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à

préposition

(latin ad, vers)


    Établit une relation syntaxique qui s'accompagne parfois d'un rapport de but, de moyen, de lieu, de temps, etc. (À se combine avec le et les pour donner les formes contractées au, aux.)
    Introduit des compléments de verbes (et de noms abstraits correspondant à ces verbes). Il s'emploie :

  • 1. Devant les compléments d'objet indirect : Il obéit aux consignes.
  • 2. Devant l'infinitif correspondant à la complétive objet de certains verbes transitifs directs ou indirects : Il demande à sortir. Il aime (à) rire.
  • 3. Devant le complément d'objet secondaire (dit aussi complément d'attribution) des verbes (et des noms dérivés) à double complément : On a remis les prix aux lauréats.
  • 4. Devant les compléments de lieu indiquant le lieu où l'on est ou le lieu où l'on va : Il est né à Paris. (Il s'emploie devant les noms de pays masculins : Aux États-Unis ; devant les noms de certaines îles : À Corfou.)
  • 5. Devant les compléments de temps indiquant une date précise : À minuit. Au début du printemps ; ou le terme d'une action : Travailler du matin au soir.
  • 6. Devant les compléments indiquant la manière : Marcher à grands pas ; le moyen : Circuler à bicyclette ; le rapport d'une quantité au temps : Faire du cent à l'heure ; le nombre : Ils vivent à six dans ces deux pièces.
  • 7. Suivi d'un infinitif, parfois comme équivalent d'un gérondif ou d'une proposition circonstancielle : Il s'est fatigué à vouloir tout faire.
  • 8. Devant un attribut (du sujet ou de l'objet) dans quelques locutions : Prendre quelqu'un à témoin.
  • 9. Pour indiquer l'agent dans les expressions faire (ou laisser) + infinitif quelque chose à quelqu'un, voir (ou entendre) + infinitif quelque chose à quelqu'un : Faites deviner la réponse à vos amis. Je l'ai entendu dire à mon grand-père.
  • 10. Avec ou sans verbe être, et suivi d'un nom ou d'un pronom personnel, pour marquer l'appartenance : Cette maison est à moi. (À moi, à lui, etc., peuvent s'employer pour insister sur la relation déjà exprimée par un possessif : Mon explication à moi est très simple.)
  • 11. Avoir à + infinitif, indique la nécessité, l'obligation, l'intention (il est l'inverse avec agent de être à + infinitif) : J'ai à finir ce travail.
  • 12. Avoir (donner, servir, offrir) à + infinitif, indique la destination, le but : J'ai à manger pour plusieurs jours.
  • 13. (C'est) à X de (ou à) + infinitif, indique la personne à qui il revient de faire quelque chose : C'est à vous de jouer.
  • 14. (Être) à + infinitif, indique ce qu'il convient de faire, ce à quoi quelque chose est destiné (il est l'inverse sans agent de avoir à infinitif) : Ce paragraphe est à supprimer.
  • 15. (Être) à + infinitif, indique une conséquence imaginable : Il est homme à refuser.

Introduit des compléments de noms concrets ou de noms abstraits, en indiquant :

  • 16. La destination : Une tasse à café.
  • 17. La caractérisation : Un homme à cheveux blancs.
  • 18. Le mode de fonctionnement : Un moteur à explosion.

  • Introduit des compléments d'adjectifs (et de noms abstraits ou d'adverbes de manière dérivés de ces adjectifs) :

  • 19. Il est apte à piloter (au pilotage).

  • Entre dans de très nombreuses locutions adverbiales ou prépositives :

  • 20. À contrecœur, à reculons, à cloche-pied, à qui mieux mieux, à vrai dire, peu à peu, à côté (de), au fur et à mesure (de), à l'encontre (de), à l'égard de, à l'instar de, etc.

  • En corrélation ou non avec de, relie les deux termes marquant les limites d'une approximation :

  • 21. Ces travaux ont coûté de dix à quinze millions.
  • Homonymes de à


    • a nom masculin invariable
    • a forme conjuguée du verbe avoir
    • ah ! interjection
    • as forme conjuguée du verbe avoir
    • ha nom masculin invariable
    • ha ! interjection

    Difficultés de à


    • EMPLOI

      Répétition de à. La préposition à doit être répétée devant chaque complément : on nous a donné à boire et à manger ; une loi utile à l'agriculture, à l'industrie, à l'économie (et non : *on nous a donné à boire et manger ; *une loi utile à l'agriculture, l'industrie, l'économie). Toutefois, si les compléments désignent des personnes ou des choses appartenant à une même catégorie ou à des catégories voisines, on peut ne pas répéter à : elle a annoncé la bonne nouvelle à ses parents, amis et connaissances ; cette disposition s'applique aux ascenseurs, monte-charge et élévateurs.

      Aller à / aller chez. Devant un nom de lieu, on emploie aller à : aller à la poste. Devant un nom de personne, on emploie aller chez : aller chez le médecin, chez le coiffeur.
      recommandation :
      Éviter le tour populaire aller au médecin, au coiffeur.

      À ou de exprimant la possession ou la parenté.
      La construction du complément de nom avec à, fréquente dans la langue populaire (la femme au boulanger, la voiture à Jacques, le chat à Margot), est à éviter dans l'expression soignée.
      recommandation :
      Dire : la femme du boulanger, la voiture de Jacques, le chat de Margot.
      Lorsque le complément est un pronom personnel, il se construit avec à : un ami à moi, une idée à vous.
      La construction avec à est admise dans les expressions toutes faites comme une bête à bon Dieu, un fils à papa, etc.

