Après le prestigieux Empire ottoman (à direction turque) du xvie-xixe siècle jusqu'en 1920, le monde musulman arabe et turc a suivi le chemin des nationalismes, en général contre des puissances coloniales. Il en fut de même de l'Iran-Afghanistan, du continent indien et de l'Indonésie. Aujourd'hui, on peut parler, d'une part, d'États musulmans à régime moderniste laïcisant, voire socialisant, d'autre part d'États islamiques dont le régime est défini par l'islam et la loi islamique (charia) avant tout. Ces derniers sont, en 1980, le Pakistan (sous la pression victorieuse, en 1978, de l'Association islamique dirigée par le religieux Mawdudi, mort fin 1979), l'Iran (depuis février 1979), l'Arabie Saoudite et la Libye. Ces pays restaurent la charia et s'efforcent d'appliquer un régime politique et économique islamique. Les autres pays, musulmans mais non islamiques au sens que nous disons, estiment légitime et plus efficace d'adopter des systèmes politiques et économiques qui ont fait leurs preuves en Occident ou dans les régimes socialistes. Certains, comme la Turquie, l'Indonésie, la Syrie, l'Iraq, la Tunisie, ont même tâché de suivre une voie laïciste.

Il est important de remarquer, depuis les années 70, un fort mouvement islamiste de type populiste (donc opposé à l'occidentalisation) à travers l'ensemble du monde musulman. Cette vague pousse les régimes en place à prendre des positions qui les rapprochent de plus en plus des États islamiques. L'appareil musulman international peut aider à cette pression islamiste. En effet, les quelques États rentiers du Golfe pétrolifère orientent vers ce rigorisme islamique les congrès de savants et juristes, les conférences des États musulmans, les universités musulmanes comme celle d'el-Azhar au Caire. Le réseau des confréries musulmanes, des savants (uléma), des juristes (fuqaha), des chefs de la prière (imam), des prédicateurs des mosquées, des juges des tribunaux musulmans (qâdi), est lui aussi soumis à la guidance saoudienne pour des raisons idéologiques et financières à la fois. Le mouvement politico-religieux des Frères musulmans (qui fut très fictif en Égypte dans les années 40-50) reprend aujourd'hui, en plusieurs ramifications, une vigueur notable dans l'Orient et l'Occident arabes. Son objectif est une révolution islamique dont l'Iran a fourni, selon lui, la preuve exemplaire. D'autres musulmans jugent au contraire cette voie rétrograde et contraire à l'islam authentique.

Iraq

Bagdad. 12 330 000. 28. *3,4 %.
Économie. PIB (75) : 1 226. Productions (75) : A 7 + I 65 + S 28. Énerg. (76) : 725. CE (75) : 61 %.
Transports. (76) : 797 M pass./km, 2 254 Mt/km. (*77) : 150 400 + 74 500.  : 1 306 000 tjb. (77) : 1 147 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens. (75) : *1 252 000. (76) :*425 000. (74) : *54 000 fauteuils. (76) : 320 000.
Santé. (76) : 4 547. Mté inf. (75) : 33,1.
Éducation. (76). Prim. : 1 952 340. Sec. et techn. : 600 007. Sup. (75) : 86 111.
Armée.  : 222 000.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970, amendée le 13 juillet 1973. Président de la République et Premier ministre : Saddam Hussein ; succède, le 16 juillet 1979, à Ahmed Hassan el-Bakr, démissionnaire.

Hussein est décidé à jouer le premier rôle dans le Golfe

Avec le départ du maréchal Hassan el-Bakr, qui démissionne le 16 juillet 1979 « pour raisons de santé » de ses fonctions de chef de l'État, de secrétaire général du parti et de président du Conseil du commandement de la révolution (CCR), tout le pouvoir se trouve désormais concentré entre les mains de Saddam Hussein, considéré déjà comme l'homme fort du régime baassiste de Bagdad.

Exécutions

Le nouveau maître de l'Iraq inaugure son règne par une des purges les plus sanglantes de l'histoire du Baas. Le 28 juillet, il annonce la découverte d'un « vil complot » fomenté par une « bande de traîtres au parti et à la révolution iraqienne », à « l'instigation d'une puissance étrangère ». Des centaines d'arrestations sont opérées dans les rangs du parti, et de nombreuses exécutions sommaires signalées dans tout le pays. Mais les autorités ne rendent publiques que celles de 22 personnalités, pour la plupart de hauts dignitaires du parti et du régime, qui sont passées par les armes le 7 août à l'issue d'un procès expéditif.