À l'extrême gauche, au-delà du parti communiste, la coalition de démocratie prolétarienne a réussi à faire élire un député à Milan, ce qui lui a permis de participer à la récupération des restes sur le plan national, obtenant cinq autres sièges, de la même façon. Le parti radical, ayant un élu à Rome, a pu obtenir trois autres sièges. Démocratie prolétarienne est une coalition rassemblant le parti d'unité prolétarienne (né en juillet 1974 de la réunion des dissidents communistes du Manifesto et des restes du PSIUP) et deux groupes révolutionnaires, Avanguardia Operaia et Lotta continua, qui étaient jusqu'ici extraparlementaires par refus de la démocratie bourgeoise. Ces groupes, surtout le parti radical, obtiennent ainsi une tribune.

Leaders

Sur les listes du PCI sont élues comme indépendants une quinzaine de personnalités venues d'horizons divers, parmi lesquelles figurent cinq intellectuels catholiques, un pasteur protestant, Altiero Spinelli, ancien président de la Commission européenne de Bruxelles, le général Pasti, ancien membre des états-majors de l'OTAN.

Parmi les élus de la démocratie chrétienne, on dénombre aussi des figures nouvelles ; on y trouve de jeunes managers comme Umberto Agnelli, administrateur délégué de Fiat, élu sénateur à Rome, ou Luigi Rossi Di Montelera (des apéritifs Martini et Rossi), élu député dans le Piémont avec une avalanche de votes de préférence. Les leaders traditionnels sont toujours là. Mais les voix qu'ils ont obtenues ont diminué de façon significative.

Cinq millions et demi de jeunes de 18 à 25 ans ont le droit de vote pour la Chambre, mais non pour le Sénat. La comparaison des résultats des deux assemblées fait apparaître que la DC et le PCI ont recueilli l'un et l'autre environ deux millions de ces voix. Avec un avantage moins grand qu'on ne s'y attendait pour le PCI.

La poussée communiste est particulièrement forte dans le Sud. Le PCI réussit à attirer dans ces régions traditionnellement à droite non seulement des jeunes, des intellectuels ou des gens des classes moyennes, mais aussi une partie du sous-prolétariat, qui jusque-là exprimait sa protestation en votant néo-fasciste. Le phénomène est particulièrement sensible dans la ville de Naples, qui a depuis huit mois un maire communiste : le PC avait obtenu 32 % des voix aux élections municipales en juin 1975, passant pour la première fois devant la DC ; il monte à 46 % à ces élections législatives.

En même temps que pour la Chambre et le Sénat, on votait à Rome pour le conseil municipal et en Sicile pour l'assemblée régionale.

Bipolarisation

À Rome, les communistes obtiennent 35,5 % des voix et gagnent 9 sièges au conseil municipal, où ils auront désormais 30 représentants. La DC, avec 33,1 % des voix, passe de 24 à 27 sièges. Un radical et un démocrate prolétaire entrent au Capitule. Parmi toutes les autres formations, les républicains sont les seuls à maintenir leur position.

La Sicile, par contre, reste entre les mains des démocrates-chrétiens, qui passent de 33,3 à 40,8 % des voix, tandis que les communistes ont une avance plus contenue qu'ailleurs, de 20,2 à 26,8 %.

La polarisation des électeurs sur les deux grands partis, DC et PCI et l'effondrement des partis intermédiaires, qui étaient depuis trente ans un facteur de souplesse dans le jeu politique italien, rendent particulièrement difficile la constitution d'un nouveau gouvernement.

La seule voie praticable paraît être de trouver des bases nouvelles pour un accord entre démocrates-chrétiens et socialistes, ce qui suppose un nouveau rapport avec le parti communiste. Une solution à gauche paradoxale, puisque la DC a visiblement fait le plein des voix modérées et devrait être rejetée vers la droite, mais il faut tenir compte de l'équivoque qui pèse sur la polarisation manifestée par ces élections.

Les électeurs n'ont pas voté seulement pour ou contre l'accession des communistes au gouvernement. Ils ont aussi voté pour ou contre une rupture brutale entre la DC et le PCI. En reparcourant les événements qui se sont déroulés entre les élections régionales du 15 juin 1975 et ces élections législatives du 20 juin 1976, on peut constater comment ces deux facteurs s'entremêlent.

Un violent tremblement de terre de magnitude 6,5 ébranle toute l'Europe du Centre-Ouest, le jeudi 6 mai 1976 vers 22 heures. Les habitants sont surpris devant leur poste de télévision. Le nord de l'Italie, en particulier la région de Frioul-Vénétie-Julienne, près d'Udine, a été le plus gravement touché. Des répliques se faisaient encore sentir dans la région, une semaine après la catastrophe. On déplore plus de 900 victimes et plus de 1 500 blessés hospitalisés. Environ 150 000 personnes sont sans abri. Une douzaine de villages, Osoppo, Gemona, Forgaria et Buia notamment, ont été complètement détruits. Les dégâts matériels sont considérables ; ils ont été estimés à quelque 730 millions de francs.

