Amérique

USA

Washington. 218 060 000. 24. 0,7 %.
Économie. Les États-Unis se sont installés à la fois dans la récession et dans l'inflation. Le PIB n'a augmenté que de 2 %, alors que le taux d'inflation a été environ de 13 %, pourcentage exceptionnellement élevé pour le pays. En revanche, le nombre des chômeurs n'a pas augmenté (mais guère diminué non plus) en 1979, mais a recommencé à s'élever au début de 1980 (plus de 8 millions de personnes). La part du commerce extérieur s'est accrue, cependant la balance commerciale est toujours déficitaire, en grande partie en raison des achats de pétrole, qui représentent, en valeur, entre le quart et le cinquième des importations. En revanche, depuis l'avènement du président Reagan, le dollar a progressé. Cette remontée n'est cependant pas sans inconvénient, puisqu'elle grève les exportations et risque de ne pas faciliter le rééquilibrage du commerce extérieur.
PIB (77) : 8 665. Productions (77) : A 3 + I 34 + S 63. Énerg. (76) : 11 554. CE (77) : 7 %.
Population active (78) : 94 373 000, dont A : 3,7 % ; I : 31,2 % ; D : 65,1 %. Prix à la consommation (évolution 78) : + 9 %. Balance commerciale (78) exp. : 143,7 MM$ ; imp. : 173,3 MM$. Balance des paiements : – 23,4 MM$. Productions (78) : blé 48,4 Mt. maïs 180 Mt, coton 2,4 Mt, houille 593 Mt, pétrole produit 485 Mt (324 Mt de brut et 109 Mt de produits raffinés importés en 1977), gaz naturel 547 Gm3, électricité 2 185 TWh (en 77), fer 46,4 Mt, acier 124 Mt, aluminium 4,4 Mt, automobiles 9,1 M d'unités.
Transports. (*77) : 16 565 M pass./km, 1 206 366 Mt/km. (76) : 109 003 000 + 26 152 000.  : 16 188 000 tjb. (77) : 53 110 M pass./km.
Information. (75) : 1 812 quotidiens ; tirage global : 61 222 000. (75) : *402 000 000. (75) : *121 100 000. (77) : 162 072 000.
Santé. (76) : 248 443. Mté inf. (77) : 14.
Éducation. (76). Prim. : *25 928 000. Sec. et techn. : *20 355 000. Sup. (75) : 11 184 859.
Armée.  : 2 022 000.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1787. Président et chef de l'exécutif : Ronald Reagan, élu le 4 novembre 1980 ; succède à Jimmy Carter.

Les axes de la politique Reagan : nouveau style économique et fermeté face à Moscou

C'est l'année du grand virage, celui d'une Amérique qui se veut plus forte, plus sûre d'elle-même, plus désireuse désormais d'être respectée que d'être aimée. Une Amérique qui entend se libérer des entraves qu'elle s'était imposée après les épisodes du Watergate et du Viêt-nam, et qui manifeste son souci de ne plus se laisser humilier. Ainsi peut être interprété le raz de marée pro-Reagan du 4 novembre 1980 : ralliement massif à des options conservatrices affirmées sans ambiguïté ; mais aussi profond mouvement de mauvaise humeur contre le libéralisme jugé inconsistant de Jimmy Carter et son incapacité à remédier à l'inflation, au chômage et à la détérioration de l'image des États-Unis dans le monde.

Cette nouvelle Amérique, qui souhaite rétablir sa suprématie et s'opposer efficacement à l'expansionnisme soviétique, n'est cependant pas à l'abri de dramatiques contingences, comme en témoigne l'attentat commis contre son 40e président, deux mois après son accession à la charge suprême.

Juillet 1980 se termine mal pour Jimmy Carter. Alors que sa campagne pour un second mandat présidentiel s'annonce déjà très difficile, les révélations faites par la presse sur les activités de son frère Billy compliquent encore sa tâche. Le Sénat décide, le 24 juillet, de créer une commission spéciale chargée d'examiner les relations que Billy Carter entretient avec la Libye, dont il aurait reçu une somme de 220 000 dollars dans des conditions suspectes.

Échec au busing

Le Sénat, imitant la Chambre des représentants, se prononce le 17 novembre 1980 contre toute initiative gouvernementale favorisant l'application du busing (système organisant le ramassage scolaire en bus, destiné à faciliter la politique de mixité raciale). Le vote est obtenu par 51 voix contre 35. Le président Carter oppose le 6 décembre son veto à ce texte législatif, mais, le 9 juin 1981, la Chambre des représentants adopte de nouveau un amendement supprimant toute possibilité pour le nouveau gouvernement de rendre le busing obligatoire.

Enquête

L'affaire s'enfle dans des proportions telles qu'une quarantaine de parlementaires démocrates étudient la possibilité de lancer, pour l'élection du 4 novembre, la candidature d'un troisième homme qui ne serait ni Carter ni Kennedy. Le chef de l'exécutif dissipe en partie le malaise en acceptant, le 4 août 1980, de répondre point par point aux accusations dont son entourage et lui-même sont l'objet. Mais il faudra attendre le 21 avril 1981 pour que J. Carter sorte blanchi de l'enquête menée par le ministère de la Justice.