À cette époque, l'eau était abondante dans le gisement d'Oklo, qui s'est minéralisé par sédimentation, et le terrain ne contient guère d'éléments absorbants de neutrons, qui auraient bloqué la réaction. Les conditions exceptionnelles d'une fission en chaîne auto-entretenue étaient réunies lorsque l'apport continu d'uranium par l'eau a porté la concentration au seuil de démarrage.

Durée

Combien de temps la pile naturelle du Gabon a-t-elle fonctionné ? La fission de l'uranium engendre des éléments comme le néodyme, mais aussi des noyaux radio-actifs – uranium 236 et plutonium 239 – dont on connaît la durée de vie, et dont on n'a pas trouvé trace à Oklo. On en conclut que la réaction s'est arrêtée, au plus tard, il y a 100 millions d'années, et même probablement il y a un milliard d'années.

La possibilité théorique de telles piles atomiques naturelles avait été indiquée en 1956 par un physicien américain.

La découverte de la pile d'Oklo va inciter à des contrôles plus poussés de la teneur en isotopes dans d'autres gisements.

Les informations recueillies pourraient conduire à une meilleure connaissance non seulement des phénomènes locaux, mais aussi de l'origine de certains éléments, de leur distribution et de leur composition isotopique dans l'Univers.

La chasse aux ondes de gravitation

Le physicien américain Joseph Weber annonçait, il y a moins de cinq ans, qu'il avait réussi à détecter les ondes de gravitation.

Les expériences entreprises depuis dans divers laboratoires ont donné des résultats contradictoires. D'autres expériences sont en préparation. Une discussion très vive se poursuit sur la réalité du rayonnement gravitationnel et ses caractéristiques exactes : les conséquences d'une telle découverte seraient considérables en physique et en astrophysique.

Einstein

Les ondes de gravitation seraient, pour le champ gravitationnel, l'analogue de ce que sont pour le champ électromagnétique les ondes électromagnétiques. Celles-ci sont engendrées par une charge électrique en mouvement.

Les ondes gravitationnelles résulteraient du déplacement des masses ou, ce qui revient au même, de leur déformation. Albert Einstein lui-même avait élaboré une théorie du rayonnement gravitationnel, et plusieurs physiciens après lui ont imaginé des théories un peu différentes.

Malheureusement, ces ondes ne sont pas faciles à détecter. Les effets mécaniques qu'elles produiraient sont d'une ampleur très faible par rapport à toutes les vibrations mécaniques dont nous sommes entourés. Ils sont du même ordre que l'agitation thermique des atomes qui composent l'appareil chargé de les détecter. Autrement dit, le bruit de fond serait tel qu'il semblait pratiquement impossible de déceler ces ondes. C'est cependant ce qu'a tenté Weber en construisant des détecteurs constitués par des barreaux d'aluminium résonnant sur des fréquences de 1 660 Hz, et répartis en des endroits très éloignés les uns des autres, jusqu'à 1 000 km. Si les enregistrements des vibrations perçues par de tels détecteurs montrent des coïncidences, comme tous les facteurs fortuits sont différents, on peut donc considérer les coïncidences comme significatives et les attribuer dès lors aux ondes gravitationnelles.

Weber put trouver ainsi de nombreuses coïncidences entre deux de ces appareils, quelques coïncidences entre trois et même quatre détecteurs simultanément.

De plus, les ondes paraissaient venir d'une région située au cœur de la Galaxie. Le phénomène se produisait deux ou trois fois par semaine, ce qui donnait à penser qu'avec la même périodicité quelque cataclysme émettait des ondes gravitationnelles suffisamment importantes pour être enregistrées par l'appareil de Weber. En 1972, des physiciens de Tel-Aviv annonçaient la découverte, au moyen d'un séismographe vertical, d'ondes gravitationnelles d'une fréquence de l'ordre du hertz, en provenance d'un pulsar, astre dont la matière est très dense.

Mais, reprise avec des précautions particulières par des chercheurs américains de Berkeley, l'expérience a été négative.

Échec

Les astronautes d'Apollo 17 avaient déposé sur la Lune un détecteur constitué par une sorte de balance dont le fléau devait osciller sous l'action des ondes gravitationnelles venues de toutes les directions de l'espace.