Dans plusieurs régions (Alsace, Basse-Normandie, Champagne-Ardenne, Île-de-France, Provence-Côte d'Azur), des Bourses de déchets, généralement animées par les chambres de commerce, mettent en relation les producteurs de déchets et les utilisateurs éventuels.

Le problème des nuisances causées par les déchets a pris une dimension internationale avec le refus du gouvernement français de faire ratifier la convention de Bonn, qui obligerait les Mines de potasse d'Alsace à cesser leurs déversements de saumure dans le Rhin.

Cette pollution pose de graves problèmes aux Pays-Bas. En décembre 1979, l'Assemblée européenne a condamné l'attitude de la France. Plusieurs solutions sont envisagées, dont la commercialisation du sel. Mais elle arriverait sur un marché déjà excédentaire. Les Pays-Bas ont refusé de participer à l'installation d'une saline en Alsace ; selon le gouvernement néerlandais, cette solution ne résoudrait que partiellement le problème.

En Italie, c'est le Pô qui, le 21 avril, est souillé par la rupture de l'oléoduc Gênes-Milan, à la hauteur de Pavie. Dans un premier temps, une nappe compacte, longue d'une vingtaine de kilomètres, descend lentement vers la mer. Une digue de plastique est établie à Placenza : on y attend le pétrole pour le pomper. Mais la nappe se fractionne en milliers de petites taches qui sont arrêtées par les vents contraires. Elles stagnent ou se déposent sur les rives. Les dégâts sont considérables pour la faune et la flore aquatiques, et l'on craint des infiltrations dans la nappe phréatique. Le Pô fournit de l'eau à plusieurs villes, dont Ferrare et Rovigo, qui doivent fermer leurs aqueducs.

Techniques

Priorité au nucléaire et aux énergies renouvelables

Électricité de France poursuit la réalisation du programme de centrales nucléaires à eau pressurisée et uranium enrichi, arrêté en 1978 et dont le calendrier a été revu, en accélération, par le conseil des ministres du 4 avril 1979. En décembre paraissent les décrets autorisant la construction de deux nouveaux réacteurs, de 900 MW chacun, sur le site de la centrale de Chinon et de deux réacteurs de 1300 MW à Flamanville ; puis, en février 1980, les décrets d'autorisation des tranches 3 et 4 de Blayais. En tout doivent être mises en chantier, de 1979 à 1981, cinq tranches de 900 MW et neuf de 1 300 MW, dont l'entrée en divergence s'étalera jusqu'à la fin de la décennie.

Plein régime

La cinquième tranche (900 MW) de Bugey a été couplée au réseau le 18 août 1979 et le 27 décembre ; pour la première fois, les cinq réacteurs du complexe nucléaire de Bugey, le plus puissant d'Europe (4 200 MW), ont fonctionné ensemble à plein régime, fournissant environ 10 % de la production française d'électricité.

La présence de fissures dans les réacteurs retarde la mise en route des premières tranches de Gravelines, du Tricastin et de Dampierre : des dispositifs contrôlant l'aggravation éventuelle des défectuosités ayant été mis au point, l'autorisation de démarrage est donnée en février 1980. Six autres tranches de 900 MW doivent être couplées au réseau dans le courant de l'année 1980 (Tricastin 2 et 3, Gravelines 2 et 3, Dampierre 2, Saint-Laurent B 1).

En dépit de la contestation des écologistes, de nombreux pays poursuivent ou reprennent leurs programmes électronucléaires. En Suède, les partisans du nucléaire l'emportent au référendum du 23 mars 1980 avec 58 % des suffrages ; le gouvernement donne alors le feu vert à la mise en service de quatre nouveaux réacteurs, qui s'ajoutent aux six déjà en activité.

Sécurité

Aux États-Unis, après l'accident de Three Mile Island (mars 1979), la NRC (Commission de réglementation nucléaire) décide de ne plus accorder de nouvelles licences d'exploitation jusqu'au printemps 1980, pour permettre aux centrales d'améliorer leurs dispositifs de sécurité. Après le dépôt du rapport de la commission d'enquête présidée par le Dr John Kemeny, le président Carter invite la NRC à mettre « de l'ordre dans sa propre maison » afin de reprendre dès que possible la délivrance des licences. Le 1er février, le secrétaire à l'Énergie annonce que des licences seront accordées à partir de mai : douze nouvelles centrales devraient entrer en service avant la fin de l'année.