Depuis juillet 1979, des organisations privées font parvenir directement une aide alimentaire et médicale. Elle est insuffisante. Le Viêt-nam, pour sa part, a dû réduire son assistance, à la suite de mauvaises récoltes et de la suspension de la contribution alimentaire que lui accordait le Marché commun.

Phnom Penh autorise, le 23 septembre 1979, la Croix-Rouge et l'UNICEF à organiser le ravitaillement aérien de la population. Mais la distribution des vivres, assurée exclusivement par les autorités, se heurte au manque de cadres, de main-d'œuvre et de moyens de transport. Le Cambodge refuse d'accueillir les médecins occidentaux.

La conférence de l'ONU sur l'aide au Cambodge, organisée à New York le 5 novembre 1979, permet cependant d'éviter le pire en collectant 210 millions de dollars pour acheter, transporter vivres, médicaments et semences. Mais ce réseau d'assistance ne couvre qu'une partie du pays, qui demeure interdit à la plupart des observateurs occidentaux jusqu'au printemps 1980.

La Marche pour la survie, organisée à la frontière thaïlandaise par 120 personnalités occidentales, le 6 février 1980, ne parvient pas à fléchir les autorités de Phnom Penh ; elles tolèrent cependant l'installation à la frontière de centres de distribution où la population des régions voisines peut se ravitailler.

Aide humanitaire

À la fin de janvier 1980, environ 250 000 t de vivres étaient parvenues au Cambodge : 120 000 t d'URSS, 80 000 t des autres pays socialistes, 50 000 des organisations humanitaires. Mais 40 000 t demeuraient, faute de moyens de transport, bloquées dans le port de Kompong Som. En mai 1980, ce dernier chiffre était passé à 70 000 t.

Une nouvelle conférence sur l'aide au Cambodge se tient les 26 et 27 mai, à Genève. Si le gouvernement de Phnom Penh est absent, Hanoi et Moscou ont envoyé des observateurs. Les participants décident d'accorder une assistance de 116 millions de dollars.

Chine

Bejing. 1 000 000 000. 108 *1,7 %.
Économie. Énerg. (76) : 706.
Transports. (71) :*301 000 Mt/km.  : 6 788 000 tjb.
Information. (70) : *12 000 000. (73) : *500 000.
Éducation. (77). Prim. : *140 000 000. Sec. et techn. : *60 000 000. Sup. : *600 000.
Armée.  : 4 360 000.
Institutions. République populaire proclamée le 1er octobre 1949. Nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale populaire le 5 mars 1978. Président du comité permanent (rôle virtuel de chef de l'État) : maréchal Ye Jianying. Président du parti et Premier ministre : Hua Guofeng ; succède à Zhou Enlai et Mao Zedong, décédés.

Liu Shaoqi réhabilité, Deng place ses successeurs

Cible no 1 de la Révolution culturelle, traité de « renégat, traître et canaille », « révisionniste », « Khrouchtchev chinois », destitué et « exclu à jamais du parti communiste » en 1968, mort en prison l'année suivante dans des conditions atroces, l'ex-président de la République Liu Shaoqi est officiellement réhabilité par le comité central du parti le 29 février 1980. La Chine entière observe, le 17 mai, une journée de deuil national, drapeaux en berne et toutes réjouissances supprimées.

À Pékin, place Tien Anmen, la foule dépose des couronnes au pied du monument des héros, et, dans le grand auditorium du Palais du peuple, un hommage solennel est rendu par tous les dirigeants sauf un, le vieux maréchal Ye Jianying. Ancienne cible no 2 de la Révolution culturelle, le vice-Premier ministre Deng Xiaoping, chef d'orchestre du régime actuel, accentue sa revanche personnelle en prononçant l'oraison funèbre, associant les fantômes ennemis en un même hommage : « Le camarade Liu Shaoqi, comme les camarades Mao Zedong, Zhou Enlai et Zhu De, restera éternellement présent dans les cœurs... »

Devant un portrait géant du défunt et l'urne contenant ses cendres, le successeur de Mao, Hua Guofeng, demande une minute de silence et chacun défile, s'incline et présente ses condoléances à la veuve Wang Guangmei, elle-même réhabilitée depuis janvier 1979 après douze années passées en prison.

Le mausolée de Mao, si souvent fermé « pour cause de travaux », va-t-il être démoli ? La rumeur est aussitôt démentie par les autorités, qui s'empressent, pour preuve, de le faire visiter au président Mobutu de passage. La démaoïsation se poursuit cependant, mais en douceur, chaque nouvelle contestation du Grand Timonier se rééquilibrant par un hommage, pour aborder, sans traumatisme, l'étape suivante : le procès de la bande des quatre, qui n'a toujours pas eu lieu 4 ans après leur arrestation, bien qu'il ait été annoncé, au cours d'une conférence de presse le 7 octobre 1979, par le Premier ministre Hua Guofeng, qui a même précisé : « Ils sont en bonne santé, en prison... Ils seront jugés mais pas exécutés. »