      À ou de après un nom de récipient. Le sens détermine l'emploi de à ou de.
      Un pot à eau = un pot pour mettre de l'eau.
      Un pot d'eau = un pot contenant de l'eau, ou le contenu d'un pot à eau.

      À ou de devant un complément de prix. Un timbre à deux euros / un timbre de deux euros. Les deux constructions sont correctes. À est plus fréquent. De est neutre (un loyer de mille euros), mais à peut prendre, en fonction du contexte, une nuance soit péjorative, soit distributive : des chaussures à mille euros la paire ; il achète en gros, à cinq euros le mille.

      À ou en devant le nom d'un moyen de transport. En principe, on doit utiliser à quand il s'agit d'un véhicule que l'on enfourche (aller à vélo, à moto) et en quand il s'agit d'un véhicule à l'intérieur duquel les passagers se trouvent (aller en voiture, en bateau). Il faut donc dire aller à vélo et non en vélo. Cependant, dans l'usage familier, en tend à supplanter à.
      recommandation :
      Dans l'expression soignée, dire ou écrire : promenade à bicyclette, y aller à vélo, partir à moto, etc.

      À ou en devant un nom de pays, de ville, d'île.
      Devant un nom de pays.
      Les noms de pays féminins se construisent toujours avec en(en Autriche, en Suède).
      Les noms de pays masculins se construisent avec au quand ils commencent par une consonne (au Danemark), avec en quand ils commencent par une voyelle (en Iran), sauf au pluriel (aux États-Unis).

      Devant un nom de ville.
      Les noms de villes se construisent toujours avec la préposition à, même quand ils commencent par un a : à Aix, à Besançon, à Charleville.

      remarque
      Les calques du provençal en Arles et en Avignon sont fréquents, mais on dit plus correctement à Arles, à Avignon.
      Devant un nom d'île.
      Devant un nom d'île qui ne prend jamais l'article (comme Cuba ; on dit Cuba est un producteur de sucre et une ville de Cuba), on emploie à : à Cuba, à Malte, à Madagascar.
      Devant un nom d'île qui prend toujours l'article (comme la Réunion on dit la Réunion est un département français et une ville de la Réunion), on emploie à : à la Martinique, à la Réunion.
      Devant un nom d'île qui prend ou non l'article (comme la Corse ; on dit la Corse est très belle mais une ville de Corse), on emploie en : en Corse, en Sardaigne, en Islande.

      À ou ou entre deux nombres, pour exprimer l'approximation. À ne doit être employé pour exprimer l'approximation que si les nombres qu'il sépare ne se suivent pas (de six à huit euros ; de six à huit personnes) ou s'ils se rapportent à des quantités susceptibles d'être divisées (de six à sept euros ; ce peut être six euros cinquante). Sinon, c'est ou qu'il faut employer : six ou sept personnes.
      remarque
      1. Cette règle s'impose dans l'expression soignée, même s'il arrive à de bons écrivains de ne pas l'observer. 2. Dans le registre courant, on omet souvent de : ça peut coûter six à huit euros.

      À ou par après je l'ai entendu dire. Les deux constructions sont correctes (je l'ai entendu dire à Sophie ou je l'ai entendu dire par Sophie) mais l'emploi de par évite toute ambiguïté (je l'ai entendu dire à Sophie = Sophie l'a dit ou on l'a dit à Sophie).
      remarque
      L'emploi de à précédant l'agent est normal dans un certain nombre d'expressions figées (par exemple : une veste mangée aux mites ; une raison à elle seule connue).

      À ce que ou que après un verbe. La construction sans à est généralement considérée comme plus élégante : aimer que, consentir que, prendre garde que (de préférence à : aimer à ce que, consentir à ce que, prendre garde à ce que, etc.).
      Les verbes aimer, s'attendre, consentir, demander se construisent avec que : j'aime qu'on soit à l'heure ; il s'attend qu'on le choisisse ; consens-tu qu'il parte ? ; demandez qu'on vous prévienne.
      Les verbes s'accoutumer, s'appliquer, condescendre, contribuer, s'habituer, s'intéresser, s'opposer, se refuser, tenir, travailler, veiller, voir, et certaines locutions avec avoir, y avoir, être, trouver (comme avoir intérêt, y avoir de l'intérêt, y avoir de l'utilité, être attentif, trouver quelque chose d'étonnant, etc.) se construisent avec à ce que.
      De façon à ce que / de façon que → façon.
      De manière à ce que / de manière que → manière.

      C'est à vous à, c'est à vous de (+ infinitif). Les deux constructions sont correctes : c'est à vous à jouer, de jouer.
      remarque
      1. C'est à vous de est d'un registre plus soutenu. 2. À entraîne plutôt une idée de « tour », de une idée de « devoir » : c'est à vous à distribuer ; c'est à vous de tenir vos engagements.

      Partir à Marseille / pour Marseille → partir.

      D'ici à / d'ici → ici

      À le contracté en au dans un titre..

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    « Qu'y a t il de plus tape à l'œil que le faux marbre ? ». Combien doit-on mettre de traits d'union dans cette phrase ?