change

(de changer)

Prix de l'opération consistant à se procurer en un certain lieu le moyen d'acquitter une dette ou celui de transférer des fonds en un autre lieu. (Synonyme : cours du change.)

ÉCONOMIE

Parmi les différentes fonctions de la monnaie figurent celles d'instrument de mesure, ou unité de compte, et de moyen d'échange. Mais, si cela est valable sur le territoire national, la monnaie perd ces caractéristiques dès qu'elle pénètre un marché étranger. Avant l'introduction de l'euro, il était difficile de faire ses achats en francs à Berlin. C'est pourquoi il fallait convertir les francs en Deutsche Mark en effectuant ce que l'on appelle une opération de change. Cette procédure reste nécessaire pour effectuer des achats hors de la zone euro : par exemple, un industriel français ou italien commerçant avec des entreprises japonaises devra payer ses achats en yens. Le change recouvre ainsi toutes les opérations d'achat ou de vente d'une monnaie contre une autre. Il s'effectue à l'aide de taux de change qui déterminent le rapport entre deux monnaies. Plusieurs systèmes de change existent, mais on peut les réduire au système des changes fixes et au système des changes flottants. L'essentiel des opérations de change se déroule sur le marché des changes.

Un État peut intervenir lui-même pour modifier le cours de sa monnaie : il procède alors à une réévaluation ou à une dévaluation.

Les systèmes des changes

Les changes fixes ont régulé les échanges monétaires de 1944 à 1973 suivant le système de Bretton Woods, du nom des accords signés en 1944. Ils ont marqué l'hégémonie américaine par la suprématie du dollar dans les échanges internationaux. Mais le contexte économique de la première moitié des années 1970 n'a pas laissé d'autre choix que de passer aux changes flottants.

Le système des changes fixes

Devant le désordre monétaire qui régnait à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le projet américain de réorganisation du système monétaire international se concrétisa par les accords de Bretton Woods. On y trouve les mesures suivantes : la convertibilité de l'ensemble des monnaies en dollar ; la fixité du rapport entre le dollar et l'or (35 dollars pour une once d'or) ; la fixité des taux de change avec des possibilités d'écarts n'excédant pas plus ou moins 1 % ; la création du Fonds monétaire international (F.M.I.) pour soutenir et aider les pays à garantir la fixité du change.

Le système de Bretton Woods a donc fait du dollar la monnaie de référence de l'économie mondiale. Ce sont les monnaies qui variaient par rapport au dollar, puisque la valeur de celui-ci était strictement établie par son équivalence en or.

Le système des changes flottants

On peut discerner deux types de changes flottants. Le premier est dit pur quand les États n'interviennent pas et laissent les parités de change s'établir sur les seules bases de l'offre et de la demande des monnaies. Le second est dit impur quand les États interviennent sur les marchés afin de maintenir une parité. Cette logique de flottement atténué pour se préserver des effets indésirables du change flottant pur est celle qui fut soutenue par le système monétaire européen (S.M.E.) à l'époque de la création de l'écu (monnaie composite de référence pour les pays membres), resté en circulation de 1979 à 1998.

Le marché des changes

Le marché des changes est le lieu où s'effectue l'ensemble des échanges de devises. On distingue trois catégories d'agents : les agents non bancaires, qui transmettent aux banques des ordres dits « autonomes » sur l'achat ou la vente de devises ; les banques commerciales, intermédiaires obligés, qui effectuent des opérations de change pour le compte de leurs clients mais aussi pour leur propre compte ; les autorités monétaires ou, pour simplifier, les banques centrales, qui interviennent pour leurs clients et pour réguler les marchés (soit par des opérations de change massives, soit par des réglementations).

Les cotations sur le marché des changes se font, selon les places, à l'« incertain » ou au « certain ». La méthode de l'incertain consiste à exprimer les monnaies étrangères en monnaie nationale (un dollar vaut x euros, une livre sterling vaut y yens). À l'inverse, la cote au certain exprime la monnaie nationale en monnaies étrangères (100 euros valent x dollars, 100 yens valent y livres sterling). La différence de cotation n'est pas sans conséquence, car une hausse du dollar à Paris ou à Francfort, qui cote l'incertain, se traduit par une baisse de l'euro à Londres, qui cote le certain (il faut moins de dollars pour acheter une livre sterling).