Une alternative à l'écran pleine page est l'écran classique à 24 ou 25 lignes de 80 caractères, avec défilement horizontal et vertical de la page, jusqu'à 132 ou 160 caractères (comme chez Linotype), qui permet une meilleure lisibilité et une moindre fatigue, au dépend de la vue synthétique de l'ensemble du texte.

Programmation

L'évolution est beaucoup plus limitée sur les jeux de caractères, malgré l'existence, depuis plusieurs années, d'imprimantes assez riches. Elle est même en retrait par rapport aux terminaux d'ordinateurs, qui peuvent souvent disposer de plusieurs alphabets, comme chez Siemens. L'orientation courrier est encore très forte, renforcée par la coupure avec le domaine typographique.

Un autre point très déficient est celui des outils de programmation. S'il est parfaitement normal, sur une machine à écrire électronique, d'être limité à quelques fonctions par touche, cela devient de plus en plus difficile à admettre pour des systèmes puissants et sophistiqués. Quelle que soit l'astuce du système, celui-ci ne peut pas tout prévoir. L'absence d'un langage permettant à l'utilisateur de l'adapter à son application est une sérieuse limitation. Il faut noter que le Basic, plus ou moins amélioré, proposé sur certains systèmes, est bien loin du langage souhaitable.

Ce point est d'autant plus critique que de nombreux micro-ordinateurs individuels disposent de logiciels de traitement de texte assez évolués, en général écrits en Basic. L'apparition sur le marché de micro-ordinateurs individuels de classe professionnelle, comme le Sanco 7000 ou le Kontron, peut changer assez sérieusement les conditions du marché ; en attendant, bien entendu, l'apparition sur ces machines d'un véritable langage de traitement de texte.

Dans le domaine des transmissions de données, le réseau Transpac, enfin opérationnel, se prolonge au niveau européen par Euronet, en attendant le raccordement aux réseaux anglais et américains. Le projet gouvernemental télécopieur grand public promet pour 1981 un outil commode et bon marché de transmission de textes et de dessins, utilisable pour tous les documents de format standard.

Les centraux téléphoniques électroniques privés offrent, en plus de la commutation des lignes, une grande variété de services : enregistrement des messages vocaux et restitution, recueil et centralisation de messages codés, concernant par exemple la circulation du personnel ou la sécurité des installations. Cet aspect a pris une telle importance dans certaines usines américaines ou de filiales américaines que les syndicats se sont émus des conséquences de ce genre de système sur la liberté individuelle du personnel.

Des problèmes semblables se poseront sans doute lorsqu'on voudra appliquer des techniques rationnelles à la gestion du temps des responsables administratifs.

Il s'agit là de deux exemples très limités des difficultés nombreuses et variées, qui accompagnent la mise en œuvre de techniques susceptibles de changer toute l'organisation du travail dans une partie importante d'une entreprise, quand ce n'est pas dans sa totalité. Une introduction trop brutale de ces techniques ou, au contraire, leur introduction « par la bande » sans évolution des structures ne peuvent que créer des tensions préjudiciables à leur bonne utilisation. Un grand effort de réflexion est absolument nécessaire sur ce point.

La France tente de développer ses propres banques de données

La crise économique et les difficultés énergétiques, exacerbant la concurrence entre pays industrialisés, accroissent le rôle des banques de données. Ce terme englobe tous les systèmes automatisés qui donnent accès à des informations directement utilisables, par opposition aux systèmes anciens de documentation qui fournissent des références bibliographiques. Les banques de données offrent deux types de services : l'extraction d'informations à partir d'un fichier global, et l'assistance scientifique, qui permet de résoudre des problèmes complexes par la mise en œuvre de logiciels spécifiques, agissant sur le fonds de données initial.

Dépendance

L'évolution technique multiplie les possibilités offertes par ces banques : la puissance des machines informatiques leur permet de retrouver en quelques secondes les données cherchées, et les nouveaux moyens de transmission rendent ces informations disponibles à toute distance, par-dessus les frontières. Or, qu'il s'agisse de données industrielles, scientifiques, sociales, administratives, le fait de les détenir et de contrôler leur distribution confère un pouvoir considérable, y compris, éventuellement, celui de retenir des informations importantes ou de surveiller les intérêts et les activités des demandeurs. Il se développe ainsi, dans le monde occidental, une situation de dépendance vis-à-vis des États-Unis et (à un moindre degré) de l'Allemagne de l'Ouest, dont les investissements dans ce domaine, depuis 1975, dépassent plusieurs fois ceux de la France.

MIDIST

En 1978, parallèlement à la remise au président de la République du Rapport Nora-Minc (Journal de l'année 1977-78), le conseil des ministres adoptait une série de mesures visant à développer des banques de données, notamment dans le domaine de la physique-chimie. En 1979 sont constituées vingt banques de données numériques, auxquelles on accède par sept ordinateurs reliés aux réseaux télématiques Transpac et Euronet (Journal de l'année 1978-79).