Liechtenstein

Vaduz. 23 000. 144. 3,1 %.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (68) : 4 500. (68) : 2 500. (71) : 900 fauteuils ; fréquentation : 9,07 M. (73) : 13 000.
Santé. Mté inf. (69) : 16,7.
Éducation. (69). Prim. : 2 356. Sec. et techn. : 850.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Walter Kieber.

Luxembourg

Luxembourg. 340 000. 131. 1,2 %.
Économie. PNB (73) : 5 221. Production (73) : G 113 + A 102 + I 114.
Transports. (*73) : 270 M pass./km, 786 M t/km. (*73) : 119 700 + 10 750. (73) : 125 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : *161 000. (70) : 157 000. (70) : 71 000. (72) : 13 700 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (73) : 135 000.
Santé. (72) : 375. Mté inf. (73) : 14,3.
Éducation. (71). Prim. : 35 737. Sec. et techn. : 19 194. Sup. : 366.
Institutions. Grand-Duché indépendant. Constitution de 1868, révisée à plusieurs reprises. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Président du gouvernement : Gaston Thorn.

Malte

La Valette. 320 000. 1 030. – 0,4 %.
Économie. PNB (73) : 982. Production : I(72) 108. Énerg. (*73) : 1 304. C.E. (73) : 32%.
Transports. (*73) : 49 600 + 11 600. (73) : 181 M pass./km.
Information. (72) : 6 quotidiens. (73) : 129 000. (73) : 61 000. (72) : 24 800 fauteuils. (73) : 46 000.
Santé. (71) : 334. Mté inf. (73) : 24.
Éducation. (71). Prim. : 37 447. Sec. et techn. : 27 606. Sup. : 1 754.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Devient république par amendements à la Constitution de 1964, approuvés le 13 décembre 1974. Chef de l'État : Sir Anthony Joseph Mamo. Premier ministre : Dom Mintoff.

Monaco

Monaco. 23 000. 16 000. 1,4 %.
Information. (69) : *14 000. (69) : *6 300. (70) : 1 100 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (73) : 19 000.
Santé. (72) : 53. Mté inf. (70) : 9,3.
Éducation. (71). Prim. : 1 486. Sec. et techn. : 2 547.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Ministre d'État : François-Didier Gregh.

Norvège

Oslo. 3 990 000. 12. 0,7 %.
Économie. PNB (73) : 4 842. Production (73) : G 114 + A 112 + I 115. Énerg. (*73) : 4 979. C.E. (73) : 24 %.
Transports. (*73) : 1 640 M pass./km, 2 750 M t/km. (*73) : 913 400 + 171 300.  : 24 853 000 tjb. (73) : 1 787 M pass./km.
Information. (72) : 79 quotidiens ; tirage global : 1 541 000. (73) : 1 255 000. (73) : 986 000. (71) : 145 100 fauteuils ; fréquentation : 18,9 M. (73) : 1 308 000.
Santé. (72) : 5 995. Mté inf. (73) : 11,8.
Éducation. (71). Prim. : 386 496. Sec. et techn. : 317 122. Sup. : 53 511.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII. Premier ministre : Odvar Nordli.

Pays-Bas

Amsterdam. 13 540 000. 330. 1 %.
Économie. PNB (73) : 4 435. Production (73) : G 113 + A 141 + I 118. Énerg. (*73) : 6 090. C.E. (73) : 40 %.
Transports. (*73) : 8 173 M pass./km, 3 317 M t/km. (*73) : 3 230 000 + 345 000.  : 5 501 000 tjb. (73) : 9 162 M pass./km.
Information. (71) : 93 quotidiens ; tirage global : *4 100 000. (73) : 3 811 000. (73) : 3 462 000. (72) : 177 700 fauteuils ; fréquentation : 25 M. (73) : 4 317 000.
Santé. (72) : 18 142. Mté inf. (73) : 11,6.
Éducation. (71). Prim. : 1 464 484. Sec. et techn. : 1 277 671. Sup. : 247 964.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Juliana ; succède en 1948 à sa mère Wilhelmine. Premier ministre : Joop den Uyl.

Des scandales sans crise politique

C'est une année calme pour les Pays-Bas, l'un des pays les plus stables d'Europe. Calme, au moins dans les domaines politique et économique. La coalition gouvernementale à direction socialiste résiste toujours bien : la récession économique, qui sévit durement dans la plupart des autres pays développés, touche assez peu le royaume de la reine Juliana. Le chômage reste toutefois inquiétant : en septembre, il atteint 3,9 % de la population active. Un vigoureux programme de relance économique du gouvernement commence à porter ses fruits au printemps 1976.

Procès

Mais deux grands scandales secouent le pays : le premier est le procès du marché du siècle. Il n'y a, officiellement, qu'un seul accusé : Jan Botterman, représentant aux Pays-Bas de l'Office français d'exportation de matériel aéronautique (OFEMA) et, comme tel, de la firme Dassault. J. Botterman est accusé d'avoir proposé des pots-devin, en argent et en nature, à deux députés néerlandais, Piet Dankert (socialiste) et George Keja (libéral), tous deux membres de la Commission de la défense, pour qu'ils favorisent l'achat du Mirage F1-M53 par l'armée de l'air néerlandaise, en remplacement des Starfighters américains démodés.