D'une part, la Roumanie a besoin de pétrole (malgré une production de 14 millions de t) et elle veut l'acheter à l'URSS. D'autre part, les Roumains désirent obtenir une hausse des cours de leurs produits agricoles au sein du COMECON. Les pluies torrentielles et la crue désastreuse du Danube qui ravage, en juillet 1975, une grande partie du territoire, ont détruit le quart des récoltes. La production agricole, malgré ce désastre, est en augmentation de 25 % par rapport au quinquennat précédent. Même résultat positif du Plan (qui expire le 31 décembre) pour la production industrielle : + 14 %. Le revenu national s'est accru de 13 % en moyenne par an. La rétribution réelle a augmenté de 22 % et les revenus totaux de la population, de 46 %. En bonne santé économique, mais pas à l'abri des remous de la crise internationale, la Roumanie réclame la restitution de l'or qu'elle a déposé au Fonds monétaire international (dont elle est le seul membre communiste avec la Yougoslavie). Motif : lutte contre la spéculation mondiale.

Le gouvernement souhaite limiter pour l'instant ses importations ; pourtant, de nombreux accords économiques sont conclus avec l'Angleterre lors de la visite à Bucarest de Harold Wilson, avec la France lors des venues successives de Norbert Ségard, Yvon Bourges, Jacques Chirac, qui aboutissent à un nouvel accord décennal. Cet accord porte notamment sur l'informatique, l'électronique, la sidérurgie, l'aéronautique. D'ici à 1980, les échanges commerciaux entre les deux pays doivent doubler. Le Congrès américain accorde à la Roumanie la clause de la nation la plus favorisée, en échange d'une plus libre circulation des personnes. La visite de Gerald Ford (août 1975) souligne cette volonté de coopération.

Blocs

La Roumanie développe ses relations avec l'Occident, la Chine, le tiers monde. À la conférence de Vienne (décembre 1975), elle réaffirme que la limitation des armements stratégiques concerne non seulement l'Europe centrale, mais tout le continent. Elle préconise de nouveau l'abolition des blocs militaires par le démantèlement des bases et le retrait de toutes les troupes étrangères stationnant ailleurs que sur leur territoire (Angola compris). Elle propose, pour la première fois, le blocage des dépenses militaires, puis leur réduction, afin que dans dix ans elles ne représentent plus que 25 à 30 % de leur plafond initial.

Saint-Marin

Saint-Marin. 19 000. 313. 0,6 %.
Information. (70) : 3 700. (70) : 2 400. (71) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 0,2 M. (73) : 4 000.
Santé. Mté inf. (73) : 9,2.
Institutions. République. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

1 000. 2 000.
Information. (72) : 1 quotidien.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini) élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Jean Villot.

Suède

Stockholm. 8 160 000. 19. 0,4 %.
Économie. PNB (73) : 6 185. Production : G(72) 103 + A(73) 105 + I(73) 111. Énerg. (*73) : 6 110. C.E. (73) : 24 %.
Transports. (*73) : 4 899 M pass./km, 18 260 M t/km. (*73) : 2 503 000 + 164 000.  : 6 227 000 tjb. (73) : 2 681 M pass./km.
Information. (70) : 114 quotidiens ; tirage global : 4 324 000. (*73) : 2 758 000. (72) : fréquentation : 22,9 M. (73) : 4 829 000.
Santé. (72) : 11 920. Mté inf. (73) : 9,6.
Éducation. (71). Prim. : 636 213. Sec. et techn. : 565 825. Sup. : 141 367.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1975, approuvée par le Parlement (1973-1974), remplace la Constitution de 1809. Souverain : Carl XVI Gustaf ; succède à son grand-père Gustaf VI Adolf, décédé le 15 septembre 1973. Premier ministre : Olof Plame.
Le roi Carl XVI Gustaf épouse Silvia Sommerlath le 19 juin 1976.

Suisse

Berne. 6 480 000. 157. 1,3 %.
Économie. PNB (73) : 5 130. Production (73) : A 119 + I 110. Énerg. (*73) : 3 752. C.E. (73) : 29 %.
Transports. (72) : 9 502 M pass./km, 7 178 M t/km. (*73) : 1 651 800 + 170 300.  : 200 000 tjb. (73) : 6 692 M pass./km.
Information. (72) : 98 quotidiens ; tirage global : 2 466 000. (73) : 2 003 000. (73) : 1 627 000. (72) : 204 000 fauteuils ; fréquentation : 29 M. (73) : 3 604 000.
Santé. (72) : 10 625. Mté inf. (73) : 12,8.
Éducation. (71). Prim. : 516 311. Sec. et techn. : 491 649. Sup. : 44 624.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Rudolf Gnaegi, élu le 10 décembre 1975. Vice-président : Kurt Furgler.

Économie vivace, démocratie somnolente

La naissance d'un État : c'est le spectacle proprement extraordinaire que le peuple suisse, à travers presse, radio, télévision, suivit au printemps 1976. L'automne précédent, le territoire du futur canton du Jura avait trouvé sa forme, sinon de manière définitive, au moins pour longtemps. Une douzaine de communes limitrophes avaient encore eu le droit de choisir leur destin. Et le 7 septembre 1975, la ville de Moutier, terrain d'une ardente bataille politique, avait confirmé ses décisions précédentes : par 2 540 voix contre 2 151, elle ralliait l'ours bernois. Vote suivi d'une nuit d'émeute, avec intervention de quelque 600 policiers que protégeaient des véhicules blindés, mais vote irréversible : les patriotes jurassiens qui pleuraient n'étaient pas les victimes des gaz lacrymogènes.