or

(latin aurum)

Métal d'un jaune brillant, dense, très ductile, inaltérable à l'air et à l'eau et qui a une très grande valeur commerciale. (Élément chimique de symbole Au.)

  • Numéro atomique : 79
  • Masse atomique : 196,97
  • Masse volumique : 19,3 g/cm3
  • Température de fusion : 1 064 °C

CHIMIE

L'or est le plus malléable et le plus ductile de tous les métaux ; on peut le réduire en feuilles de 1/10 000 de millimètre d'épaisseur, qui laissent passer une lumière verte. Il est mou, d'où la nécessité pour certains usages de l'allier à d'autres éléments métalliques (Cu, Ni, etc.). Inaltérable dans l'air à toute température, l'or est attaqué par le chlore et le brome et se dissout dans le mercure. Aucun acide isolé n'agit sur lui, mais il est dissous par l'eau régale, mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique. Les dérivés aureux (monovalents) ne sont stables à l'état liquide que s'ils peuvent former des complexes. Les composés auriques (trivalents) sont nombreux à l'état d'ions complexes en solution aqueuse. Ils sont facilement réduits à l'état métallique. Les sels d'or donnent avec l'hydrogène sulfuré un précipité brun, et, avec le sulfate ferreux, un précipité pourpre d'or colloïdal.

Utilisations

La plus grande partie de l'or mondial est thésaurisée par les banques d'émission sous forme de lingots, de barres ou de pièces de monnaie et sert aux transactions financières internationales. Le reste fait l'objet d'utilisations en bijouterie-orfèvrerie, dentisterie et industrie. L'or est employé pour sa conductibilité électrique et thermique, son inoxydabilité à chaud, sa résistance à la corrosion ; on l'utilise pur dans certains appareillages de laboratoire.

Bijouterie

En France, avant la loi du 4 janvier 1994, le seul alliage légal autorisé était le 750 millièmes (ou, selon la dénomination ancienne, 18 carats, sachant que 24 carats correspondent à l'or pur), soit un alliage d'or comportant 75 % de métal précieux. Depuis cette date, deux nouveaux titres ont été autorisés, pour la bijouterie « fantaisie » : 585 millièmes (14 carats) et 375 millièmes (9 carats). Seuls les alliages d'or titrant 18 carats peuvent être qualifiés d'or 750 millièmes, les autres devant être désignés par l'appellation alliage d'or 585 ou 375 millièmes. Pour être certifié, tout objet d'or doit comporter un poinçon de garantie (tête d'aigle pour l'or 750 millièmes, coquille Saint-Jacques pour l'alliage d'or 585 millièmes, trèfle pour l'alliage d'or 375 millièmes) et un poinçon particulier au fabricant. Avec l'argent et le cuivre, l'alliage à 750 millièmes a une couleur différente selon les quantités respectives de ces deux métaux : 25 % d'argent (or vert), 19 % d'argent et 6 % de cuivre (or blanc), 12,5 % d'argent et 12,5 % de cuivre (or jaune), 6 % d'argent et 19 % de cuivre (or rose), 25 % de cuivre (or rouge).

MINES ET MÉTALLURGIE

Il y a deux types de mines d'or : celles qui exploitent des roches aurifères en place, généralement des filons, et celles qui exploitent des alluvions aurifères (placers). Les minerais sont concassés et broyés. La pulpe obtenue est souvent enrichie par flottaison. On peut procéder ensuite à une amalgamation sur feuilles de cuivre enduites de mercure. L'or est séparé par distillation et le mercure est recyclé. Le plus souvent, la récupération finale se fait par cyanuration.

PHARMACIE

Les sels d'or sont utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatismale mais présentent un risque d'accidents cutanés, sanguins et rénaux. L'or radioactif (Au 198) est employé pour les scintigraphies hépatiques.

PRODUCTION ET COMMERCE

Les cinq premiers pays producteurs d'or assurent la moitié de la production mondiale, qui est de l'ordre de 2 400 tonnes. La Chine,avec une production de 276 tonnes, a récemment dépassé, de quelques tonnes seulement, l'Afrique du Sud, qui occupait la première place depuis un siècle. Les États-Unis et l'Australie, respectivement 255 et 251 tonnes, viennent ensuite. L'Indonésie, avec une production de 171 tonnes précède le Pérou (167 tonnes), devant un grand nombre de petits producteurs.

L'or est utilisé à la fois comme matière première et comme monnaie, ce qui lui donne un rôle particulier sur les marchés des changes. Par ailleurs, du fait de son inaltérabilité, tout l'or extrait est encore disponible ; on l'estime à 158 000 tonnes environ et pour plus de 60 %, il a été extrait depuis 1950. Les ressources issues du recyclage constituent donc une part non négligeable de l'offre actuelle.

Voir plus
  • 7000 avant J.-C. Objets en or et en cuivre natif martelés à froid, utilisés comme parures (Çayönü tepesi, Anatolie).
  • vers 2600/2200 avant J.-C. Helladique ancien : l'ensemble du territoire grec se peuple peu à peu, les relations avec les îles de la mer Égée se développent ; minoen ancien ou prépalatial en Crète : céramique, abondante vaisselle de pierre, poignards de cuivre, bijoux d'or.
  • fin du IIIe - début du IIe millénaire avant J.-C. Céramique campaniforme (Europe occidentale, Europe centrale), associée aux premiers objets de cuivre et d'or ; céramique cordée (Europe centrale, Europe septentrionale) ; populations essentiellement pastorales, sépultures individuelles sous tumulus ronds.
  • vers 2000 avant J.-C. Premiers objets d'or du continent sud-américain, dans la région d'Andahuaylas (province d'Ayacucho, Pérou).
  • 1300 avant J.-C. Développement de la civilisation de Chavín (Pérou) ; céramique gris et noir, décorée par incision et champlevé ; objets en or et en coquille, sculpture monumentale (idole de Lanzon).
  • vers 1000 avant J.-C. Peintures rupestres représentant des chars à deux roues tirés par des chevaux (Sahara), témoins de la route des chars, reliant le fleuve Niger à la Méditerranée ; cette voie commerciale permettait le trafic de la poudre d'or, des esclaves et de l'ivoire vers l'Égypte et la Grèce.