La compagnie mexicaine PEMEX a essayé d'injecter directement sur le puits d'innombrables billes de plomb et d'acier accompagnées de boues. Elle a aussi tenté de coiffer Ixtoc-I d'un entonnoir d'acier — le sombrero — posé comme un éteignoir. Les injections avaient pour but de réduire le débit du puits, l'entonnoir devait le canaliser. La PEMEX s'est montrée avare d'informations sur les opérations en cours. Il semble que les premières tentatives aient donné des résultats favorables, mais temporaires. On en est donc venu aux injections de ciment. Le 23 mars 1980, un peu avant minuit, les autorités mexicaines annonçaient que le puits était enfin colmaté.

Les Américains, en particulier les Texans, se sont fortement inquiétés des conséquences de cette éruption pour leurs côtes. Les victimes de la marée noire réclament plus de 400 millions de dollars de dommages-intérêts.

Fuites

Juste avant l'accident, le département d océanographie de la Texas Agriculture and Mechanics University venait de publier un rapport sur les fuites naturelles d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique et la mer des Antilles, dont l'existence est connue depuis des siècles. Ces fuites y seraient de l'ordre de 200 000 t de pétrole par an (les fuites de gaz ne sont pas chiffrables), c'est-à-dire qu'elles seraient égales, à elles seules, au tiers des fuites naturelles sous-marines pour le monde entier, lesquelles sont estimées généralement à environ 600 000 t chaque année.

Nouvelle alerte à la dioxine

La dioxine — le même produit chloré qui avait contaminé en 1976 la région de Seveso en Italie (Journal de l'Année 1976-77) — provoque une nouvelle panique, cette fois aux États-Unis, sur les bords du Love Canal, près des chutes du Niagara (État de New York). Une société de produits chimiques, la Hooker Chemicals and Plastics Corporation, avait acheté là, en 1947, un terrain pour y enfouir 22 000 t de déchets. Revendu en 1952 à un promoteur, il se couvre de maisons individuelles. Dès 1971, des inondations font monter en surface des composés toxines, dont la dioxine. D'année en année, les rapports médicaux se font plus inquiétants : le taux de cancers chez les habitants du quartier est anormal. Le 17 mai 1980, un laboratoire de Houston décèle des anomalies chromosomiques chez 8 personnes sur 36 examinées. Le président Carter décrète l'état d'urgence et fait évacuer 710 familles.

Déchets : recycler au lieu de jeter

Le meilleur moyen de réduire la pollution par les déchets industriels et ménagers (environ 165 millions de tonnes par an pour la France) est de trouver des techniques de recyclage qui les revalorisent. Les idées ingénieuses ne manquent pas. Celles qui s'avèrent rentables sont moins nombreuses.

À Noirmoutier, on inaugure, en octobre 1979, une usine de traitement des ordures ménagères par un procédé dit Hydromer. Après un tri manuel préalable éliminant les bouteilles et la ferraille, une machine déchiquette les déchets et en tire deux sortes de produits : d'une part, des boues de matières organiques qui peuvent servir à la nourriture du bétail ou du poisson ; d'autre part, des briquettes combustibles. On espère ainsi récupérer le coût de fonctionnement annuel de l'usine, qui est de 400 000 F.

Améliorations

La lutte contre les nuisances industrielles enregistre des succès. Dressant, en février 1980, le bilan de dix ans d'activité des agences financières de bassin, le ministre de l'Environnement a pu indiquer que, depuis 1970, la pollution des cours d'eau diminue de 5 % par an. En mars, il annonce que la teneur de l'air en soufre et en poussières a diminué de 30 % entre 1972 et 1980. Le monoxyde de carbone et le plomb, polluants spécifiques de la circulation urbaine, ont respectivement diminué de 40 % et de 10 %.

Nuisances

L'expérience de Noirmoutier, qui pourrait être généralisée si elle réussit, a été largement citée au conseil des ministres du 7 novembre 1979, consacré à la récupération et à la revalorisation des déchets, véritable problème national.