après 18 heures pour tous les enfants de moins de 17 ans, mais le nombre des victimes — 27 au 12 mai 1981 — ne cesse d'augmenter. Les mobiles des meurtres demeurent mal définis, et la police locale, aidée par le FBI (Sûreté fédérale), ne parvient pas à trouver de piste sérieuse. À la suite d'un appel du maire, Maynard Jackson, le président Reagan débloque, le 13 mars 1981, 1,5 million de dollars de fonds fédéraux pour permettre à Atlanta de supporter financièrement le poids de l'enquête. Et il délègue le vice-président Bush pour témoigner de la volonté du gouvernement de mettre fin par tous les moyens à cette tuerie.

L'équipe de Ronald Reagan

Le cabinet constitué par Ronald Reagan avant sa prise de fonctions, le 20 janvier 1981, comprend les membres suivants :

Département d'État.

Alexander Haig, 56 ans. Directeur adjoint du Conseil national de sécurité à la Maison-Blanche en 1970, chef d'état-major adjoint de l'armée en 1972, secrétaire général de la Maison-Blanche en 1973, le général Haig a été commandant suprême des forces de l'OTAN à Bruxelles, de 1974 à 1979. Après avoir quitté l'armée, il a été président de la société United Technologies.

Défense.

Caspar Weinberger, 63 ans. Directeur de l'Administration et du Budget de 1972 à 1973, Weinberger a été secrétaire à la Santé et à l'Éducation de 1973 à 1975.