néantisation

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Philosophie Générale, Philosophie Contemporaine, Ontologie

Puissance proprement humaine qui s'oppose à la simple positivité de l'être.

Par rapport à l'étant et à sa pure positivité, autrui, un autre sujet, apparaît non pas comme un objet parmi les objets, mais comme une conscience capable de me constituer soit comme une simple chose, soit comme un sujet. L'être pur et positif, l'en-soi, n'admet aucune fissure : plein de lui-même, il est cette chose posée en face du pour-soi, ce vide constitutif de la conscience par lequel advient la possibilité du choix. Sartre, dans l'Être et le néant, place la faculté de néantisation au fondement de la liberté. Cette néantisation en retour ne s'exerce pas seulement dans la relation de la conscience aux choses, mais aussi dans l'intersubjectivité où chaque conscience est aussi potentiellement une source de néantisation pour moi. C'est pour cette raison que le pouvoir constituant d'autrui possède quelque effectivité. De ce point de vue toute conscience est un trou dans l'être. La néantisation est le pouvoir propre de la liberté, c'est-à-dire la possibilité d'une néantisation de l'être comme possibilité même de toute qualification de l'être : « le pour-soi est l'être qui se détermine lui-même à exister en tant qu'il ne peut pas coïncider avec lui-même ».(1).

Fabien Chareix

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Sartre, J.-P., l'Être et le néant, Gallimard, Paris, 1943, p. 119.

→ autrui, en-soi / pour-soi, être, liberté, négation, non-être, regard